LE NOUVEL ORDRE MONDIAL (Partie 3)

Publié le par Scaramouche

Les changements politiques et économiques majeurs, depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale.
 

Le discours de Churchill en 1948.

C'est le Premier ministre Britannique Winston Churchill, qui a relancé l'idée d'une unification de l'Europe dans un discours prononcé à Zürich, le 19 septembre 1946. Il n'hésita pas à affirmer: "Il nous faut édifier une sorte d'Etats-Unis d'Europe". Ces propos ravirent Richard de Coudenhove-Kalergi qui était soutenu par Churchill. Le fondateur de la Paneurope s'activant de son côté à la relance de l'idéal Européen exposa ses projets à accomplir dans un ouvrage intitulé "J'ai choisi l'Europe". 
 

La déclaration de Montreux en 1947.

La deuxième étape, c'est la réunion à Montreux en Suisse en août 1947, qui constitue un passage décisif dans le renforcement des structures pour un futur état mondial. En effet, plusieurs représentants Européens et Américains acquis aux principes du fédéralisme mondial, se sont accordés pour créer deux instituts, sous l'égide du juriste Suisse Max Habicht, dont l'efficacité se fait largement sentir: le "Mouvement Fédéraliste Mondial" ("World Federalist Movement", WFM) et "l'Union des Fédéralistes Européens" ("Union of European Federalists", UEF).

Le WFM a présenté ses objectifs, lors de la réunion de Montreux, en étant favorable à l'établissement de principe fondateurs, afin d'instaurer un état mondial sur une base fédérale. Il y est affirmé que:

"Nous, fédéralistes mondiaux, sommes convaincus que la création de la confédération mondiale est le problème capital de notre temps. Tant qu'il n'aura pas été résolu, toutes les autres questions — nationales ou internationales — resteront sans réponses valables. Ce n'est pas entre la libre entreprise et l'économie dirigée, le capitalisme et le communisme qu'il s'agit de choisir, c'est entre le fédéralisme et l'impérialisme".

Cette Déclaration propose également, entre autres, les principes suivants:

"Limitation des souverainetés nationales" avec "transfert à la Confédération des pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire", "création d'une force armée supra-nationale", en précisant en particulier "qu'une juste perspective fédéraliste doit intégrer les efforts faits sur les plans régional et fonctionnel. La formation d'unions régionales dans la mesure où elles ne constituent pas une fin en soi et ne risquent pas de se cristalliser en blocs (en fait, tant qu'elles restent minoritaires, sans réelle importance, pour ne pas devenir un risque pour un gouvernement mondial, NdT) peut et doit contribuer au bon fonctionnement de la Confédération mondiale". A la fin de cette Déclaration, il est précisé de favoriser la création d'une "Assemblée Constituante mondiale".

 

Parallèlement à la création du WFM, l'Union des Fédéralistes Européens (UEF) voit le jour à Montreux. Mais des travaux en amont avaient déjà préparé le terrain. Sous l'influence de la Paneurope Coudenhove-Kalergi, il sera fondé en 1934, la "Europa Union", pour défendre l'objectif d'une Europe unifiée, selon le principe fédéral et inspiré du modèle Suisse. Quatre ans plus tard, en novembre 1938, fut créée sous l'influence des "fabiens" Lord Lothian et Lionel Curtis, la "Federal Union". Cette dernière est en fait une branche de l'UEF au même titre que le sont les différentes représentations: française (l'UEF France), Allemande (Europa Union Deutschland), Italienne (UEF Italie),...etc. Précisons que l'UEF est l'une des branches du World Federalist Movement (WFM).
C'est un institut Européen oeuvrant en faveur du fédéralisme et qui épouse en même temps les thèses du WFM. Mais ce dernier le fait à l’échelle planétaire. Il est important de parler de la mission de l'UEF. Cet institut fédéraliste est dirigé par l'Anglais Andrew Duff, député au Parlement Européen sous l'étiquette des "démocrates libéraux". Il est membre aussi du "European Council on Foreign Relations" (le ECFR, "Conseil Européen des Relations Etrangères") créé en 2007 (véritable copie à l'échelle Européenne du CFR Américain, fondé en 1921).

Andrew Duff aura aussi, en collaboration étroite avec la Fondation Bertelsmann et le député Autrichien Johannes Voggenhuber, permis la relance du projet de constitution Européenne après le "non" des référendums Français et Hollandais en 2005. Le Traité de Lisbonne n'aurait pas pût voir le jour, sans l’appui d'Andrew Duff. De plus, l'influence de Cecil Rhodes et d'un Lord Milner s'est faite sentir lors de la rédaction de la Constitution Européenne (prélude au Traité de Lisbonne) en 2003-2004. En effet, le "groupe Milner" et les fabiens ont toujours été favorables à une unification de l'Europe, mais à condition que cela se fasse sous direction anglo-saxonne.
Au cours des deux guerres mondiales, les tentatives d'unité Européenne sous direction Allemande, puissance terrestre, ne pouvaient pas être acceptées par Londres et par Washington car ils se retrouvaient, du fait du conflit, exclue du continent Européen. Il faut s'intéresser au secrétaire général chargé de téléguider les travaux de la "Constitution Européenne", l'Anglais John Kerr. Ce dernier est à la tête d'une compagnie pétrolière, la Royal Dutch Shell, et qu'il est aussi devenu ambassadeur de Grande-Bretagne aux Etats-Unis. Ses liens révèlent aussi qu'il est membre du comité directeur chargé du recrutement des élites dans le cadre des "bourses d'études Cecil Rhodes". (1)

 

Le Congrès de La Haye en 1948. 

Enfin, le Congrès de la Haye (du 7 au 10 mai 1948) sous la présidence d'honneur de Winston Churchill, réunissant près de 800 militants pro-européens a posé les premiers fondements officielles d'une Europe unifiée. La figure de proue de ce Congrès est le secrétaire général Joseph Retinger. Retinger était au service du CFR et du RIIA, et dont l'action sera déterminante, pour le développement de plusieurs structures mondialistes. En voici quelques-unes, parmi des plus importantes:

- Le lancement de l'Organisation de l'Unité Africaine (OUA) en 1963 permettra de passer à la vitesse supérieure, à partir des années 1999-2000, avec la création de l'Union Africaine (l'UA, à Durban en juillet 2002) et du "Nouveau Partenariat pour le Développement de l'Afrique" (NEPAD). Les objectifs (commission, parlement panafricain, cour Africaine des droits de l'homme,...etc) se calquent sur le modèle Européen.

- Le Conseil de coopération du Golfe ("Golf cooperation council", GCC) qui est créé en 1981. Il tend à une union de plus en plus étroite entre les Etats du Golfe (Bahrein, Koweït, Oman, Qatar, Arabie Saoudite et Emirat arabes unis). Une monnaie commune est prévue pour 2010-2011. Le nom avancé par certains est "Khaleeji". Cependant, même si le principe d'unité monétaire est retenu, l'appellation de cette monnaie n'est pas officiellement définie.

- Le Système d'intégration centre-américain (SICA) qui est créé en décembre 1991. Ce groupe de pays centre-américains poursuit les mêmes objectifs précédemment cités, en particulier la création d'une monnaie unique suite au 33ème congrès tenu à San Pedro Sula (Honduras) en décembre 2008.

- La Communauté Economique Eurasiatique (surnommée "Eurasec", pour "Eurasian Economic Community", EEC) est créée en octobre 2000. Elle réunie plusieurs pays de l'ancien bloc Soviétique (Russie, Kazakhstan, Biélorussie,...etc), elle poursuit l'objectif de créer une union douanière à partir de 2010 avec l'idée d'une monnaie commune appelé "evraz" ou "euras" ou encore "eurasia" (le nom de cette monnaie peut encore changer).

- Une Union Nord-américaine a été lancée en mars 2005 au Texas (Waco) entre les chefs d'Etat Américains, Canadien et Mexicain dans le cadre du PSP (Partenariat pour la Sécurité et la prospérité). L'objectif déclaré est d'aboutir, théoriquement au cours de l'année 2010, à l'instauration d'un périmètre politique, économique et militaire unifié entre les trois Etats. Une unité monétaire appelée "amero" ou "dollar nord-américain", doit remplacer le dollar Américain et Canadien ainsi que le peso Mexicain. Cette mutation passe par un effondrement du dollar et, par ricochet, du système financier et monétaire mondial. Cette crise systémique globale (tant politique, que financière, monétaire et géopolitique, qui est apparue en 2008) se renforcera au cour des prochaines années, afin de favoriser l'arrivée de ce nouvel ordre mondial tant voulu par les manipulateurs du système.

- L'Union des nations sud-américaines (UNASUR) est créée en mai 2008. Elle entend passer à une identité régionale en fusionnant en une seule organisation le Mercosur et la Communauté Andine, c'est-à-dire en réunissant tous les Etats du continent sud-américain (en excluant la Guyane Française, et les îles Anglaises Sandwich et Malouines). L'idée poursuivie est de réussir la mise sur pied d'un parlement, d'une monnaie unique et d'une citoyenneté commune. L'UNASUR entretient des liens privilégiés avec son modèle Européen par le biais d'une assemblée parlementaire euro-latino-américaine appelée EUROLAT.
 

L'ONU, tremplin du Nouvel Ordre Mondial.

L'Organisation des Nations-Unies n'est pas en reste et fera bien partie intégrante, permettant au futur NOM, de disposer d'une base mondiale, tant politique et institutionnelle que militaire. Voici quelques petits rappels:

- Le 25 décembre 1990, à l'assemblée de l'ONU, le ministre Soviétique des affaires étrangères Edouard Chervardnadze décrira l'invasion du Koweit par l'Irak comme "un acte terroriste perpétré contre le nouvel ordre mondial émergent".

- En octobre 1990, Bush fît un discourt devant l'ONU en parlant: "...de la force collective de la communauté internationale exprimée par l'ONU... un mouvement historique vers un nouvel ordre mondiale... un nouveau partenariat des nations... pour parvenir à une révolution de l'esprit et dans les esprits pour commencer un voyage vers un nouvel âge". Le 30 octobre 1990, Bush suggéra que l'ONU pourrait aider à créer "un nouvel ordre mondiale et une longue ère de Paix".

- Jeanne Kirkpatrick, ancien ambassadeur Américain à l'ONU, à déclarée que "l'un des buts de l'opération "Tempête du désert", était de montrer au monde comment les Nations-Unies pourraient servir de gendarme du monde dans le nouvel ordre mondial".
 

Les derniers changements récents, au niveau Européen.

Avec la ratification du Traité de Lisbonne par les 27 pays européens, l'élection de Herman van Rompuy à la présidence du Conseil européen et de Catherine Ashton comme Haut-représentant de l'Union pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité, le 19 novembre 2009, marque un tournant décisif dans la tournure que prennent maintenant les évènements.(2)

L'Union Européenne (UE) se voit dotée progressivement d'un visage politique et d'un "numéro de téléphone" pour reprendre l'expression d'Henry Kissinger. Des rivalités continuent à perdurer entre le président du Conseil Européen, le président de la Commission Européenne et la présidence tournante de six mois. Cette situation agace profondément l'administration Obama. Cependant, dotée d'une personnalité juridique et d'une complète primauté du droit Européen sur le droit national des pays, l'Union Européenne peut prétendre à imposer sa loi, de plus en plus.

Enfin, il est prévu théoriquement pour 2015 l'instauration d'un bloc euro-atlantique unifié politique, économique et militaire (3). Nous pouvons signaler que le Parlement européen a adopté une résolution, le 26 mars 2009, traitant de "l'état des relations transatlantiques après les élections qui ont eu lieu aux Etats-Unis". Cette résolution a le mérite de rappeler tous les accords politiques, économiques et militaires conclus afin d’aboutir à une union transatlantique.

En effet, l'Union Européenne n'est qu'une des composantes d'un vaste programme conduisant à l'émergence de blocs continentaux, qui seront chacun dotés d'une monnaie, d'une citoyenneté, d'un parlement unique,...etc. Par la réunification de l'ensemble de ces blocs, cela constituera une gouvernement mondial. 

En outre, il est important d'évoquer un évènement (passé sous silence à l'époque par la presse Française). Lors du sommet de l'Aquila en Italie (du 8 au 10 juillet 2009), les chefs d'Etat ont traités divers dossiers (crise économique, climat,…etc). Et lors d'une rencontre avec les journalistes, le président Russe Medvedev, à présenté un prototype de monnaie mondiale sous la forme d'une pièce fabriquée en Belgique, sur laquelle était gravée en anglais "unité dans la diversité". Cette présentation constituait un tournant. Pour la première fois, un chef d'Etat a présenté publiquement à la presse, un exemplaire de la future monnaie mondiale. Dont personne n'avait jamais entendu parler, et qui bien-sûr, n'a pas encore était officiellement adoptée, ni encore mise en service (cela nous montre bien, que de nombreuses choses n'arrivent nullement par hasard, et que beaucoup d'évènements, sont en fait prévu à l'avance).(4)

Ce geste complète les propos d'Herman van Rompuy qui, lors de son discours de remerciements après sa nomination au poste de président du Conseil de l'Union Européenne, n’a pas hésité à prononcer des paroles lourdes de sens: "2009 est aussi la première année de la gouvernance mondiale avec l'instauration du G20 en pleine crise financière".

Leur plan prend du temps, mais petit-à-petit, ils arrivent à leurs fins.

 

 

(1)  Mais il ne faut pas oublier le poids (encore à l'heure actuelle) de l'Allemagne (et de l'influence qu'aura après-guerre une certaine "internationale nazie" survivante) dans l'instauration d'une "Communauté Economique Européenne". Voir pour plus d'informations, "Les vrais origines de l'Union Européenne".

(2) Mis en place tous les deux par le groupe Bilderberg. Voir les vidéos dans la Partie 4.

(3) Pour plus d'informations, voir "L'instrumentalisation de l'Union Européenne".

(4) Voir la vidéo dans la Partie 4.

Sources:
"La marche irrésistible du nouvel ordre mondial", par Pierre Hillard, Editions François-Xavier de Guibert;
"Final warning, a history of the New World Order", par David Allen Rivera, Editions Progress Press;
www.mondialisation.ca;