ATTENTATS DU 11 SEPTEMBRE: LA CONTRE-ENQUÊTE (Partie 33)
Le World Trade Center: Les crash, les incendies, les évacuations et l'effondrement des tours jumelles. Que dit le rapport de la Commission ? (Suite).
Deux versions des évènements avec deux horaires différents pour le moment où les pompiers recoivent l'ordre d'évacuer et quittent la tour Nord.
L'explication du rapport selon laquelle les pompiers présents à l'entrée de la tour Nord, n'auraient pas eu connaissance de l'effondrement de la tour Sud:
"Les conséquences immédiates de l'effondrement de la tour Sud. Le poste de commandement général des pompiers et les postes de commandement situés dans l'entrée de la tour Nord, dans l'hôtel Marriott, et dans les relais de commandement de West Street au sud de Liberty Street, cessent tous de fonctionner après l'effondrement de la tour Sud.... Ceux qui sont dans l'entrée de la tour Nord n'ont aucun moyen de savoir que la tour Sud vient de s'effondrer complètement. Les chefs des pompiers qui ont fui du poste de commandement général situé sur le côté Ouest de West Street se réfugient dans le parking souterrain du World Financial Center et perdent en fait toute capacité opérationnelle pendant une dizaine de minutes".
Passage intéressant puisqu'il est difficile de croire que les chefs des pompiers présents à l'entrée de la tour Nord, n'auraient rien vu de l'effondrement de la tour Sud. Pour se rendre sur la côte Ouest de West Street dans le parking souterrain du World Financial Center, les chefs des pompiers doivent quitter le poste de West Street, donc sortir du bâtiment (par rapport au WTC, les trois tours du WFC sont de l'autre côté de la rue, de l'autre côté de West Street, aux bord de l'Hudson River sur le côté Ouest, d'où le nom de la rue). Et on peut difficilement imaginer que les chefs se rendant au WFC, puisqu'il n'y avait plus de moyens de communication suite à l'écroulement d'après le rapport, n'auraient alors pas cherché à se rapprocher de leurs collègues de la tour Nord en s'y rendant directement, pour faire le point sur la situation après un tel évènement.
On remarquera que les chefs des pompiers ont quittés le centre de commandement général pour déménager dans le parking souterrain du World Financial Center, mais en fait, le centre de commandement est toujours à West Street. Mais une question reste en suspend avec ce passage du rapport. Comment "Ceux qui sont dans l'entrée de la tour Nord n'ont aucun moyen de savoir que la tour Sud vient de s'effondrer complètement", alors que ceux de West Street sont au courant ? Et pourquoi les chefs des pompiers présents au poste de commandement général de West Street, décident-ils de le quitter pour le parking souterrain ? Et dans ce cas, si il n'y a plus de moyens de communications radio, pourquoi n'en informent-ils pas les pompiers à l'entrée de la tour Nord, puisqu'ils n'ont alors qu'à traverser la rue ? En fait, comme nous allons le voir, le rapport veut absolument nous faire croire que les pompiers ne seraient pas au courant de l'effondrement de la tour Sud. La Commission présente une explication des faits incohérente, puisque qu'elle prétendra par la suite que les chefs des pompiers de l'entrée de la tour Nord étaient absents, puis nous dira qu'ils étaient toujours présents dans la tour Nord. Les deux versions se passant au même moment, 30 minutes après l'effondrement de la tour Sud.
"A 10h24, environ cinq unité de pompiers atteignent le bas de l'escalier B et pénètrent dans l'entrée de la tour Nord. Ils y restent plus d'une minute, sans savoir trop quoi faire en l'absence de leurs supérieurs. Finalement, un pompier - ayant vu la tour Sud s'effondrer - presse ses collèges de quitter de toute urgence la tour Nord qui pourrait bien s'effondrer à son tour" (page 308 version US et page 361 version Française). Mais trois paragraphes plus loin (page 308 version US et page 362 version Française) le rapport dit que: "Vers 10h25", "...Plusieurs chefs des pompiers, dont plusieurs parmi ceux de l'entrée de la tour Nord, ignorent toujours, 30 minutes ou plus après l'évènement, que la tour Sud n'existait plus...". "Après l'effondrement de la tour Sud, plusieurs pompiers qui se trouvent dans le voisinage de la tour Nord restent où ils sont ou ils se rapprochent de la tour Nord. Certains d'entre eux ne savent pas que la tour Sud s'est effondrée...".
D'un côté, c'est plus d'une minute après 10h25 (donc 10h27 tout au plus), où les pompiers apprennent que la tour Sud s'est effondrée. Avec le passage suivant, si l'on retranche les trente minutes en question à 10h25 à peu près, cela ferait vers 9h55, pour le moment de l'effondrement de la tour Sud. La tour Sud s'écroule à 9h59, donc par rapport à l'heure exacte de l'effondrement, les heures correspondent. Mais une affirmation du rapport reste néanmoins incompréhensible, comment les chefs des pompiers présents à l'entrée de la tour Nord, pourraient-ils mettrent près d'une demi-heure, avant de s'apercevoir que la tour Sud s'est effondrée ?
Quand vous vous trouvez à l'entrée ou à proximité de la tour Nord, l'effondrement de la tour Sud ne peut bien sûr pas vous échapper. Pas besoin d'être informer par radio pour le savoir, puisque cela a été vu sur place par tout Manatthan, à des kilomètres à la ronde.
Surtout qu'au début, le rapport disait bien que le centre de commandement de l'entrée de la tour Nord avait cessé de fonctionner comme tous les autres, suite à l'effondrement de la tour Sud. Si les pompiers de la tour Nord n'auraient rien vu de l'écroulement de l'autre tour, dans ce cas, pourquoi leur centre s'arrêterait-il de fonctionner ?
Auparavant le rapport prétendait que les pompiers à l'entrée de la tour Nord, ne seraient pas au courant de l'effondrement de l'autre tour, parce que les chefs pompiers présents au poste de West Street avaient quittés leur poste suite à l'écroulement de la tour Sud (donc juste après 9h59) et que le commandement-relais de West Street n'en aurait pas informé les pompiers à l'entrée de la tour Nord, à cause des problèmes de liaisons des communications radios, puisque les relais-radio ne fonctionnaient plus. Mais si on suit l'explication officielle, cela n'explique pas du tout pourquoi les chefs des pompiers du commandement général se rendent directement dans le parking souterrain, sans en informer ceux de la tour Nord (parce qu'il n'y aurait plus de communications radios). Et en disant qu'ils "perdent en fait toute capacité opérationnelle pendant une dizaine de minutes", cela voudrait dire qu'ils seraient de nouveau opérationnel vers 10h15 et à ce moment-là, la tour Nord ne s'est pas encore effondrée.
A ce sujet, juste avant de décrire de ce qui se passerait "Vers 10h25", le rapport parle des agissements des chefs du parking souterrain: "Vers 10h15, le chef du département des pompiers de New york (FDNY) et le chef de la sécurité, retourné dans West Street à partir du garage du parking, confirment l'effondrement de la tour Sud. Le chef du département transmet par radio l'ordre à toutes les unités d'évacuer la tour Nord et le répète cinq fois. Il ordonne ensuite que le poste de commandement du FDNY soit transféré au nord sur West Street".
Il y a là de nombreuses contradictions: L'ordre est transmis du poste précédemment évacué sur West Street, donc cela montre que les communications radios fonctionnent, alors qu'auparavant, à cause de l'effondrement de la tour Sud, le rapport disait que toutes les communications avaient été coupées, parce qu'il n'y avait plus de relais-radio. Le chef du FDNY retourne au poste de West Street pour donner l'ordre de cet endroit, cela voudrait dire qu'il n'aurait pas de moyens de communications dans le WFC. Alors la question se pose: Pourquoi décider de se rabattre dans le WFC, si ce dernier ne dispose d'aucun moyens de communications ? Et pourquoi ne pas aller directement à l'entrée de la tour Nord (alors qu'il n'y a qu'à traverser la rue) ou y envoyer le chef de la sécurité qui l'accompagne ? Et il ordonnera un déménagement du poste de West Street plus au nord, ce qui fait que celui-ci changera de place, après que ses chefs l'aient quittés peu après l'effondrement de la tour Sud. On notera également que le rapport joue encore sur les horaires. Puisque, si les chefs des pompiers ne sont plus opérationnels pendant une dizaine de minutes (le temps de se rendre au WFC). Le rapport dit ensuite que deux d'entre eux sont retournés au poste de West Street et qu'ils y confirment à 10h15 l'effondrement de la tour Sud. Mais, en comptant une dizaine de minutes pour le trajet à l'aller, et même chose au retour, l'ordre d'évacuation du centre de commandement général des pompiers, passé du poste de West Street aurait donc eu lieu vers 10h25-10h30. Et non vers 10h15, comme le laisse croire le rapport.
Non seulement cela nous fait deux versions pour les conditions dans lesquelles les chefs des pompiers auraient été informé de l'effondrement de la tour Sud (donc commencé à évacuer la tour Nord), mais également deux horaires différentes (vers 10h15 ou vers 10h25). Sans compter une incohérence puisque l'on nous dit que les chefs des pompiers sont absents de l'entrée de la tour Nord, à 10h24-10h25, donc après 9h59 (heure à laquelle l'effondrement de la tour Sud s'est produit). Et ensuite qu'ils sont bien dans l'entrée de la tour Nord (puisque après le rapport dit qu'ils s'y trouvent encore vers 10h25-10h27).
Il est intéressant de voir qu'avec le rapport de la Commission d'enquête (qui prétend tout expliquer), on ne peut même pas connaitre l'heure exacte et les conditions dans lesquelles les chefs des pompiers ont quittés l'entrée de la tour Nord, et quand exactement a été donné l'ordre d'évacuation pour les unités de la tour Nord.
Des signes d'un risque d'effondrement de la tour Nord.
Le rapport mentionne plusieurs indications comme quoi la tour Nord menace de s'effondrer (parge 309 version US et page 363 version Française):
"...A 10h04,l'aviation de la police rapporte que les quinze étages supérieurs de la tour Nord "sont en train de rougeoyer" et qu'il vont peut-être s'effondrer. A 10h08, un autre pilote d'hélicoptère avertit qu'à son avis la tour Nord ne va pas tenir très longtemps". On notera que lorsque l'on regarde les images de la tour Nord, on ne voit aucunement les étages supérieurs "rougeoyer".
Ce passage montre que, alors que personne ne pouvait prévoir l'effondrement des tours (et comme nous le verrons, qu'elles étaient capables de résister à l'impact d'un avion de ligne, et que ce n'est pas l'incendie qui pouvait provoquer leur effondrement), manifestement - les pilotes de la police n'étant pas des experts en bâtiment, ni des pompiers - quelqu'un d'autre savait que la tour Nord allait bien s'effondrer.
Ensuite on voit que les pompiers présents dans la tour Nord, ont en fait bien étaient mis au courant que la tour Sud venait de s'effondrer, très peu de temps après que cela s'est produit, comme le confirme ce passage (pages 309-310 version US et page 363 version Française):
"Comme la plupart des pompiers, les équipes de sauvetages du service des urgences présentes dans la tour Nord ignorent tout de l'effondrement de la tour Sud. Cependant, à 10 heures, l'officier de l'ESU qui dirige le poste de commandement à l'angle des rues Church et Vesey ordonne l'évacuation de toutes les unités ESU se trouvant dans le complexe du WTC. Cet officier qui a assisté à l'effondrement de la tour Sud le fait savoir à ses unités ESU se trouvant dans la tour Nord quand il leur donna sa consigne d'évacuation...".
"L'équipe ESU se trouvant au 31ème étage prend alors contact avec les pompiers qui s'y trouvent pour s'assurer qu'ils sont eux aussi au courant de l'ordre d'évacuation...".
On remarquera au passage que, alors que précédemment le rapport prétendait que toutes les communications radios étaient inutilisables, du fait de l'effondrement de la tour Sud (plus de relais-radio), la communication passe sans difficulté quand l'officier de l'ESU contacte ses équipes à l'intérieur de la tour Nord pour les informer de l'effondrement de la tour Sud et leur demander de quitter les lieux. Information relayée par l'équipe ESU aux pompiers présent avec eux dans la tour Nord. Donc, peu après 10 heures, les pompiers sont bel et bien au courant de ce qui vient de se produire avec la tour Sud et qu'il leur faut quitter la tour Nord (alors que jusque-là le rapport nous faisait croire le contraire).
L'effondrement de la tour Nord.
L'effondrement est relaté comme suit (parge 311 version US et page 365 version Française):
"La tour Nord s'effondre à 10h28, tuant toutes les personnes dans les étages supérieurs, un nombre indéterminé de personnes se trouvant plus bas, et quantité de secouristes. Le chef du département du NYFD, le directeur général de l'autorité portuaire et de nombreuses personnes appartenant à leur staff sont tués. On ne s'explique pas comment dans ce contexte douze pompiers, un policier de l'autorité portuaire et trois personnes travaillant au WTC qui descendaient l'escalier B de la tour Nord, ont pu survivre à son effondrement".
Comment ont-ils pu survivre à son effondrement ? Et bien la réponse est simple. Ils avaient en fait quitté la tour avant qu'elle ne s'effondre à 10h28. Donc ils connaissaient et avaient bien reçu la consigne d'évacuation diffusée dans la tour Nord, peu après 10 heures.
Les pompiers mis en cause plusieurs fois par la Commission d'enquête.
Il y a ensuite (page 318 version US et page 372 version Française):
"...Les pompiers ordonnèrent l'évacuation complète des deux tours à 8h57, mais cette consigne ne fût pas répercutée auprès des opérateurs du 911 et des pompiers qui, dans les deux cas, continuèrent à donner pour consigne aux employés des tours de ne pas prendre l'initiative d'évacuer, sans aucune considération pour leur position par rapport à la zone d'impact."
Donc le rapport reconnait l'ordre d'évacuation des pompiers à 8h27. Mais au lieu d'incriminer les deux directeurs adjoints respectifs, responsables chacun de la sécurité anti-incendie d'une des tours (puisque normalement, la diffusion de l'ordre d'évacuation, c'est à eux que cela incombait), la Commission désigne ici indirectement comme responsable les opérateurs du 911, mais en y ajoutant ceux des pompiers en faisant bien la distinction avec ceux de la police (alors que précédemment il ne le faisait pas). Tout en précisant que les opérateurs n'avaient pas reçu la consigne. Sous-entendu, les hauts responsables des pompiers n'ont pas informé leurs collègues qu'ils avaient ordonnés l'évacuation complète du WTC. Donc, si des employés sont morts dans l'effondrement du WTC, ce serait parce que les pompiers n'auraient pas informés les opérateurs du 911 (tant de la police que des pompiers), qu'il fallait dire aux personnes présentes dans le WTC de quitter les tours. Ce ne sera pas la seule accusation envers les pompiers de New York, qu'il y aurait eu des victimes à cause d'eux. D'autre suivront.
Pour continuer (page 319 version US et page 372 version Française): "Les opérateurs du 911 de la police et ceux des pompiers ne furent pas non plus informés que les opérations de sauvetage par les toits étaient en principe exclues". Mais comme nous le verrons, les pompiers n'avaient aucun moyen d'en avoir connaissance puisqu'ils ne pouvaient pas contacter les hélicoptères de la police. C'est à la police qu'il revenait de donner cette information, et non aux pompiers, mais le rapport omet de le préciser. Et le rapport se contredit puisque, comme nous le verrons, des opérations de sauvetage par les toits étaient prévues.
Il y aura aussi (page 320 version US et page 375 version Française), une mise en cause du commandement des pompiers:
"Des défaillances majeures à l'intérieur de la chaine de commandement et de contrôle du département des pompiers de New York (FDNY) ont été péniblement mises en évidence le 11 septembre".
Et dans le paragraphe parlant du "Manque de coordination entre les services de secours" (page 321 version US et pages 375-376 version Française):
"...Par ailleurs, le département des pompiers (FDNY) en temps qu'institution a eu connaissance de l'effondrement de la tour Sud en même temps que le département de la police (FDNY), puisque l'information concernant la chute de la tour Sud a été immédiatement transmise par un bateau des pompiers. Mais en raison de dysfonctionnements internes, cette information n'a pas été diffusée parmi le personnel des pompiers présent sur les lieux".
Alors que, comme nous venons de le voir, non seulement les chefs des pompiers n'ont pas pu, ne pas voir que la tour Sud s'était effondré, que les pompiers présents à l'intérieur de la tour Nord dans les étages, ont été mis au courant par les équipes ESU peu après dix heures qu'il fallait évacué, mais aussi que douze pompiers avaient bien évacués la tour Nord avant son effondrement, et en étaient sorti indemne (au grand étonnement que feint le rapport lui-même). Sans compter que là, la Commission ne dit plus que les pompiers ne seraient pas au courant à cause d'une rupture des communications radio, mais à cause de "dysfonctionnements internes". En clair, si officiellement l'information n'est pas passée et que des pompiers sont morts dans l'effondrement de la tour Nord, le rapport laisse entendre que se serait à cause des pompiers de New York eux-mêmes. La Commission rejetant la faute sur tous les pompiers dans leur ensemble, puisqu'ils sont bien désignés nommément en tant "qu'institution" proprement-dite.
Quel a été le rôle de l'OEM, le PC de crise de la mairie de New York ?
Et bien on peut se le demander, tant les mentions à l'OEM rapportent une incapacité à pouvoir intervenir ou le fait qu'il n'aurait pas été l'autorité dirigeante, ce qui est bien difficile à croire.
Le rapport épargne à plusieurs reprises l'OEM en disant (page 319 version US et page 374 version Française): "La réaction de l'autorité fût contrarié par le manque à la fois de procédures standards opérationnelles et de radios permettant à des commandements multiples de réagir d'une manière uniforme à un évènement majeur survenant au WTC. De plus, sa mission ce jour-là, se situait largement à l'extérieur des tours elles-mêmes".
Puis (page 319 version US et page 372 version Française) le rapport reconnait que l'OEM n'a pas joué son rôle, tout en rejetant la responsabilité des décisions sur les pompiers uniquement:
"On peut considérer que, jusqu'à un certain degré, la directive du maire relative aux situations d'urgence a été respectée le 11 septembre. Il est tout à fait clair que les pompiers de New York (NYFD) ont été en l'occurrence l'autorité directrice de gestion de crise, et que les autres services de secours locaux, fédéraux, parapublics, et public ont surtout un rôle annexe". Avec ce passage, la Commission semble bien vouloir donner au FDNY, bien plus de pouvoirs et d'autorité qu'il n'en aurait en réalité. Il y a bien un désir de rejeter la responsabilité des "défaillances" des secours au WTC, en majorité sur les pompiers de New York.
Une évacuation à partir des toits des tours Nord et Sud était-elle possible ?
Cette question mérite à elle-seule un paragraphe, tant le rapport de la Commission dira tout et son contraire à son sujet.
En parlant de l'attentat terroriste de 1993 sur le WTC, le rapport raconte (page 280 version US et pages 328-329 version Française):
"Plusieurs petits groupes de personnes, incapables de descendre, furent évacuées de la tour Sud à partir du toit par des hélicoptères des pompiers de New York. Au moins une personne - 15 heures après l'explosion de la bombe - fût évacuée à partir du toit de la tour Nord par un hélicoptère des pompiers à l'issue d'une dangereuse opération d'hélitreuillage. la publicité faite autour de ces sauvetages en hélicoptère semble avoir donné à plusieurs personnes travaillant dans les tours jumelles l'impression, en fait erronées, que l'évacuation par hélicoptère faisait partie intégrante du plan d'évacuation du WTC et que des opérations de sauvetage à partir du toit constituaient une option viable, sinon privilégiée, pour les personnes situées dans les étages inférieurs. Bien que cette option ait été effectivement étudiée après 1993, les évacuations par hélicoptère ne furent jamais intégrées dans les plans de sécurité du WTC en cas d'incendie".
Donc de telles évacuation s'étaient déjà produites en 1993, donc elles étaient réalisables. Mais la Commission fait croire le contraire en prenant comme prétexte que cela n'était pas prévu dans le plan de sécurité du WTC. Comme nous le verrons plus loin, la Commission joue sur les mots pour produire sa version officielle comme ça l'arrange.
Puis (pages 291-292 version US et pages 341-342 version Française):
"A 8h50, la composante aérienne de la NYPD dépêche sur place deux hélicoptères qui ont pour mission de faire un état des lieux et de se prononcer sur la faisabilité d'un atterrissage en vue d'opérations spéciales de secours à partir des toits. Au cours du trajet vers le WTC, les deux hélicoptères entrent en communication avec les contrôleurs aériens des trois principaux aéroports de la région pour les informer du crash d'un avion de ligne sur le Wrold Trade Center. Les contrôleurs aériens ignorent tout de la catastrophe.
A 8h56, une équipe du département des urgences de la police de New York demande à être transportée en hélicoptère vers l'héliport de Wall Street pour commencer des opérations de sauvetage par les toits. Toutefois à 8h58, après une évaluation de la situation sur le toit, un pilote d'hélicoptère fait savoir à l'équipe de l'ESU ne pas être en mesure d'atterrir sur le toit qui "est la proie d'un incendie et disparait sous une épaisse fumée"."
Deux choses sont fausses. La première, que les contrôleurs aériens ne sauraient rien du crash sur la première tour (ils ont tous vu l'écho radar s'éteindre sur la position du WTC au moment où l'avion percutait le bâtiment). La seconde, qu'il y aurait un incendie sur le toit de la tour Nord (il suffit de revoir les images de l'époque, pour se rendre compte qu'il y a de la fumée qui y arrive, mais aucun incendie ne se produit sur le toit). La tour Sud aurait été impossible à évacuer par le toit parce que, avec la direction du vent, toute la fumée de la tour Nord submerge le toit de la tour Sud.
"A 9 heures, la police de New York envoie un troisième hélicoptère vers le complexe du WTC. Les hélicoptères du NYPD et les membres de l'équipe de l'ESU restent sur les lieux tout au long de la matinée pour être prête à effectuer des opérations de sauvetage sur les toits si les conditions le permettaient. Tant les protocoles des pompiers que ceux de la police prévoient la mise à disposition du personnel qui doit être acheminé par hélicoptères de la police en vue d'une tentative de sauvetage à partir des toits d'édifices de grande hauteur".
Donc, après nous avoir dit précédemment que le cela n'était pas prévu dans le plan d'évacuation du WTC (sous-entendu que ce n'était pas réalisable), le rapport nous dit maintenant que des évacuations à partir des toits étaient bien prévues dans les protocoles des pompiers et de la police de New York (donc, qu'elles étaient bien possibles, surtout qu'elles avaient déjà eu lieu en 1993).
"Vers 9h30, l'un des hélicoptères survolant les lieux, confirme qu'une évacuation par les toits n'est toujours pas envisageable. Un piloté d'hélicoptère du NYPD annonce qu'une partie du toit de la tour Nord lui semble suffisamment dégagé pour qu'on puisse envisager de procéder à un hélitreuillage, sauf que personne ne se trouve sur le toit" (page 304 version US et page 357 version Française) .
Le rapport en parle de nouveau (page 317 version US et page 370 version Française):
"Absence de protocole relatif au sauvetage par les toits..., ...Le seul espoir auquel pouvaient encore se raccrocher les personnes se trouvant dans les étages supérieurs de la tour Nord résidait dans une vaste et rapide opération de sauvetage par la voie des airs. Mais plusieurs paramètres disqualifiaient cette entreprise. Les portes menant au toit étaient fermés à clé pour des raisons de sécurité, et les dégâts subi par le système informatique dans le poste de commandement de la sécurité empêchaient le déclenchement de la commande d'ouverture des portes. Même si les portes du toit avaient été ouvertes, des dangers de structures et de radioactivité faisaient du toit un endroit inadapté pour accueillir un grand nombre de personnes; et même si les conditions avaient permis une évacuation générale par hélicoptère - ce qui n'était pas le cas - il n'aurait été possible d'hélitreuiller que quelques personnes à la fois. Le WTC ne disposait d'aucun plan d'évacuation de la partie supérieure de l'immeuble...".
On notera toutes les tournures de phrases recherchées, avec lesquelles la Commission cherche toutes les excuses possibles, pour affirmer qu'aucune opération de sauvetage par le toit n'aurait été réalisable, pour reconnaitre ensuite que "il n'aurait été possible d'hélitreuiller que quelques personnes à la fois", mais tout en relativisant en faisant entendre que cela n'aurait permis de sauver que peu de personnes; pour finir par une omission en disant que "Le WTC ne disposait d'aucun plan d'évacuation de la partie supérieure de l'immeuble...". Le WTC n'en avait pas. Mais ce n'était pas le cas pour les plans d'évacuation d'immeuble de grande hauteur par la voie des airs, prévu par les protocoles des pompiers et de la police de New York.
La raison officielle pour laquelle aucune personne à évacuer ne se trouve sur le toit, c'est parce que les portes d'accès qui y mène sont fermées. Mais les pompiers et la police de New York sont bien-sûr équipé en outillage adapté pour forcer et ouvrir des portes. Alors, pourquoi n'y aura-t-il aucun pompier hélitreuillé sur le toit des tours Nord et Sud, afin d'ouvrir les portes d'accès au toit ? Officiellement, c'est parce que c'était pas prévu pour les secours au WTC et que personne ne pensait que les tours allaient s'écrouler (bien-sûr). Mais l'on pourrait peut-être y voir le désir d'une non-intervention, qui pourrait être délibérée.
Parce que, au sujet de la camionnette "Fiel Comm" qui fait la liaison entre le centre de commandement et le dispatching (et non entre le WTC et ces deux autres postes) le rapport dira: "Le véhicule de transmission utilisé normalement en opération permettait d'utiliser la fréquence des opérations spéciales de la police utilisée par les hélicoptères de la police, mais ce matin là, ce véhicule était en réparation, et le véhicule de secours ne disposait pas de cette capacité (page 302 version US et page 354 version Française). Il est intéressant de voir que ce qui sert de relais entre la police et les pompiers, ne peut pas avoir accès à la fréquence des hélicoptères de la police, ceux-là même qui seront envoyés en reconnaissance au-dessus des tours (à cause de l'autre camionnette envoyée en réparation la veille). Ce qui fait qu'il n'y aura que le NYPD qui prendra la décision et que le NYFD en sera exclu, à cuase du fait que les pompiers ne pouvaient communiquer directement avec les hélicoptères de la police.
Conclusion.
il faut bien dire que ce chapitre sur ce qui arrive au WTC avec les crash, les incendies, les évacuations et l'effondrement des tours jumelles laisse plutôt le lecteur sur sa fin.
Le rapport aborde principalement la question des problèmes de liaisons radio suite à la perte des relais-radio, mais des indications montrent que les transmissions fonctionnent; des ordres d'évacuation des pompiers pour les occupants du WTC, qui ne serait été arrivé; pour ensuite parler de celui pour les pompiers, qu'ils n'auraient jamais reçu; pour finir par dire que ce qui a fait défaut le 11 septembre pour une bonne mise en place des secours, c'était un manque de coordination entre les pompiers et les policiers; et de montrer du doigt les pompiers de New York. Accusant quasiment ces derniers, que si des pompiers sont morts dans la tour Nord et que si des personnes civiles sont mortes dans le WTC, ce serait dû à l'information qui devait être transmise par les chefs des pompiers, et qui ne serait pas parvenu aux opérateurs de la police et des pompiers du 911.
Mais rien qui expliquerait l'effondrement du WTC (à aucun moment le rapport ne dit que les tours s'effondrendraient à cause du fait qu'elles ont étaient heurtées par un avion de ligne), ni pour le bâtiment n°7; très peu de références à la gestion des secours, qui était pourtant bien le rôle officiel de l'OEM. En fait, ce chapitre amène plus de questions que de réponses, alors que l'on aurait pu attendre que, concernant les incendies, l'évacuation et l'effondrement du WTC, il aurait été bien plus facile de reconstituer les évènements. Mais la manière de faire de la Commission pour rédiger son rapport, est exactement identique, que ce soit pour le chapitre sur les détournements que pour celui sur les tours du WTC.
A la fin du chapitre il y aura deux pages seulement, concernant l'explosion au Pentagone, mais qui ne parlera pas en détail des dégâts à l'intérieur du bâtiment, et se contentera de décrire brièvement tous les organismes d'urgence qui participèrent au secours, avec une très courte choronologie de 9h37 à 10h15 (qui relatera l'ordre d'évacuation du FBI pour le PC de crise des secours pour le Pentagone dont j'ai déjà parlé). Et en indiquant aussi de nombreux problèmes de communication.
Alors que les pompiers de New York perdront 343 des leurs dans les attentats, il est assez étonnant de constater que, alors qu'ils seront considéré comme des héros par la population, la Commission les représentent en quelques sortes comme les principaux responsables, concernant le fait qu'il y est eu autant de morts ce jour-là. Pour les détournements, le rapport dédouanait les militaires en montrant l'aviation civile comme défaillante dans la transmission des informations pour les militaires. Dans le cas du WTC, le rapport fera de même avec les pompiers de New York.
Sources:
"11 septembre - Rapport de la Commission d'enquête - Rapport final de la Commission nationale sur les attaques terroristes contre les Etats-Unis", (édition Française), Editions des Equateurs;
www.9-11commission.gov;
www.govinfo.library.unt.edu.