LES DOCUMENTS "MAJESTIC 12" (Partie 1)

Publié le par Scaramouche

De nombreux documents sont révélés, ayant pour origine un groupe secret, au sein du gouvernement des Etats-Unis.

Les documents "Majestic 12", sont arrivés dans le cercle des enquêteurs sur le phénomène Ovni à la fin des années quatre-vingt. 

Tout commença lorsqu'en 1987, l'enquêteur William "Bill" Moore - qui avait été le premier à soulever l'histoire du crash de Roswell - dévoila publiquement un document sur les recherches et les activités des autorités Américaines au sujet des ovnis en général et mettant l'accent sur un groupe secret, du nom de "Majestic 12", en particulier. D'autres documents sortiront en 1992. Moore ne sera pas le seul à y porter un intérêt et il sera suivit par d'autres enquêteurs: James Shandera, Stanton Friedman, Timothy Good et Linda Milton Howe. Ces derniers s'impliqueront chacun à divers niveaux, dans la controverse qui naîtra de ces documents, dans les milieux ufologique.
Et il y aura un autre acteur de l'affaire, du nom de Richard Doty (un ancien agent spécial de l'AFOSI, "Air Force Office of Spécial Investigation"), qui collaborait à l'époque depuis quelques années avec William Moore.

 

1987: La divulgation du tout premier document.

C'est en juillet 1987, lors du symposium annuel du MUFON, que William Moore présenta un document de 5 pages, classé "Top Secret/Majic  Eyes Only" (1). Le document intitulé "Briefing Document: Operation Majestic 12. Prepared for President Elect Dwight Eisenhower", sera d'ailleurs publié au même moment par Timothy Good dans son ouvrage, "Above Top Secret" (Good dira l'avoir obtenu par un agent de la CIA, qui restera anonyme).
Mais l'affaire avait en fait commencée quelques années auparavant. C'est Jaimie Shandera, qui avait reçu le document par un envoi par la poste, d'un courrier anonyme, en décembre 1984 (le document figurait sur une pellicule non développé). Friedman se montrera très intéressé et s'associera à Moore et Shandera, pour déclarer sa conviction, dans l'authenticité du document.

 

1992-1994: La divulgation d'un autre document, encore plus spectaculaire.

Après une longue période de sommeil (où il y aura tout-de-même durant cet intervale, des vagues de révèlations n'ayant pas de rapport avec les document "Majestic"), d'autres documents feront leur apparition, dont l'un qui fera grand bruit.

En 1992, un personnage nommé Timothy "Tim" Cooper, fera parvenir à Stanton Friedman, plusieurs dcuments en relation avec Majestic 12. Dont un mémorandum pour le président Truman, signé de l'amiral Hillenkoetter (à l'époque directeur de la CIA) qui l'informe qu'il va le tenir au courant de l'étude des soucoupes récupérées. Friedman connait bien Tim Cooper. Ce dernier a été très actif dans l'obtention de documents officiels par la loi FOIA, "Freedon of Infromation Act", et lui en a déjà communiquer plusieurs (et il a des contacts dans le milieu militaire) (2). Mais à part le Mémo pour Truman, les autres documents - tout comme ceux sur Majestic 12 que lui fournira Cooper par la suite - s'avéreront être des faux.

Mais ensuite il y aura un nouveau document, qui sera plus étonnant. Ce document, intitulé "SOM1-01 Majestic 12 Group Special Operation Manual, Extraterrestrial Entities and Technology, Recovery and Disposal", "Manuel d'Opérations Spéciales du Groupe Majestic 12 SOM1-01, Entités et Technologie Extraterrestre, Récupération et Disposition".
Ce dernier était arrivé par un envoi anonyme postal, à Don Berliner (du "Fund for UFO Research") en 1994, d'une pellicule non développée. Après développement, le film montrera une vingtaine de pages, d'un manuel d'opérations. Visiblement, concernant les procédures de récupération d'ovnis accidentés et de cadavres extraterrestres retrouvés, par l'armée Américaine. 

 

1998-1999: La divulgation continue, avec plusieurs centaines de pages de documents.

A la fin des années quatre-vingt dix, arrivera un afflux considérable de documents (toujours à propos de Majestic 12). Ce sera 125 pages en 1998, puis plusieurs centaine de pages en 1999, pour atteindre un total de près de 2000 pages. Ils seront reçut par le Dr Robert Woods et son fils Ryan, qui étudient alors soigneusement depuis un moment des documents Majestic, apportés par Timothy Cooper (qui dira les avoir reçu d'un agent des services secrets, Thomas Cantwheel, un pseudonyme, disant être un ancien lieutenant-colonel de l'US Army du "CIC", "CounterIntelligence Corps", le service de contre-espionnage de l'armée).
Le premier lot de nouveaux documents, sera dévoilé publiquement lors d'une conférence à New Haven le 11 octobre 1998. Ils parlent de l'étude secrète d'ovnis découverts depuis 1947. Les documents suivants ont rapport avec un ou plusieurs ovnis accidentés et de leur récupération en 1947.

 

Le déroulement de l'expertise des documents "Majestic 12".

La première préoccupation des enquêteurs sera bien-sûr d'établir l'authenticité véritable ou non des documents. 
Il faut savoir que bon nombre des documents de Majestic ne sont pas issu des sources officielles, telles que la FOIA ("Freedom of Information Act"), ou encore des archives gouvernementales. (Mais, précision importante, on trouvera par la suite, quelques documents officiels déclassifiés faisant bien référence à un groupe "MJ-12", aux Archives Nationales).
L'authenticité à des implications multiples, ce n'est pas aussi simple que de dire, c'est "vrai ou faux" ou le document est "truqué ou réel". Il est intéressant de savoir comment ils procèdent. Voilà comment ils s'y prennent:

Vérifier l'authenticité d'un document consiste à examiner de nombreux points, tels que:

- Quelle en est la provenance, qui a fourni le document ?

- Quels sont les résultats de l'expertise du papier, de l'encre, du filigrane, des caractères de la machine à écrire utilisée et des tests d'écriture ? 

- Y a t-il des indications, termes ou références, dans le contenu du document qui sont exactes pour ce type de document ?

- Y a t-il des témoins directs, "de première main", de l'existence ou du contenu du document, à partir de sa date de création ?

- Comment pourrait-on s'y prendre pour fabriquer un tel document qui serait un canular ou un faux ?

- Dans le cas où des informations seraient parfaitement exactes et prouvées, qui aurait falsifié le reste du document et pourquoi ?

 

Les Facteurs de Pondérations.    

Tous ces facteurs, contribuent à donner une note d'authenticité pour chaque document. Il y a une grille d'évaluation bien précise, pour répertorier tous les éléments, pour et contre, pour arriver à ce qu'ils appellent, un "facteur de pondération".

Pour évaluer efficacement chaque document, il doit y avoir un facteur de pondération pour chaque élément d'authenticité à l'étude. Par exemple, s'il y a une forte différence entre le papier et les tests médico-légal de l'encre, une pondération de 5,0 est donnée, et le contenu des documents plus faciles à obtenir, un facteur de pondération 2,0. Les tribunaux reconnaissent largement ce concept. Au terme de l'étude, chaque document reçoit alors une note d'authenticité basée sur la multiplication du facteur de pondération et le score final que le document s'est vu attribué. Le but est de rendre le système de notation aussi objectif que possible.

 

Ces "facteurs de pondération" sont les suivants:

1) Les témoins visuels: le ou les témoins de première main, qui ont été directement impliqués avec le document en question - soit ils l'ont vu, ils en ont détruit une copie, ils l'ont déjà lu, ils ont écrit ou contribué à la rédaction du document de façon tangible. Les témoins sont faillibles, il y a les souvenirs qui changent avec le temps et peuvent être plus ou moins influencés. Les témoins oculaires directs donnent un facteur de pondération de 3,0.

2) Remarques pertinentes: Ce sont les remarques et observations qui sont des indicateurs clés de l'authenticité, qui vont bien au-delà de la norme. Il s'agit d'un indice déterminant pour vérifier un document qui apparaît obscur, bizarre, ou incorrect. Par exemple, cela inclut des anomalies typographiques, trouvées sur le document, qui se retrouvent sur le processus d'impression de l'époque (machine à écrire ayant un défaut de caractère, par exemple). Ces remarques pertinentes donnent un facteur de pondération de 5,0.

3) Le contenu: Cela se réfère aux texte et au sens du document. Les dates, les références des documents, et les personnes mentionnées, tout cela coïncident-il ? Que dit le document par rapport à ce qui était alors connu à l'époque et ce qui est connu actuellement ? Y at-il des faits obscurs qui avaient été classés, puis qui ont été déclassifiés ou rendues public après que le document ait été divulgué ? (par exemple, les faits décrits dans le document, auraient-ils pu être connu, par un autre document, authentique celui-là, et reprit pour fabriquer un faux document "Majestic" ?) Le contenu donne un facteur de pondération de 2,0.

4) La chronologie: On vérifie si le contenu du document est conforme, par rapport à l'histoire de certaines organisations ou services. Les personnes mentionnées dans la note ou le rapport, sont-ils censé être là ? Le document correspond-il avec les autres documents connu de l'époque, ou est-il hors de propos ? La chronologie donne un facteur de pondération de 2,0.

5) La typographie: Cela concerne tous les outils d'impression possible: les machines à écrire de l'époque, la composition; tout comme l'impression laser, la photocopie (pour détecter des faux, produits de nos jours), et même la "memography" (une technique qui crée ou reproduit un écrit manuscrit sur le papier). La typologie donne un facteur de pondération de 4,0.

6) Les analyses: Il s'agit de test sur le papier d'origine, de la vérification des filigranes et des tests avec des encres connues à l'époque du document, qui sont authentiques. Les analyses donnent un facteur de pondération de 5,0.

7) La linguistique: L'utilisation de la linguistique 'médico-légale" s'inscrit dans cette catégorie. C'est l'examen par des experts de la structure des phrases, de l'orthographe, de la ponctuation et du style d'écriture. Deux outils informatiques sophistiqués et l'analyse de l'écriture manuscrite sont utilisées pour identifier les "marqueurs" et le "style unique", qui définit de manière unique chaque auteur. La linguistique donne un facteur de pondération de 3,0.

8) Les anachronismes: Ce sont des problèmes avec la structure du document: L'emplacement des dates, des mauvais formats, l'écriture elle-même, le contenu visiblement copié à partir d'autres documents, ou des récits contradictoires. Ces questions peuvent être importantes ou mineures selon ce qui ressort de la répétition d'un tel anachronisme (par exemple, s'adressant à un général par son prénom dans un document peut sembler être une erreur majeure dans l'ère moderne, mais pas il y a 50 ans dans des courriers entre des généraux étant bel et bien des amis de longue date. Cet anachronisme peut en fait devenir un élément d'authenticité. Le facteur de pondération pour les anachronismes est de 5,0.

 

Les différents niveaux d'authenticité attribués.

Compte tenu de ces facteurs de pondération, cinq différents niveaux de l'authenticité sont utilisés pour définir chaque document:

Niveau d'authenticité élevé, 80-100%.
Cela signifie que pratiquement tous les moyens d'investigation disponibles ont été poursuivis et que pour chaque test, le document s'est révélé être authentique. Par exemple, les tests du papier, de l'encre, du contenu, de l'écriture, de la typographie et la période d'utilisation des polices de catactères, le format correct, la linguistique légiste (où il n'y a aucun anachronismes), indiquent tous, le plus haut niveau d'authenticité. A ce niveau, des témoins sérieux existent, qui ont vu ou lu le document dans un contexte "officiel" et signeront ou ont signé un "affidavit" à ce sujet (2).

Niveau d'authenticité de moyen à élevé, 60-80%.
Le niveau moyen à élevé signifie que de nombreuses investigations et des tests ont été réalisés et que leurs conclusions donnent plusieurs éléments d'authenticité, par rapport au contenu, aux analyses, à la typographie,...etc. Il y peut y avoir certains anachronismes identifiés, mais qui ne sont pas déterminants.

Niveau d'authenticité moyen, 40-60%.
Le niveau moyen est en général le point de départ pour la plupart des documents qui ne sont pas encore étudié complètement, ou montrant déjà quelques éléments d'authenticité. Ce niveau est attribué quand un document montre au moins deux signes positifs d'authenticité.

Niveau d'authenticité de moyen à faible, 20-40%.
Le niveau moyen-bas signifie que le document a été étudié par de nombreux individus ou organismes et il y a des anachronismes récurrents qui ne peuvent pas être facilement résolus. Cependant, il y a des éléments (certaine pages ou des paragraphes) du document qui montrent des signes d'authenticité, mais les éléments négatifs sont supérieurs aux éléments positifs.

Niveau d'authenticité faible, 0-20%.
Un niveau faible signifie que des anachronismes totalement insolubles ont été identifiés, qui mettent en doute. Tout comme les considérables études sur l'ensemble du document. Et que pratiquement toutes les voies d'investigation ont été poursuivis et ont montrées très peu ou aucun signe d'authenticité.

 

Plusieurs des enquêteurs sur les documents Majestic ont une formation scientifique:

- Robert M. Wood est diplômé ès science en génie aéronautique du l'université du Colorado et d'un Doctorat en Physique de l'université Cornell. Il a passé 43 ans dans l'aérospatiale et chez McDonnel Douglas. Et mène maintenant des enquêtes sur le phénomène ovni et sur les documents Majestic 12;

- Ryan N. Wood (le fils du précédent) est diplômé en mathématique et en informatique. Il seconde son père, dans ses études des documents Majestic 12;

- Stanton Friedman a une maitrise de Physique de l'université de Chicago et il est enseignant. Donnant son temps libre à la recherche sur l'ufologie et est devenu un spécialiste des documents officielles, conservé dans différents archives;

Ils sont secondé par plusieurs autres chercheurs, comme l'auteur et journaliste Jim Marss, qui leur apporte ses quarante ans d'expérience dans le domaine du journalisme d'investigation; Jim Clakson, responsable de la section d'enquête ufologique de la région de Seattle. Il a été pendant vingt détective dans l'état de Washington; et il y a aussi l'auteur Nick Redfern, auteur de plusieurs ouvrages sur les ovnis (sur les secrets du gouvernement Britannique, les archives du FBI et les crash d'ovnis), et Timothy Good, qui a une formation de détective privé et travaille dans le domaine de la sécurité. Il a fait des enquêtes sur les rapports entre la CIA et la NSA et les ovnis et il continu de collaborer avec d'autres enquêteurs, pour obtenir des documents, grâce à la loi FOIA.

 

Les documents "Majestic 12" en chiffre.

Depuis 1987, ce sont près de 2100 pages de documents (dont plus de 200 classés "Top Secret/Majic") qui ont été reçu. Dont plusieurs centaine de pages, qui arriveront par le biais de Tim Cooper, non plus sous la forme de film à développer, mais aussi sous la forme de photocopies et de certains documents originaux. Il faut signaler qu'il y a aussi des photographies (dont quelques une sont présentées comme ayant été prises lors d'une autopsie d'entité extraterrestre) qui sont parvenues aux enquêteurs et pas seulement des documents dactylographiés.

 

Plusieurs documents "Majestic 12", s'évèreront n'être que des faux grossiers.

Il parviendra aux enquêteurs des documents (photocopies), qui seront assez rapidement identifié comme étant des faux grossiers. Stanton Friedman en a detecté plusieurs assez facilement, parmi les documents reçu. Voici un exemple ci-dessous, avec un montage réalisé avec des éléments provenant de deux documents originaux à droite, pour faire un faux document, à gauche (documents ci-dessous).

 

mj12 fig9   mj12 fig8

 

Mais dans la seconde et la troisième partie de cet article, nous nous intéresserons aux informations figurant dans les principaux documents Majestic, considérés eux comme authentique.

 

(1) Pour plus d'informations sur les "clearance", voir "La classification du secret aux Etats-Unis".

(2) "Affidavit" est un mot latin voulant dire "il déclare sous serment". C'est une déclaration écrite faite devant une personne de loi assermentée (avocat, notaire, shérif...etc), dans laquelle l'auteur affirme que les faits qui y sont énoncés sont vrais. Dans le droit Anglo-saxon, un affidavit est considéré comme une preuve et il est recevable devant une cour, un tribunal ou une commission d'enquête (on pourrait le comparer en France à la "déclaration sous serment").

 

Sources:
"Ovnis: La levée progressive du secret", par Gildas Bourdais, Editions JMG;
"Majic Eyes Only: Earth's Encounters with Etraterrestrial Technology", par Ryan S. Wood, Editions Wood Enterprises;
www.majesticdocument.com;
www.stantonfriedman.com.