LE STRATAGEME DE PEARL HARBOR

Publié le par Scaramouche

La vérité sur Pearl Harbor figure dans les archives du Pentagone.

Des archives du Pentagone qui ont été déclassifiées depuis 1994 (et rendues accessibles grâce au Freedom of Information Act), nous ont apprises que, non seulement l'attaque du 7 décembre 1941 n'était pas une surprise pour le président Franklin Delano Roosevelt, mais encore qu'elle avait même était anticipée et imaginée, depuis la fin de 1940. Cela dans le seul but de faire changer une opinion publique Américaine, résolument contre le fait d'entrer en guerre contre les forces de l’Axe composées de l'Allemagne, de l'Italie et du Japon.

 

Le Mémorandum du 7 octobre 1940.

Les témoignages des personnes qui ont étaient en rapport avec Roosevelt les 6, 7 et 8 décembre 1941 nous révèlent que l'attaque Japonaise n'a pas été du tout une surprise pour le président et ses proches conseillers. En fait, une telle agression était envisagée et même souhaitée par le gouvernement des Etats-unis depuis plusieurs mois. Depuis l'occupation d'une majeure partie de l'Europe par les Nazis, l'administration Américaine cherche un moyen d'entrer en guerre sans perdre le soutien de son opinion publique. Et plus précisément, d'entrer en guerre contre le Japon.

Une "évaluation stratégique de la situation" rédigée le 7 octobre 1940 détaille en effet la menace que fait peser le Japon sur le dénouement du conflit dans lequel les États-Unis ne sont pas encore parvenu à entrer. L'auteur du rapport est le lieutenant commandant Arthur McCollum, il fait partie de l'ONI ("Office of Naval Intelligence", le Bureau du renseignement Naval). Son analyse est très clair.

Il commence par décrire la situation miliaire:
"Toute l'Europe continentale est passée sous contrôle de l'Axe italo-germanique, et seul l'Empire britannique résiste encore à cette domination. Par ailleurs, la propagande de l'Axe a réussi à assurer la neutralité des Etats-Unis par rapport à la guerre européenne. Cette situation fait peser une menace stratégique sur les Etats-Unis: la sécurité du pays est mise en danger par des révolutions fomentées par l'Axe dans les pays d’Amérique centrale et d’Amérique du Sud. De plus, en cas de défaite de l'Angleterre, les Etats-Unis peuvent s'attendre à une attaque immédiate de la part de l'Allemagne, alors que la flotte britannique sera tombée entre leurs mains."

"Le Japon représente donc une double menace: dans l'immédiat, une offensive japonaise permettrait à l'Allemagne et l'Italie de contraindre les Etats-Unis à se préoccuper de leur propre sécurité, empêchant ainsi Washington de poursuivre son soutien aux Britanniques face aux offensives aériennes allemandes. À plus long terme, après la défaite britannique, le Japon se trouverait en position privilégiée pour lancer les hostilités envers les Etats-Unis et assurer la victoire finale de l'Axe. En effet, l'armée nippone a la capacité d’attaquer les dominions britanniques et les routes d'approvisionnement vers l'Australie, mais aussi l'Inde et l'Indonésie. La conséquence d'une victoire japonaise serait désastreuse: le contrôle des mers, jusqu'ici assuré par la marine britannique, serait alors réalisé par des forces ennemies des États-Unis. "Pour résumer: la menace pour notre sécurité dans l’Atlantique reste faible tant que la flotte britannique reste en position dominante sur cet océan et amicale vis-à-vis des États-Unis". Il faut donc empêcher que les Japonais ne lui portent un coup trop dur dans l'Océan indien, qui contraindrait les Anglais à se défendre sur deux fronts. D'autant que le l'Angleterre est également menacé d'une attaque terrestre par l'Allemagne et l'Italie depuis les Balkans et l'Afrique du Nord contre le canal de Suez. Les Etats-Unis, font déjà tout leur possible pour aider l'Angleterre en Europe. Ce qu'ils peuvent faire de plus, c’est d'empêcher le Japon de créer un nouveau front maritime dans l'Océan indien."

Le lieutenant général évalue les forces en présence et en conclut que les Etats-Unis sont dans une position avantageuse pour remporter la victoire, en cas d'une guerre avec le Japon. Mais c'est justement ce point qui pose problème: l'opinion publique Américaine est majoritairement opposée à l'entrée en guerre des Etats-Unis. En pleine campagne électorale en 1940, Roosevelt rassure ainsi son électorat, en lui disant que "vos garçons ne seront pas envoyés dans une quelconque guerre étrangère". Il est donc nécessaire dans les esprits, de renverser cette tendance.

Pour cela, McCollum énumère huit recommandations : 

- Conclure un accord avec l'Angleterre pour l'utilisation des bases britanniques dans le Pacifique, notamment Singapour; 
- Conclure un accord avec les Pays-Bas pour l'utilisation de ses bases et l'approvisionnement en matières premières dans les Indes néerlandaises (aujourd'hui l'Indonésie); 
- Aider de toutes les manières possibles le gouvernement chinois de Tchank-Kai-Chek; 
- Envoyer une division de grands croiseurs à l'est, aux Philippines ou à Singapour; 
- Envoyer deux divisions de sous-marins à l'est; 
- Maintenir l'essentiel des forces de la flotte des Etats-Unis actuellement dans le Pacifique aux alentours des îles hawaïennes; 
- Insister pour que les Néerlandais refusent de satisfaire les demandes japonaises de concessions économiques indues, notamment pour le pétrole; 
- Réaliser un embargo complet de tout commerce des Etats-Unis avec le Japon, en collaboration avec un embargo similaire imposé par l'Empire Britannique.

Et il conclut: "si, de cette manière, le Japon pouvait être amené à commettre un acte officiel de guerre, tant mieux. Dans tous les cas nous devons être entièrement préparés à accepter la menace d'une guerre" (1).

 

Le stratagème décrit dans le Mémorandum sera appliqué à la lettre.

Le plan de McCollum aura le soutien de plusieurs personnes, évoluant dans l'entourage de Roosevelt. En effet, il peut compter sur l'oreille attentive de deux proches conseillers militaires du président: les capitaines de la Navy Walter S. Anderson et Dudley W. Knox. Le capitaine Anderson est à l'époque le directeur de l'ONI, ce qui lui permet d'avoir un accès direct à Roosevelt. Dudley W. Knox est un stratège naval et chef de la documentation de l'ONI.(2) Ce dernier approuve immédiatement la stratégie de McCollum, et il transmet le plan à Anderson avec un mémo d'approbation.

Il n'est pas établi, d'après les archives disponibles, que Franklin D. Roosevelt en ait eu connaissance. Mais malgré tout, nous devons constater que la politique étrangère Américaine dans la zone du Pacifique, va suivre à la lettre les recommandations formulées dans le mémorandum. En effet, à partir de 1941, tous les efforts de Roosevelt vont être destiné à provoquer l'ouverture des hostilités par le Japon. Des accords sont passés avec l'Angleterre pour permettre aux Etats-Unis, l'utilisation de la base militaire de Simpson Harbor, à Rabaul, en Papouasie-Nouvelle Guinée. Washington mène aussi des négociations avec les Pays-Bas pour les empêcher d'approvisionner le Japon. Roosevelt s'intéresse de très près aux négociations entreprises dans le même temps par les Néerlandais avec Tokyo. Concernant la Chine, l'administration accorde une aide financière de 25 millions de dollars au régime de Chang-Kai-Chek et autorise les miliaires Américains volontaires à se battre au sein des "Tigres Volants", un groupe de chasse composée de pilotes mercenaires dirigés par le colonel Claire Lee Chennault. Roosevelt envoie ensuite, à l'automne 1941, son conseiller personnel, Henry F. Grady, pour qu'il rejoigne là-bas une commission des Etats-Unis, dont l'objectif était de fournir toute l'aide possible à la Chine. La commission est présidée par le major-général John Magruder, ancien chef du renseignement militaire de l'US Army. Des croiseurs et des sous-marins sont également envoyés dans le Pacifique, sur le front asiatique, comme le suggérait le mémorandum. Et l'embargo total envers le Japon est déclaré le 26 juillet 1941.

 

Ceux qui étaient au courant de la manoeuvre orchestrée.

Le journal du secrétaire à la Guerre, Henry L. Stimson, nous révèle ainsi que, le 25 novembre 1941, le cabinet de guerre de Roosevelt s'était réuni pour discuter de la manière dont il fallait "laisser le Japon tirer en premier". Difficile de faire plus explicite. Les documents déclassifiés permettent de connaître les noms de certains des protagonistes, qui étaient au courant de l'affaire.

Parmi eux, on peut entre autre citer (les grades sont ceux de l'automne 1940): le président Roosevelt, le lieutenant commandant Mc Collum, les capitaines Walter S. Anderson et Dudley Knox, les amiraux Harold Stark, James O. Richardson et William Leahy, le général Georges Marshall, le commandant Vincent Murphy.
Tous n'approuvent pas forcément, notamment quand il commence à apparaître que l'action Japonaise recherchée doit, pour avoir un effet sur l'opinion publique Américaine, être spectaculaire et occasionner des pertes humaines.

 

Pearl Harbor n'a pas été choisit au hasard par les Américains et encore moins par les Japonais.

Le plan commence beaucoup plus à prendre forme, avec la décision de déployer la flotte à Hawaï, dans la base de Pearl Harbor. C'est en effet une base particulièrement vulnérable.

Lors d'exercices militaires de grande envergure en 1932, les forces aériennes Américaines, dirigées par l'amiral Harry E. Yarnell, avaient déjà réussi à l'attaquer par surprise. Un exercice similaire se déroula en 1938, sous la direction de l'amiral Ernst King, toujours avec le même succès. Une chose dont les Japonais prirent bonne note (3).

La décision de transférer la flotte du Pacifique dans la base hawaïenne est prise néanmoins le 8 octobre 1940 (le lendemain de la rédaction du mémorandum par McCollum). Cela suscitera des réactions violentes de la part de l'état-major de la Marine, conscient que les navires se retrouvent ainsi exposés à une éventuelle attaque ennemie, qui aurait toutes les chances de réussir. Lorsque Roosevelt annonce la nouvelle aux amiraux William D. Leahy, qui est le chef des opérations navales, et James O. Richardson, qui est le commandant de la flotte, cela met ce dernier "hors de lui" et il le fait savoir en disant: "Monsieur le Président, les officiers supérieurs de la Navy n'ont pas la confiance du commandement civil de ce pays qui est essentiel pour que soit mené avec succès une guerre dans le Pacifique". Il montre également sa désapprobation à l'égard de la politique de provocation vis-à-vis du Japon, puisque le "premier pas" qui doit déclencher la guerre visera, de toute évidence, la flotte qu'il commande. Son opposition aux décisions présidentielles conduiront le président Roosevelt à le démettre de ses fonctions le 1er février 1941, dans le cadre d'un vaste remaniement de la Navy. Le vice-amiral Husband Kimmel prendra alors la tête de la flotte du Pacifique stationnée à Pearl Harbor (4). 
  
L'histoire officielle au sujet de Pearl Harbor, qui parle toujours "d'attaque surprise", se base sur deux éléments ressassés depuis 1941, d'ailleurs repris dans les cours d'histoire et dans tous les films, pour étayer sa thèse: Le premier est que les services de décryptage de l'US Navy ne connaissaient pas le code des messages japonais à l'époque. Le second est que, la flotte Japonaise ayant observé un silence radio dans les dizaines d'heures qui ont précédé l'attaque, il n'y aurait rien eu à intercepter. Ces deux précisions sont importantes, car ils leur faut bien se trouver des excuses pour se dédouaner. Mais elles n'en sont pas moins fausses.
Car non seulement les Japonais n'ont jamais observé le silence radio, mais en plus leurs messages ont bien été interceptés et décodés par les services de renseignement de la Marine, et transmis à Washington. Ce qui permet d'expliquer pourquoi l'ambassadeur japonais fut contraint d'attendre plusieurs heures avec la déclaration de guerre en poche, avant le début de l'attaque. Tout simplement parce que le Secrétaire d'Etat n'accepta de le recevoir qu'une fois l'opération de bombardement déclenchée. Un mémorandum du 27 novembre 1941, signé "Marshall" et rédigé par le secrétaire à la Guerre Henry L. Stimson, rappelle en ses termes au lieutenant général Walter Short, les souhaits de la Maison-Blanche: "Les Etats-Unis désirent que le Japon commette la première action manifeste". Il fallait donc que la déclaration de guerre arrive sur le bureau du Secrétaire d'Etat, une fois, l'attaque commencée. Pour avoir bel et bien une attaque sans déclaration de guerre au préalable.

Voici l'extrait du mémorandum adressé le 27 novembre 1941 au Lieutenant Général Walter Short, Commandant de l'US Army à Hawaï, qui précise: "IF HOSTILITIES CANNOT COMMA PEPFAT CANNOT COMMA BE AVOIDED THE UNITED STATES DESIRES THAT JAPAN COMMIT THE FIRST OVERT ACT STOP". Traduction: "Les Etats-Unis désirent que le Japon commette la première action manifeste".

 
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Dix jours plus tard, après avoir pris la précaution d'envoyer en mission de reconnaissance les trois cuirassés les plus importants de la flotte ainsi que les deux porte-avions (l'Entreprise et le Lexington), la Maison-Blanche pût jouer le rôle de la nation outragée et se servir de l'argument de la trahison, tandis que l'aviation japonaise coulait les bateaux de la Navy. Mais tout avait déjà été réalisé bien avant, pour s'assurer que les Japonais attaqueraient, et surtout pour fragiliser les défenses de Pearl Harbor.


Une charte révélatrice, quant aux ambitions Américaines, alors que le pays n'est pas encore engagé dans le conflit et que sa population est contre son entrée en guerre.

La "Charte de l'Atlantique", est signée le 14 août 1941, entre Winston Churchill et Franklin Delano Roosevelt. Sa lecture nous apprend plusieurs choses: l'article 7 prévoit que "la paix devrait offrir à tous la liberté des mers et des océans". Le reste du texte décrit la vision du monde tel qu'il sera après la victoire sur le nazisme: un monde où "tous les pays parviennent à une collaboration totale dans le domaine économique, dans le but d'assurer de meilleures conditions de travail, le progrès économique et la sécurité sociale" (article 6) et où tous les Etats auront accès "aux marchés mondiaux et aux matières premières qui sont nécessaires à leur prospérité économique." (article 4). Le tout, bien sûr, en respectant "le droit de chaque peuple à choisir la forme de son gouvernement" (article 3) (5).


Le raid de la flotte Japonaise sur Hawaï et son attaque sur Pearl Harbor.

Voici le trajet de la flotte vers Hawaï, à partir du Japon (cliquez pour agrandir):

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Nous sommes le 7 décembre 1941. Depuis plusieurs semaines, des mémos confidentiels circulent au sein de l'administration militaire américaine, qui mettent en garde contre une "action hostile japonaise". La flotte de Pearl Harbor a, selon le président Roosevelt, été prévenue quelques jours auparavant qu'elle était une cible potentielle. Au petit matin, plusieurs escadrilles, près de 180 appareils Japonais - la première vague - composée d'avions torpilleurs, de bombardiers en piqué et de chasseurs Zéro fondent sur la base, attaquant les aérodromes et la rade remplie de navires de guerre. Les avions alignés sur les pistes sont fortement endommagés et de nombreux sont détruit.(6) En plein milieu de l'attaque, vers 8h45, le Japon déclare la guerre aux Etats-Unis. Au même moment, une seconde vague arrive. Cette fois, la défense Américaine est opérationnelle et réagit plus activement, mais l'attaque fait tout de même d'importants dégâts. Le bilan est lourd: 15 bâtiments sont hors de combat, plus de 140 avions ont été détruits ou sérieusement touchés. Les pertes en vies humaines sont extrêmement élevées: 2402 morts ou portés disparus, et 1282 blessés graves, militaires et civils confondus. Les chefs militaires Japonais, qui prévoyaient de perdre la moitié de leurs forces engagées dans l'opération, n'ont finalement à déplorer que 55 morts et la perte de 29 avions. C'est pour eux une victoire historique, et étrangement facile. Le commandant Fuchida, commandant de l'opération (7), s'en étonne même au moment de l'évaluation des dégâts. Il avouera avoir été "frappé par l'imprévoyance et le manque de préparation des Etats-Unis, en particulier par le fait qu'ils n'aient pas pensé à protéger leurs cuirassés avec des filets pare-torpilles".

Voici une synthèse des forces en présence et le plan d'attaque sur les positions Américaines à Hawaï (cliquez pour agrandir):


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"Messieurs les Japonais, tiraient les premiers" ou comment utiliser la "guerre psychologique" pour arriver à ses fins.

Le lendemain, alors que les Japonais lancent une offensive majeure dans le Pacifique en s'attaquant aux Philippines, à Hong-Kong, à Guam, à la Thaïlande et la Malaisie, le président Roosevelt se rendra au Congrès, accompagné de son fils en uniforme des Marines, et prononcera à la tribune un discours historique dans lequel il présente sa version des événements de la veille: "Hier, le 7 décembre 1941, une date à jamais frappée d'infamie. Les Etats-Unis d'Amérique ont été soudainement et délibérément attaqués par les forces navales et aériennes de l'Empire du Japon."

Au terme de son allocution, il demandera, et bien-sur obtiendra, la ratification par les parlementaires, de la déclaration de guerre. Du même-coup, les Etats-Unis entrent en guerre contre l'Axe composé du Japon, de l'Allemagne nazie et de l'Italie fasciste. Ce qui était impensable il y a encore quelques mois, compte tenu de l'opinion publique, devient de fait, une évidence, comme l'écrira l'aviateur Charles Lindbergh dans son Journal du temps de guerre, qui montre bien l'atmosphère à ce moment-là: "Je n'arrive pas à penser à autre chose et à me concentrer sur ce que j'écris. Comment notre flotte et notre aviation ont-elles pu laisser les Japonais s'approcher si facilement des îles Hawaï ?… L'attaque des Japonais ne me surprend aucunement. Nous les poussons à la guerre depuis plusieurs semaines. Ils ont simplement pris les devants… J'ai téléphoné au général Wood à Boston. Ses premiers mots ont été pour me dire :"Eh bien ! il nous y fait entrer par la porte de derrière…". Le Président a parlé à midi, demandant au Congrès de voter la guerre. A l'unanimité, le Sénat l'a approuvé. À la Chambre, il n'y a eu qu'un "non". Que faire d'autre ? Voici des mois que nous faisons tout pour avoir la guerre. Si le Président avait demandé au Congrès, hier, de le suivre dans une déclaration de guerre, il aurait eu une grande majorité contre lui. Mais, maintenant, on nous a attaqués chez nous, dans nos eaux. Nous avons attiré la foudre sur nos têtes, mais, dans les circonstances actuelles, je ne vois qu'une solution: se battre. Si j'avais été membre du Congrès, j'aurais voté la guerre, moi aussi." 

Tout faire pour que l'attaque de Pearl Harbor se produise, c'était en fait une "opération de guerre psychologique" en bon est dût forme. D'après la définition par la 5e division de l'état-major des forces armées Françaises: "la guerre psychologique est l'emploi planifié de la propagande et d'autres moyens afin d'influencer les opinions, les émotions, les attitudes et le comportement des groupes humains, amis, ennemis ou neutres afin de faciliter l'accomplissement de buts et d'objectifs". À cet égard, on peut dire que l'opération a marché. Les historiens parlent souvent, de Pearl Harbor pour illustrer la fin du "rêve américain" et la vulnérabilité militaire des Etats-Unis face à une attaque perpétrée sur son sol. En fait, Pearl Harbor fût un véritable succès en termes de "guerre psychologique". Cela ouvrira la voie par la suite à une longue liste de manipulations et d'opérations du même type, pendant la Guerre froide et jusqu'à aujourd'hui.

 

(1) L'idée n'est pas nouvelle. En 1898, les Etats-Unis mettent en scène l'explosion d'un de leurs cuirassés, le "Maine", dans la rade de Cuba et des Philippines, la faisant passer pour un acte d'agression des Espagnols, mensonge qui sera dévoilé en 1911. Entre temps, les Etats-Unis auront eu un prétexte pour déclarer la guerre à l'Espagne et ainsi pouvoir prendre le contrôle de Cuba. En 1940, la situation étant encore plus compliquée pour Washington. L'idée de provoquer une attaque d'envergure, pour justifier son entrée en guerre au côté des Alliés, s'impose à eux d'elle-même.

(2) Il fût le mentor de l'amiral Ernest J. King, un autre conseiller militaire de la Maison-Blanche.

(3) Une chose à peine croyable, et pourtant véridique. Au collège militaire de la marine Japonaise, un cours consacré aux "études stratégiques et tactiques dans les opérations contre les Etats-Unis" enseignait même aux officiers que "au cas où le gros de la flotte de l'ennemi serait stationné à Pearl Harbor, l'idée devrait être d'ouvrir les hostilités par une attaque aérienne surprise". (On peut dire qu'ils ont bien retenu leur leçon).

(4) Dans ses mémoires, Richardson se range du côté de Kimmel, qui sera accusé de négligence par une commission d'enquête parlementaire à la fin de la guerre, suite au désastre de Pearl Harbor. Selon Richardson, Kimmel n'était effectivement pas au courant de la stratégie de Roosevelt. Il est beaucoup plus virulent envers l'amiral Harold Stark, chef des opérations navales depuis 1939, qu'il accuse d'avoir placé inutilement la flotte en danger, sans en avertir Kimmel.

(5) La description même du "mondialisme" et du "libéralisme économique", que nous vivons à l'heure actuelle.

(6) La majorité des chasseurs qui étaient alignés sur les pistes, avaient été tracté par des camions pour être placé de la sorte, car leur réservoir était vide ! Des ordres avaient été donné pour rassembler les avions de cette manière et le plein de carburant n'avait pas été fait, sous prétexte de faciliter leur surveillance, par crainte des sabotages. (Cela n'a fait que rendre plus problématique encore, un décollage des chasseurs "en catastrophe", sous le feu ennemi. Difficile de décoller avec un réservoir vide).

(7) Il commanda la flotte Japonaise d'attaque, mais ce n'est pas lui qui a préparé et imaginé l'opération de l'attaque de Pearl Harbor. C'est l'amiral Yamamoto, qui a établit les plans du raid et de l'attaque dans les moindres détails.


Sources:
www.voltairenet.org;
www.avionslegendaire.net;
Hoover Institution Archives, Stanford University, Stanford, Californie.