ATTENTATS DU 11 SEPTEMBRE: LA CONTRE-ENQUÊTE (Partie 58)

Publié le par Scaramouche

Ce que nous apprend le rapport de la Commission sur les agissements des différentes agences gouvernementales envers Al Qaïda et Ben Laden entre 1995 et 2001 (suite).

Les investigations sur le financement du réseau Al-Qaïda.

Le rapport de la Commission d'enquête apporte de nombreuses informations (Chapitre 4, "Les ripostes aux premières attaques d'Al Qaïda, link"; chapitre 5, "Le sol Américain dans la ligne de mire d'Al-Qaïda", link; chapitre 6, "D'une menace à l'autre", link; chapitre 8, "Le voyant était au rouge", link).

 

La CIA dira être incapable de savoir d'où provenait le financement d'Al-Qaïda.

"Lors d'une enquête par un groupe de travail dirigé par le Conseil national de sécurité, "Un des résultats obtenus fût deux voyanges réunissant diverses instances chapeautées par le NSC dans les états du golfe persique en 1999 et en 2000. Lors de ces déplacements, les représentants du NSC, des Finances et des services de renseignement eurent des discussions avec des officiels saoudiens, et plus tard purent s'entretenir avec des membres de la famille Ben Laden au sujet de l'héritage d'Oussama Ben Laden. Les Saoudiens et la famille Ben laden finirent par apporter leur aide à cette occasion et les responsables américains apprirent en définitive que Ben Laden ne finançait pas Al-Qaïda sur son héritage personnel. Mais Clarke était frustré de constater à quel point l'Agence savait peu de choses et se plaignit à Berger aue, quatre ans après "que nous eussions demandé à la CIA de tracer le réseau financier de [Ben Laden]", et deux ans après la création de la cellule Ben Laden à la CIA, l'Agence avouait qu'elle ne pouvait faire que des conjectures sur les sommes que Ben Laden donnait aux groupes terroristes, sur ses principales sources de revenu et sur la manière dont il transférait les capitaux." (page 122 version US et page 149-150 version Française).

Par l'enquête des représentants du Conseil national de sécurité, du ministère des finances et de services de renseignements, le rapport nous apprend que Ben Laden ne finançait pas Al-Qaïda sur sa fortune personnelle. Alors que c'est bien ce qui avait été présenté durant les semaines et les mois qui avaient suivi les attentats, et repris par tous les médias. La version couramment répendu que Ben Laden, le milliardaire, avait tout financé par lui-même était donc fausse (mais c'est bien ce qui avait été présenté comme étant la version officielle entre 2001 et 2004).

La CIA dira ne pas pouvoir établir les connexions exactes et les montants que Ben Laden faisait parvenir aux groupes terroristes, et la façon dont il s'y prenait concrètement. Comme la CIA est incapable d'apporter des réponses, il y aura par le NSC la création d'un comité pour enquêter sur cette question.

 

Un comité inter-agences dirigé par le Conseil national de sécurité, pour enquêter sur le financement terroriste.

"Le finacement terroriste

Le deuxième point important sur lequel l'état-major s'était mis d'accord le 10 mars était la nécessité de sevir contre les organisations terroristes et de réduire leurs possibilités d'obtenir des capitaux. Les attentats de 1998 avaient polarisé l'attention sur le financement d'Al-Qaïda. Une conséquence fût la création d'un comité inter-agences dirigé par le Conseil national de sécurité s'occupant du financement terroriste. Sur ces conseils, le président avait désigné Ben Laden et Al-Qaïda comme passible de sanctions selon la loi internationale d'urgence des puissances économiques. Cela permit au bureau de contrôle des capitaux étrangers (Office of foreign Assets Control, OFAC) du ministère de l'Economie et des Finances d'enquêter et de geler tous les biens de Ben Laden ou d'Al-Qaïda qui entreraient dans le système financier américain. Mais étant donné le peu d'informations dont disposait l'OFAC, peu de biens furent gelés."(page 185 version US et page 222 version Française).

La décision est donc prise pour geler tous les avoirs financiers de Ben Laden et Al-Qaïda aux Etats-Unis. Mais d'après le rapport, bien peu d'avoir furent gelés, par manque d'informations (mais nous savons déjà qui s'occupe de ne pas faire circuler les renseignements sur le terrorisme)(1).

"En juillet 1999, le président appliqua la même sanction aux Talibans pour avoir protégé Ben Laden. Là, l'OFAC eut plus de succès. Ils firent bloquer plus de 34 millions de dollars de biens appartenant aux Talibans, biens qui se trouvaient dans des banques américaines. Une valeur de 215 millions de dollars supplémentaire en or et 2 millions de dollars de dépôt à vu, appartenant en totalité à la banque centrale afghane et se trouvant dans la banque de réserve fédérale de New York furent aussi gelés. Après le mois d'octobre 1999, quand le département d'état désigna officiellement Al-Qaïda comme "une organisation terroriste étrangère" il fût du devoir des banques américaines de bloquer toutes ses transactions financières et d'en saisir les biens. Ni cette mise à l'index ni les sanctions décidées par les Nation unies n'eurent concrètement d'effets ; les sanctions pouvaient facilement être contournées et il n'existait pas de dispositifs multilatéraux pour s'assurer que les systèmes financiers d'autres pays ne soient pas utilisés comme conduits au financement terroriste." (page 185 version US et page 222 version Française).

Les systèmes financiers des autres pays sont donc montrés du doigt, comme n'ayant peut-être pas appliqués les sanctions décidaient par les Nations Unies. Et au passage, le rapport montre qu'ils n'existaient pas de moyens pour s'assurer que les établissements financiers ne financaient pas le terrorisme. Cela était du ressort du Départment d'Etat et du Département des finances. Nous avons encore une fois la preuve d'une iaction évidente, de responsables de ministères clés, qui auraient dû faire leur travil dans la lutte contre le terrorisme.

"Cependant, la CIA finit par comprendre comment fonctionnait le financement d'Al-Qaïda. La CIA sut par exemple quel lien unissait certaines institutions financières, des entreprises et de riches particuliers qui subventionnaient les activités islamistes extrémistes.

La plupart des informations sur la situation financière et la structure d'Al-Qaïda émanait de Jamal Ahmed Al-Fadl dont nous avons déjà parlé précédemment dans ce rapport. Après les attentats visant les ambassades en 1998, le gouvernement américain essaya de se faire une idée précise des finances de Ben Laden. Un groupe réunissant plusieurs agences se rendit en Arabie saoudite à deux reprises, en 1999 et 2000 en vue d'obtenir des Saoudiens des explications sur le fonctionnement de ces finances. Le groupe tira la conclusion que la thèse très répendue selon laquelle Ben Laden finançait Al-Qaïda avec sa fortune personnelle était en fait erronée." (pages 185-186 version US et pages 222-223 version Française).

La CIA continue de jouer son double jeu. Alors que l'Agence déclare ne pas être en mesure de connaitre tous les tenants et aboutissants du financement de Ben Laden et Al-Qaïda, le rapport nous apprend que "la CIA finit par comprendre comment fonctionnait le financement d'Al-Qaïda". Et que l'Agence réussit à savoir, "par exemple quel lien unissait certaines institutions financières, des entreprises et de riches particuliers qui subventionnaient les activités islamistes extrémistes". Alors, si la CIA détient les noms des établissements financiers, des entreprises et des particuliers, pourquoi n'y aura-t-il - tout-au-moins aux Etats-Unis - aucune accusations officielles, ni mandats réclamés, ni poursuites pénales envers ces pourvoyeurs de fonds, puisque la CIA les a identifiés ? La CIA continue de protéger, non seulement les terroristes, mais également ceux qui les financent. Et pour détourner les éventuelles enquêtes de la piste des origines réelles du financement de Ben Laden et Al-Qaïda, la CIA prétendra que le groupe terrroiste se serait financé d'une autre manière.

 

La CIA et le Ministère des Finances refusent la création d'un centre d'analyse pour identifier les sources de financement du terrorisme.

"Les responsable de la CIA développèrent alors une autre théorie: Al-Qaïda se procurait de l'argent ailleurs, et les Etats-Unis devaient se mobiliser sur d'autres sources de financement, telles que des oeuvres caritatives, de riches sponsors et des intermédiaires financiers. En définitive, bien que la communauté du Renseignement accorde plus d'importance à cet enjeu et réunisse plus d'informations, il n'en demeurait pas moins compliquer de distinguer, parmi les vastes transactions financières qui s'effectuaient dans le système financier international, celles imputées à Al-Qaïda. La CIA n'était pas en mesure de trouver ou d'empêcher les flux financiers d'Al-Qaïda. L'équipe du Conseil national de sécurité pensait que la seule solution possible pour pallier les insuffisances des renseignements était de créer un centre qui analyserait toutes les sources de financement terroriste. Clarke encouragea la création d'un tel centre auprès du ministère des Finances, mais ni le ministère ni la CIA n'étaient prêts à investir les moyens necéssaires." 

La CIA étant jugée inapte à fournir des informations valables, pour identifier les connexions dans le financement d'Al-Qaïda, le Conseil national de sécurité préconisera la création d'un centre d'analyse pour étudier le financement. Mais cet organisme n'existera jamais, parce que ni la CIA, ni le Minstère des Finances ne voudront lui accorder un budget. Donc, il y aura aussi le Département des Finances, qui restera inactif dans la lutte contre le terrorisme.

"Les comptables du ministère des Finances ainsi que les institutions financières américaines étaient en général plus occupés à répérer, à contrarier ou à empêcher les transferts d'argent américain générés par les trafics de stupéfiants et la fraude internationale. (pages 185-186 version US et pages 222-223 version Française).

"Avant le 11 septembre, les Finances n'avait pas pris toute la mesure du financement terroriste au point de le passer sous silence dans sa stratégie nationale concernant le blanchiment d'argent." (page 186 version US et pages 223-224 version Française).

Le rapport dit donc bien, d'une part, que les institutions financières américaines n'enquêtaient en majorité que sur l'argent de la drogue et la fraude fiscale, et de l'autre, que le Ministère des Finances a délibérément passé sous silence, les liens qui existaient entre le blanchiment d'agent et le financement du terrorisme. Mais nous sommes ici face à une contradiction évidente. Puisque l'argent du traffic de drogue réinvesti dans l'économie légale, n'est évidemment rien d'autre que du "blanchiment d'argent". 

Il y avait donc un rapport entre le finacement terrroriste et le blanchiment d'argent, mais il n'avait aucune intention d'enquêter en profondeur sur tous ces réseaux financiers. (Ce qui n'est pas très étonnant, lorsque l'on sait que la CIA organise elle-même le traffic de drogue et que l'argent de la drogue est blanchit, via des société-écrans, par les établissements financiers de Wall Sreet) (2).

 

Les éléments chiffrés sur le financement d'Al-Qaïda.
 
"Le financement général

Comme nous l'avons dit au chapitre 2, Ben Laden ne finança pas Al-Qaïda à travers sa fortune personnelle et son réseau de sociétés au Soudan. En fait, Al-Qaïda s'appuyait en permier lieu sur un réseau de collecte de fonds qui se mit progressivement en place. La CIA estime aujourd'hui qu'Al-Qaïda a nourri ses activités avant le 11 septembre en dépensant environ 30 millions de dollars par an.

Pendant de nombreuses années, les Etats-Unis ont pensé que Ben Laden finançait les dépenses d'Al-Qaïda grâce à patrimoine personnel important. Ben Laden hérita prétendument d'environ 300 millions de dollars à la mort de son père, et on dit qu'il aurait accédé à ces fonds pour mener la Jjihad lorsqu'il se trouvait au Soudan et en Afghanistan, et ausi pour conforter sa position de leader au sein d'Al-Qaïda. Au début 2000, le gouvernement américain découvrit une réalité toute différente: d'environ 1970 à 1994, Ben Laden perçut à peu près un million de dollars par an - une sommes certes considérable, mais qui n'a rien à voir avec une fortune de 300 millions de dollars qui pouvait servir à financer la djihad. Puis, en conséquence des mesures draconiennes prises par le gouvernement saoudien au début des années 1990, la famille Ben Laden fût obligée en 1994 de trouver un acheteur pour les parts qu'Oussama détenait dans l'entreprise familiale. Le gouvernement saoudien gela par la suite le produit de cette vente. Cette mesure eut pour effet de priver Ben Laden de ce qui aurait pu être, autrement, une énorme fortune.

Les actifs de Ben Laden au Soudan ne furent pas non plus une source financière pour Al-Qaïda. Quand Ben Laden était au Soudan, entre 1991 et 1996, il possédait un certain nombre de sociétés et d'autres avoirs. Cela n'a pas pu lui rapporter un revenu considérable, puisque la plupart étaient de petite taille ou n'était pas viable économiquement. Quand Ben Laden quitta le Soudan en 1996, il semble que le gouvernement soudanais lui retira la jouissance de ses actifs; il quitta le Soudan avec presque rien. A son arrivée en Afghanistan, Ben Laden se reposa sur les Talibans jusqu'à ce qu'il puisse à nouveau relancer son effort de collecte de fonds, en se servant des liens qu'ils avaient établi avec de riches Saoudiens, pendant la guerre d'Afghanistan dans les années 80." (pages 169-170 version US et page 203-204 version Française).

Alors selon le rapport, Al-Qaïda aurait un budget de fonctionnement estimé à 30 millions de dollars par an, et Ben Laden ne touchait que 1 million de dollars par an de dividendes. Effectivement, on voit tout de suite que ce n'était pas lui-même qui pouvait financer le groupe terroriste.

"Al-Qaïda rassemblait également des fonds par le biais d'employés au sein d'associations caritatives corrompues. L'utilisation de ces oeuvres de bienfaisance pour collecter des fonds se fit de deux façons. L'une était de s'appuyer sur les sympathisant d'Al-Qaïda qui travaillaient pour les antennes locales d'associations internationales importante - particulièrement celles dont la supervision externe était laxiste et dont les procédures de contrôle interne étaient inefficaces, comme la Fondation islamique Al-Haramain, basée en Arabie Saoudite. Des associations caratatives moins importantes, dans différents endroits du globe, étaient financées par ces grandes associations du Golfe et employaient des gens qui allait détourner l'argent au profit d'Al-Qaïda.

En outre, des associations de charité dans leur globalité, comme l'organisation Al-Wafa, ont pu en toute connaissance de cause faire passer de l'argent au profit d'Al-Qaïda. Dans ce cas, les agents d'Al-Qaîda avaient le contrôle de toute l'organisation, y compris un accès aux comptes bancaires. Les oeuvres de bienfaisance représentaient une source de financement et aussi une couverture non négligeable, qui permettait aux agents de voyager sans être repérés, en se faisant passer pour des gens travaillant pour le compte d'organisations humanitaires." (pages 170-171 version US et pages 204 version Française).

Nous avons donc une indication générale sur l'origine du financement. Qui se ferait par le biais des associations, des organisations caritatives et de sympathisants, des particuliers. Et aussi sur des détournement de fonds. Le tout étant issu du Golfe Persique.

"Il ne semble pas qu'un gouvernement autre que celui des Talibans ait soutenu Al-Qaïda financièrement avant le 11 septembre, même si des sympathisants au sein de certains gouvernements ont pu fermer les yeux sur les activités de collecte de fonds d'Al-Qaïda  L'Arabie Saoudite a longtemps été considéré comme la toute première source de financement d'Al-Qaïda, mais nous n'avons trouvé aucune preuve que le gouvernement saoudien en tant qu'institution, ou de hautes responsables saoudiens aient financés en leur nom propres l'organisation. Cette conclusion n'exclut pas la possibilité que des oeuvres de bienfaisance parrainées par le gouvernement saoudien aient détourné des fonds eu bénéfice d'Al-Qaïda." (page 171 version US et pages 204-205 version Française).

On voit bien que la Commission (et la CIA) avait en fait suffisamment d'éléments pour pouvoir accuser l'Arabie Saoudite de financer le terrorisme en général et Al-Qaïda en particulier. Et que, si des institutions ou des hauts responsables Saoudiens y ont pris part, ils auraient alors utilisés des "prête-noms", pour faire transiter de l'argent. Pusique le rapport dit: "nous n'avons trouvé aucune preuve que le gouvernement saoudien en tant qu'institution, ou de hautes responsables saoudiens aient financés en leur nom propres l'organisation".

"Avant le 11 septembre, Al-Qaïda dépensait ses capitaux aussi rapidement qu'elle les percevait. Les opérations terroristes effectives représentaient une part relativement faible du budget opérationnel annuel d'Al-Qaïda, estimé à 30 millions de dollars. Al-Qaïda finançait les salaires de djihadistes, les camps d'entrainement, des terrains d'aviation, des véhicules, des armes et l'élaboration des manuels d'entrainement. Ben Laden donnait environ 10 à 20 millions de dollars annuels aux Talibans en échange du refuge qu'ils lui offraient...". (page 171 version US et page 205 version Française).

Ben Laden donnait 10 à 20 millions de dollars par an aux Talibans. Il y a encore la preuve que le financement ne peut venir de ses fonds personnels et que les fonds au départ, provennaient d'une autre source.

"On a prétendu qu'Al-Qaïda avait employé des moyens illégaux variés pour se financer, en particulier le trafic de drogue et les diamants de guerre. Alors que le commerce de la drogue était une source de revenus pour les Talibans, il ne fût pas utile à Al-Qaïda, et aucune preuve fiable ne montre que Ben Laden ait été impliqué ou ait gagné de l'argent dans le trafic de drogue...; ...on a aussi clamé qu'Al-Qaïda se finançait à travers des manoeuvres sur le marché boursier, basés sur sa connaissance anticipée des attentats du 11 septembre. Des enquêtes appronfondies menées par la Commission des échanges et des valeurs boursières (Securities and Exchange Commission), le FBI, ainsi que d'autres instances, n'ont pu apporter la moindre preuve qu'on se soit servie d'une connaissance anticipée du 11 septembre pour tirer bénéfice de transaction boursière."

Avec ce passage, la Commission s'aventure en terrain glissant - les délits d'initiés avant les attentats - et cherche à faire croire qu'il n'y aurait pas eu par certaines personnes, de la connaissance que les attentats allaient avoir lieu. Mais, même si officiellement la SEC, le FBI et les "autres instances", n'auraient pas trouvés la moindre preuve, nous savons que néanmoins ces preuves existent (3).

"Jusqu'à ce jour, le gouvernement américain n'a pu déterminer l'origine des fonds utilisés pour les attentats du 11 septembre. Au final, cette question n'a que peu d'importance pratique...". (pages 171-172 version US et pages 205-206 version Française).

Voilà comment la Commission termine son chapitre 5, concernant le financement du terrorisme. Le rapport prétendant que "le gouvernement américain n'a pu déterminer l'origine des fonds utilisés pour les attentats du 11 septembre". Alors qu'il montre bien, que l'origine des fonds provient de blanchiment d'argent et d'associations, d'organisations caritatives et de sympathisants de pays Arabes du Golfe Persique. Sans compter que, comme nous l'avons déjà vu, le rapport reconnait d'ailleurs dans d'autres passages (chapitre 4 et 12), que l'état Saoudien financait bien le terrorisme, tout comme le faisait le Pakistan (4).

 

Le financement des attentats du 11 septembre.

"Comme on en a déjà fait état, les conspirateurs ont dépensé entre 400 000 et 500 000 dollars pour mettre au point et pérpétrer lur attentat. Les preuves dont ont dispose montrent que 19 agents ont été financés par Al-Qaïda, soit au moyens de virements, soit avec de l'argent liquide fourni par KCM, et qu'ils ont apporté cet eux aux Etats-Unis ou qu'ils l'ont déposé sur des comptes étrangers auxquels ils avaient accès depuis les Etats-Unis. Notre enquête n'a découvert aucune preuve crédible que quelqu'un aux Etats-Unis ait apporté une aide financière substancielle aux pirates de l'air. Nous n'avons pas non plus de preuve qu'un gouvernement étranger (ou un responsable d'un tel gouvernement) ait apporté le moindre financement.

Nous n'avons pas trouvé de preuve montrant que les membres de la cellule de Hambourg (Atta, Shehhi, Jarrah et Bilashibh) ont reçu des fonds d'Al-Qaïda avant la fin 1999...; ...Après que les recrues de Hambourg ont rejoint la conspiration du 11 septembre, Al-Qaïda commença à leur donner de l'argent. Mais ce que nous savons de ce financement à cette période, avant l'entrée des agents aux Etats-Unis, demeure opaque." (page 172 version US et page 206 version Française).

La Commission reste volontairement évasive sur l'origine des fonds parvenus aux "pirates de l'air", devant officiellement servir aux attentats du 11 septembre. Mais nous savons maintenant que cent mille dollars seront transférés sur le compte de Mohammed Atta, qui provenaient en fait du Pakistan. Et plus précisémment d'un virement à partir du compte du ISI Pakistanais (les services de renseignements Pakistanais), sur l'ordre du général Ahmad, le chef de l'ISI (quand cela sera connu du public, le génbéral Ahmad sera limogé par le général Mousharraf).

Et nous en savons plus sur l'origine des fonds venant d'Arabie Saoudite, par Bob Graham, un ancien sénateur qui l'a révélé dans son livre "Intelligence Matters" ("Affaires de Renseignement"), qui était co-président de l'enquête sur les attentats du 11 septembre menée conjointement par les commissions du renseignement du Sénat et de la Chambre des Représentants. Graham a eu connaissance du contenu complet d'un rapport public paru en 2003. Dans ce rapport, 28 pages avaient été censurées et expurgées avant publication à destination du public par la CIA, la NSA et le FBI, avec l'aval de la Maison Blanche. Comme l'explique Graham, les 28 pages censurées traitaient "du gouvernement Saoudien et de l'aide qu'il a apportée à certains, voire à tous les terroristes impliqués dans les attentats du 11 septembre".

De plus, Graham cite dans son livre un Mémorandum de la CIA datant de août 2002, évoquant un terroriste du nom de Omar Al-Bayouni, avec "les preuves incontestables que ce dernier était soutenu par le gouvernement Saoudien". Et sur ce soutien et ce financement par l'Arabie Saoudite, Graham découvrira lors de son enquête, que "la Maison Blanche cherchait à étouffer l'affaire" en agissant "pour des raisons n'ayant rien à voir avec la sécurité nationale", mais plutôt pour protéger "les relationsentre les Etats-Unis et le royaume d'Arabie Saoudite".

La Commission aurait donc préférée ne pas trop insister sur les liens entre l'Arabie Saoudite et le terrorisme pour des raisons "diplomatiques". Néanmoins, des liens existaient bel et bien avec Al-Qaïda, que se soit avec le Pakistan par le biais de l'ISI, ou avec des responsables officiels Saoudiens.

 

(1) Pour plus d'informations, voir: "Attentats du 11 septembre: La contre-enquête (Partie 57)".

(2) Pour plus d'informations, voir: "Les collusions entre la CIA et le traffic de drogue" et "Les collutions entre Wall Street et le traffic de drogue".

(3) Pour plus d'informations, voir: "Attentats du 11 septembre: La contre-enquête (Partie 3)".

(4) Pour plus d'informations, voir: "Attentats du 11 septembre: La contre-enquête (Parties 41 et 52)".

 

Sources:

"11 septembre - Rapport de la Commission d'enquête - Rapport final de la Commission nationale sur les attaques terroristes contre les Etats-Unis", (édition Française), Editions des Equateurs;

"Un autre regard sur le 11 septembre - 10 ans après - Le nouveau Pearl Harbour 2, par David Ray Griffin. Editions Demi Lune, "Collection Résistances";
www.9-11commission.gov;
www.govinfo.library.unt.edu.

 

 

Sources:
"11 septembre - Rapport de la Commission d'enquête - Rapport final de la Commission nationale sur les attaques terroristes contre les Etats-Unis", (édition Française), Editions des Equateurs;
www.9-11commission.gov;
www.govinfo.library.unt.edu.