L'HISTOIRE CACHEE DES PÔLES 1947-1958 (Partie 3)
L'opération "Windmill" 1947-1948.
Après le retour de la "TF-68" aux Etats-Unis, une autre expédition de l'US Navy en Antarctique, avec le nom de code de "Opération Windmill", fût mise sur pieds. Les objectifs mis en avant par le chef des opérations navales pour ce projet ont été de compléter celles de Highjump, dans la formation du personnel, d'essai de l'équipement et réaffirmer les intérêts Américains en Antarctique. L'expédition était aussi chargé d'enquêter sur les conditions de propagation des ondes électromagnétiques et aussi de recueillir des éléments géographiques, hydrographiques, océanographiques, géologiques et météorologiques pour obtenir des informations dans ces domaines. Toutefois, bien que n'étant pas expressément mentionnés dans la liste des objectifs, prendre pied en Anatarctique, pour pouvoir organiser des vols de reconnaissance photographique. Il avait été mentionné que les 70000 photos prises lors de l'opération Highjump avaient été impossible à exploiter, pour constituer des cartes, car il n'y avait pas eu au sol des points de repérage précis (cela nous montre bien que la prétendue "mission de cartographie" devait en fait cacher autre chose).
La nouvelle flotte pour l'expédition, prit le nom de "Task Force 39". Cette dernière se composait de deux brise-glaces, le "USS Edisto" et le "USS Burton Island". Les deux navires emmenaient trois hélicoptères et six avions amphibie Grumman. Des véhicules de transport de surface étaient la responsabilité d'une unité de transport de la Marine qui était équipé de quatre véhicule M29C. Chacun tiré un traîneau d'une tonne et au moins deux d'entre eux étaient munis d'équipement radio "tous temps". Ces véhicules devaient se rendre en différentes parties des terres jusqu'à leurs stations d'exploitation respectives, mais ils ont été rarement utilisé. Le transport par hélicoptère était plus rapide et a permis d'accéder à des zones inaccessible par la terre. Les trois hélicoptères ont subi des dommages pendant l'expédition, les deux hélicoptères Sikorsky ont été équipés de pontons, dont les châssis ont été brisées lors des débarquements. Et l'hélicoptère Bell s'est écrasé et a été totalement détruit dans les collines Bunger.
L'expédition se composait de 500 hommes et était dirigée par le commandant Gerald L. Ketchum, commandant de la "Task Force 39". Le capitaine du "USS Burton Island" était le commandant Edwin A. McDonald et le capitaine du "USS Edisto" était le commandant Edward C. Folger Jr. Le lieutenant-colonel CL Browning était le chef du personnel à terre. Parmi les membres du personnel se trouvait le capitaine Vernon D. Boyd de l'USMC, qui avait participé à la seconde expédition en Antarctique de l'amiral Byrd, en 1939-41. Trois autres officiers de l'armée et dix civils de diverses branches des services armés et de diverses agences gouvernementales civiles, vinrent se joindre à l'expédition en qualité d'observateurs, ainsi que des scientifiques.
Le "USS Edisto" quitta Boston le 1er novembre 1947, et le "USS Burton Island", parti de Norfolk le 6 novembre, pour rejoindre à Tutuila dans les îles Samoa Américaines. Les deux navires ont quitté le port de Pago Pago sur 5 décembre, et une route a était fixé pour l'île Scott. Le brise-glace a rencontré une banquise impénétrable le 16 décembre, à environ 40 miles au nord de l'île. Et ils abandonnérent l'idée de rejoindre l'île Scott. Les navires ont ensuite suivi la limite nord de la banquise sur une route vers l'ouest, à proximité du plateau de glace de Shackleton. Le 25 décembre 1947, les navires se dirigèrent vers le sud, traversant la banquise et entrèrent dans la Mer de Davis. Utilisant les hélicoptères pour des vols de reconnaissance, une zone d'eau libre sans glace a été trouvé à 12 miles au sud et ce point a été atteint le 27 décembre.
Quelques 30 sites avaient été choisis comme points de référence. Les navires se séparèrent pour procéder à la localisation de ces points, et pour déposer des équipes avec du matériel sur certains d'entre-eux.
Le "USS Burton Island" se fraya un chemin à travers la glace au sud de l'île de Drygalski, vers le point 4, dans les îles Haswell. L'équipe du point 4 se composait du capitaine Boyd R.C. Holl, de l'Office hydrographique, le Dr Earl T. Apfel de la Commission géologique des Etats-Unis et de l'Université de Syracuse, John H. Roscoe du Centre Photographique de la Marine, R.O. Werlein, et de J.J. O'Connor. Le camp de base a été établit sur l'île Haswell, la plus grande de l'archipel, et une station astronomique a été mise en place. Apfel et O'Conner ont été évacués par hélicoptère le 29 décembre avec le reste du personnel fût évacué le 31 décembre. Pendant ce temps, le "USS Edisto" parti à environ 40 miles à l'ouest.
Le "USS Edisto" sera le premier à atteindre la terre. Des vols de reconnaissance ont été faits pour rechercher l'emplacement du point 2. Trois vols ont transporté des équipes de travail et de l'équipement au point 2 le 28 décembre, et le camp de base a été achevé au pied d'un glacier de piémont, à 25 miles à l'ouest de l'île Haswell. Il y avait Glenn R. Krause du Bureau hydrographique et une équipe composait de M.G. Snyder, USN, du caporal D.L. Green, USMC, du lieutenant E.W. Midgeley, et de T.E. Jones, interprète de photo aérienne. Le "USS Edisto" a continué à avancer à 35 miles, à partir du point 1 avant d'être stoppé par les glaces. Le 28 décembre, trois hélicoptères ont transporté une équipe à terre, qui se composait de M. EL Merritt du Bureau hydrographique, de R. Snedeker, USN, du sergent L. Peterson, USMC, du major E.R. Ardery, et de R.R. Conger, USN. Leur camp de base a été mis en place entre deux glaciers à environ 12 miles à l'est de Gaussberg.
Le "USS Burton Island" à navigué vers l'est le long de la bordure ouest de la banquise de Shackleton. Il s'approcha du point 5, mais n'a pas pu le localiser malgré l'utilisation d'un hélicoptère de reconnaissance. En conséquence, il partit vers les îles Gillies pour le site du point 6. Le 1er janvier 1948, le navire jeta l'ancre à 1500 mètres à l'ouest de la banquise. L'hélicoptère Sikorsky envoyé plus tard, à un endroit où se trouvait trois grands rochers de granit en saillie au-dessus du plateau de glace de Shackleton et un peu plus loin, les îles Gillies ont été trouvé. Un deuxième voyage a commencé pour transporter une partie de l'équipe à terre. L'hélicoptère eu là un léger accident mais personne n'a été blessé. Pendant ce temps, "l'USS Edisto" acheva les travaux d'installations au point 3.
Voilà pour les repérages et les établissements aux points 1, 2, 3, 4, 5 et 6. Il serait fastidieux de raconter toute l'expédition en détail pour chaque points géographiques, définis au départ (il y eu en tout 13 points où ont étaient déposé du personnel et du matériel). Il y eu régulièrement aux alentours de ces points, des vols de reconnaissance photographique qui furent réalisé, plus ou moins avec succès, en fonction des conditions météo.
C'est le 20 janvier que le "USS Burton Island" a navigué vers l'est le long de la latitude 64° Sud, pour la Mer de Ross, vers l'Antarctique. Le 26 janvier, juste au nord des îles Balleny, ils ont rencontré le baleinier japonais "Hashedate Maru" avec plusieurs navires d'accompagnement. Trois observateurs et quelques officiers du "USS Burton Island" montèrent à bord du baleinier pour le visiter. Le lendemain, les navires repartirent vers le sud dans la mer de Ross. A l'arrivée dans la baie des Baleines, les navires ont jeté l'ancre à seulement 100 mètres au large, et ont débarqué le 31 janvier. Le capitaine Boyd, de l'USMC et Ensign Mallory ont dirigé des études sur les structures et le matériel laissé dans les anciennes bases, de Little America III (1940) et Little America IV (1947). Le "USS Burton Island" rembarqua tout le monde le 5 février. La veille, le commandant Ketchum fût transféré au "USS Edisto" pour Cape Colbeck à la recherche d'un itinéraire à travers la banquise vers le nord-est. Toutes les tentatives précédentes de quitter la Mer de Ross par cette voie avait été impossible, et cette fois ne serait pas différente. Puisque la reconnaissance aérienne révéla qu'une épaisse banquise s'étendant vers le nord et l'est du Cap.
Le 6 février, le "USS Burton Island" a rejoint le "USS Edisto" et ensemble, ils décidèrent d'attendre une amélioration des conditions météorologiques dans lesquelles de lancer un hydravion. Une fois l'amélioration de la météo une autre reconnaissance aérienne eu lieu, révélant que la banquise était aussi impénétrable au sud.
Les navires retournèrent à la limite extérieure de la banquise en direction de l'île Thurston. Le 14 février, tous les efforts visant à approcher de l'île ont été abandonnées car la glace était tout simplement trop épaisse. Une nouvelle route a été fixée pour rallier Peter Island I. Le 16 février 1948, la flotte prit une nouvelle route, pour la baie Marguerite, afin d'aider à évacuer les membres Britanniques de la RARE, la "Ronne Antarctique Research Expedition" (l'expédition "Ronne", qui opéré dans la mer de Weddell), qui étaient bloquer par la banquise. Les navires de la "Task Force 39" sont arrivé à l'île de Stonington dans la baie Marguerite le 19 février 1948, et on trouvé leur navire, le "Port de Beaumont", prit dans les glace. Le lendemain, le "USS Burton Island" a brisé la glace entourant le "Port de Beaumont" et le remorqua dans la baie. En fin de journée, les trois navires étaient amarrés ensemble à proximité de quelques petits îlots rocheux du côté sud de l'île Adélaïde. C'est là que le Dr Apfel est allé à terre pour une mission géologique et que le lieutenant Smith de l'unité de démolition (UDT) à installé une charge de 7750 livres (3522 kilos) de TNT dans le cadre d'un essai sismologiques, contrôlé par le Dr Robert L. Nichols de l'expédition Ronne. Après l'explosion, M. Nichols a été récupéré par le "USS Burton Island" et les trois navires ont navigué vers le nord.
Il faut signaler que le navire "John Biscoe", venu des Falkland Islands est arrivé juste à temps pour utiliser le chemin ouvert dans la banquise par le "USS Burton Island". Le "John Biscoe" pût donc réapprovisionner la base Britannique dans l'île Stonington, et son personnel pût rejoindre les navires Américains avant que la glace ne se reforme. il est certain que la mission de ravitaillement et l'évacuation de l'expédition Ronne n'aurait pas été possible sans l'aide de la "Task Force 39".
Le 24 février, il y eu des réparations sur le "Port de Beaumont", puis les navires se sont séparés. Le "USS Edisto" s'embarqua pour Norfolk et y arriva le 28 mars 1948. Le "USS Burton Island" est arriva à San Pedro le 1er avril.
Avec cette expédition, d'abord on se rend compte que l'expédition est très réduite, comparée à "Highjump" quelques mois plus tôt. Deux navires et 500 hommes, contre treize navires et 4700 hommes, pour l'expédition précédente. Ensuite, alors que la tentative de cartographie de l'Antarctique a échoué, les photos prises étant inexploitables, l'expédition Windmill ne tente pas une nouvelle cartographie et évite soigneusement le continent Antarctique, du moins au début. Elle se limite à prendre position en différents points, éparpillés parmi plusieurs petites îles aux alentours. Cela fait penser au "quadrillage" d'un terrain, lorsque l'on cherche quelque chose. Ils ne se rendront en Antarctique, en faisant un saut à "Little America", que pour voir "comment les équipements et la structure de la base avaient évolués dans le temps". On peut ne pas être convaincu, tant cet argument à vraiment l'air de cacher autre chose.
Ensuite, la charge de TNT que l'on a faite sauter sur un des îlots, au sud d'Adélaïde. Là, la raison officielle est clairement suspecte. Un "essai sismologique" parait déjà bizarre en soi. Mais avec plus de trois tonnes d'explosif ! C'est largement démesuré (quelques centaines auraient suffit). On peut penser que ces tonnes de TNT, ont dût servir à faire sauter un équipement ou des installations, d'une certaine importance par leur taille ou leur solidité (on a l'impression qu'ils ont utilisé tout l'explosif dont ils disposaient). Avons-nous là une expédition "scientifique", qui n'en avait que le nom? Et dont le véritable objectif aurait était de détruire quelque chose de précis, après avoir réussit à le localiser, par le balayage de la région par hélicoptère? A moins que ce soit l'expédition Ronne qui le découvrit et en informèrent les Américains, après que ces derniers les aient récupéré? Parce que c'est le Dr Robert L. Nichols de l'expédition Ronne, qui supervisa l'opération. De plus, c'est immédiatement après cet épisode, que l'expédition prit fin.
L'opération "Deep Freeze", 1955-1956.
En 1955-1956 a eu lieu la première "Opération Deep Freeze" (1). Elle se composait de 1800 hommes et de 7 navires, qui devaient se rendre vers l'Antarctique pour établir deux camps de base, l'un à McMurdo Sound et l'autre à Kainan Bay. Et devraient également prendre des mesures pour faciliter la construction d'un camp de base au Pôle-Sud l'année suivante. L'amiral Byrd en avait été nommé l'officier responsable et le représentant des Etats-Unis pour les questions diplomatiques, scientifiques, et les activités opérationnelles de l'ensemble du programme. Et le capitaine George J. Dufek a été nommé commandant de la flotte, qui s'appela la "Task Force 43".
Elle se composait des navires suivants, avec en plus quelques hydravions et des hélicoptères:
Les trois brise-glace USS EDISTO, USS GLACIER et USCGC EASTWIND;
Les cargos d'attaque: USS ARNEB et USS WYANDOT;
Le Navire ravitailleur USS NESPELEN;
Le cargo USNS VICTOIRE GREENVILLE.
La mission première de l'opération était de mettre en place deux stations le long de la Mer de Ross pour le transport du personnel et de l'équipement pour la construction des deux camps de base à l'intérieur des terres au printemps suivant. En outre, ils devaient faire des reconnaissances aériennes et réaliser des études scientifiques.
Ils devaient construire deux camps de base, l'un dans la région de la baie des Baleines et l'autre à McMurdo Sound. Auparavant, ils avaient espéré construire "Little America V", qui devait être la station scientifique en chef de l'AGI (Année Géophysique Internationale) qui devait avoir lieu en 1957-58 (nous y reviendrons). A l'endroit même où le camps de base précédent de "Little America" avait été construit. Toutefois, ce n'était plus une possible, à cause des murs de glace dans la baie des Baleines qui avait bougé, ceci combiné avec la barrière de glace se détachant, signifiait la plate-forme de glace a été plus bas que 30 pieds au-dessus de la mer qui poserait des cela aurait causé trop de problèmes pour le déchargement des navires, pour la mise en place d'une base, et cet emplacement fût abandonné. Au lieu de cela, le point de Kainan Bay, situé à 20 miles à l'est a été choisi comme l'emplacement du camp de base. Bien qu'il n'y avait pas encore de bâtiments construits à "Little America V", la base a été officiellement mise en service le 4 janvier 1956. Ils avaient amené avec eux des baraques en préfabriquées qui avaient été testé dans de grands réfrigérateurs au Etats-Unis. Et le 10 janvier, les premiers bâtiments étaient érigé.
Puis, à McMurdo Sound une seconde base a été mise en place. Il était important d'établir une base à cet endroit, car ce serait la base qui servirait de soutien pour la construction de la future base au Pôle-Sud, l'année suivante. Le 14 décembre, une fois entré dans la banquise de la Mer de Ross, ils purent mettre en place une station terrestre temporaire, pour trouver un endroit convenable pour une piste d'atterrissage pour les avions qui voleraient vers Nouvelle-Zélande, pour assurer le ravitaillement et l'apport de matériel. Le 19 décembre, ils étaient prêts à recevoir des avions. Un couloir aérien, pour une utilisation à long terme, à démarré à partir de là, pour pouvoir atteindre le Pôle-Sud, directement par avion. Mais le 18 janvier, en raison de mauvaises conditions de glace sur la piste, les vols durent être suspendus.
En janvier 1956, l'expédition connue des victimes. Un conducteur de la Navy nommé Williams, a tenta de conduire un tracteur de ravitaillement à travers une crevasse étroite dans la banquise, mais la glace se rompit et Williams tomba dans l'eau glacée, incapable de sortir de sa cabine, et coula avec le tracteur. Deux mois plus tard, un dénommé Kiel, est mort quand son tracteur tomba dans une crevasse qui n'avait pas était repérée. L'installation "à air chauds" à McMurdo Sound (pour éviter le verglas sur la piste) a été nommé "William AirOpFac" et la piste d'atterrissage de 6000 pieds à "Little America" a été appelé "l'aérodrome Max Kiel", en la mémoire des deux disparus.
Un des avions qui avait été prit par le mauvais temps, fût obligés de faire un atterrissage d'urgence sur un plateau montagneux à 2700 pieds d'altitude. Ils construisirent un abri, et en utilisant une radio actionnée à la main, la "Gibson Girl", ils furent en mesure de lancer un SOS qui ont été ramassés retour à la base. Par ailleurs, une mission de recherche et de sauvetage avait été lancée avec des avions et des hélicoptères pour les retrouver. Enfin, l'épave de l'avion a été repéré et il a été possible de suivre la traces des hommes. Le sixième jour après l'accident, les hommes ont été récupéré et transportées vers la base.
Ils réussirent à établir les deux camps de base et a entreprirent des vols de reconnaissance, sur une zone de près de 800000 kilomètres carrés de l'Antarctique, qui n'avait encore jamais était exploré. Cela ouvrit la voie à l'établissement d'une base Américaine du Pôle Sud.
Les bases de Little America et de McMurdo avait atteint leur propre autonomie et pouvait maintenant fonctionner en toute indépendance. Et au cours de février les navires ont commencé à retourner aux Etats-Unis. Toutefois, des hommes restèrent sur place et y passèrent l'hiver. Ils étaient 93 à McMurdo Sound et 73 à Little America V.
Il y eu, à partir de ce moment un regain d'intérêt pour l'Antarctique, et plusieurs autres expéditions eurent lieu, jusqu'en 1998. Elles étaient toutes des opérations militaires administrées et soutenues par divers organismes militaires Américains.
L'Année Géophysique Internationale de 1958 et l'opération ARGUS.
L'année géophysique internationale (AGI) de 1958 avait provoquée une grande attention et le début d'une coopération internationale sur le continent Antarctique. Les Américains y sont revenus en nombre, tout comme les Britanniques et les Soviétiques ont également commencé leurs propres expériences.(2)
Mais il y eu cette année-là, sans même en parler ou prévenir les autres nations présentes au Pôle-Sud, la réalisation d'une opération Américaine très secrète. Qui ne fût dévoilé que le 19 mars 1959 par le New York Times (avant d'être reconnue officiellement plus tard).
Les Etats-Unis, Royaume-Uni et l'URSS avaient tous utilisé l'Antarctique à des fins militaires et les trois nations ont été souvent critiqué pour avoir testé des bombes nucléaires sur ce continent.
Et il est dit que pendant l'AGI, une bombe aurait explosé au-dessus de l'Antarctique, et que cela serait le fait des Américains. La rumeur dit qu'ils auraient opéré depuis la zone Britannique de "la Reine Maud" et qu'ils auraient déclenchés l'explosion à 300 mètres au-dessus du continent. Et beaucoup pensent que la zone du Neu Schwabenland, reconnue par les Allemands en 1939-40, était en fait la cible.
On en sait maintenant plus sur cette opération et en fait, on peut dire que cette rumeur est largement au-dessous de la vérité. Parce que ce n'était pas une, mais trois charges qui ont explosées (seule la hauteur de 300 mètres souvent mentionnée est incorrecte. C'était bien d'explosions en altitude, mais en fait de beaucoup plus haut que ça).
L'OPERATION ARGUS.
La marine Américaine constitua la "Task Force 88" (ou TF-88) le 28 avril 1958. Elle avait été organisée uniquement pour mener à bien "l'Opération Argus". Une fois que Argus a été achevée, le TF-88 a été dissoute, et ses archives dispersées. Certains de ces documents ont été détruits ou perdus depuis les évènements. En particulier, parmi les documents manquants, figurent des relevés des niveaux de rayonnement radioactif au cours de l'opération. (On détectera plus tard plusieurs cas de leucémie chez les marins participant aux lancements).
On en sait maintenant plus sur cette opération. Ce programme "Argus", officiellement d'essais nucléaires, a bien été mit en oeuvre et les explosions ont bien eu lieu les 27, 30 août et 6 septembre 1958. L'opération se décomposait en trois phases distinctes, pour le lancement à partir du même navire, le "USS Norton Sound", de trois missiles, de trois positions différentes, avec des explosions programmées pour avoir lieu à trois altitudes différentes:
- Opération ARGUS I: lancement d'un missile X17-A modifié, avec une charge nucléaire de 1,7 kt (Kilo-tonne) le 27 août à 2 heures 28 (GMT), à partir du point 38,5° Sud, 11,5° Ouest, situé dans l'Atlantique Sud. L'explosion s'est produite à une altitude de 100 miles (160 000 mètres);
- Opération ARGUS II: lancement d'un missile X17-A modifié avec une charge nucléaire de 1,7 kt le 30 août à 3 heures 18 (GMT), à partir du point 49,5° Sud, 8,2° Ouest, situé dans l'Atlantique Sud. L'explosion s'est produite à une altitude de 182 miles (293 000 mètres);
- Opération ARGUS III: lancement d'un missile X17-A modifié avec une charge nucléaire de 1,7 kt le 6 septembre à 22 heures 13 (GMT), du point 48,5° Sud, 9,7° Ouest, dans l'Atlantique Sud.
L'explosion s'est produite à une altitude de 466 miles (750 000 mètres). (3)
Sous couvert de l'année géophysique, les Etats-Unis ont de nouveau envoyé une force navale pour agir en Antarctique. C'était pour faire mettre hors d'état de nuire, tout équipement dans la région par la forte impulsion électromagnétique qui résulte d'une explosion nucléaire. De plus, la raison réelle, nous est dévoilée dans le rapport (Réf: 6039 F) de la Defense Nuclear Agency, publié après l'opération, il y est indiqué comme objectifs (page 1, paragraphe "Fact Sheet"): "...military applications, including degradation of radio and radar transmissions, damage or destruction of the arming and fuzins mechanism... ...and endangering the crews of orbiting space vehicles...". "Les applications militaires incluent la dégradation des transmissions radio et radar, dommages ou destruction du fonctionnement de mécanisme d'armement..." "...et de mettre en danger les équipages de véhicules spatiaux en orbite...". (4)
On ne sait, si leurs intentions étaient d'occuper la "Base 211" par une intervention terrestre, ou simplement de la neutraliser, avec les trois explosions. Mais pourquoi vouloir faire cesser les communications radios et le repérage radar, à moins que ce soit pour ne pas être repéré, pour pouvoir intervenir avec un maximum d'efficacité et un minimum de pertes? Et de "mettre en danger les équipages de véhicules spatiaux en orbite", on peut se demander lesquels (5). De quels engins spatiaux peut-il bien s'agir? De soucoupes venant de la "Terre creuse", rencontrées par l'amiral Byrd en 1947?
Comme je l'ai dit au début dans la première partie, l'étude des différentes interventions militaires en Antarctique, nous apporte en fait bien plus de questions, qu'elle n'apporte de réponses. Mais l'analyse des faits nous permet, à défaut de savoir ce qui s'y serait réellement passé et pourquoi, de voir toutes les incohérences et contradictions, qui y apparaissent régulièrement. Cela nous montre bien que l'argument "scientifique", a était bien pratique pour expliquer les soi-disant raisons "officielles" successives, de se rendre là-bas.
Mais de nombreuses choses, comme vous avez pût le lire au travers de mes commentaires, correspondraient plus avec un soucis d'intervention, qui devenait de plus en plus sérieux et croissant. Et ce, en Arctique comme en Antarctique.
D'abord, sans doute lié à l'observation de phénomènes aériens en Scandinavie, de reconnaître le terrain (Opération Frostbite), devoir ensuite surveiller ce qui se passe, pour avoir plus de renseignements (Opération Nanook), voilà pour le Pôle-Nord. Pour l'Antarctique, tenter une intervention de grande envergure qui échouera (Opération Highjump), pour finir plus prudemment par se contenter de tourner autour, en ayant l'air de chercher quelque chose, qu'ils ont dût finir par trouver, puisqu'il y eu bien une destruction par explosif, et une rapide incursion à "Little America" (Opération Windmill). Ensuite, celle qui semble s'être déroulé normalement, peut-être parce qu'il s'agissait bien là, d'une authentique mission scientifique (Opération Deep Freeze). Mais le besoin de "l'Opération Argus" en ayant recourt à l'arme nucléaire, signifierait qu'il se serait produit après "Deep Freeze", quelque chose d'inattendu, qui les força à intervenir rapidement.(6)
La relation possible entre les interventions aux deux Pôles, chacune à quelques mois d'intervalle, et surtout leur raison réelle, reste ouverte à toutes les hypothèses: Bases Allemandes aux pôles toujours opérationnelles après la guerre? Besoins des Américains de mettre la main sur des technologies, qu'ils n'ont pas trouvé lors de l'occupation de l'Allemagne mais dont ils avaient connaissance, grâce à l'opération Paperclip? (7) Mettre hors d'état de nuire des survivants nazis, disposant des engins, technologiquement supérieur, qu'étaient les Haunebu? Et qu'en est-il de la rencontre de l'amiral Byrd, avec une civilisation inconnue au Pôle-Sud?
On peut penser que cette page obscure de l'histoire gardera encore longtemps sa part de mystère.
(2) Le succès de l'année géophysique internationale a permis la naissance du Traité sur l'Antarctique, promulgué sur l'Antarctique. Tous les participants ayant jugé que "l'Antarctique ne devait être utilisé qu'à des fins pacifiques", bien que du personnel et de l'équipement militaire puisse être utilisé, mais pas à des fins militaires. le Traité sur l'Antarctique a été ratifiée le 23 juin 1961.
Magazine Nexus Australie Vol.12 n°5, Vol.12 n°6 et Vol.13 n°1;
www.southpole.com;
www.nuclearweaponarchive.org.