ATTENTATS DU 11 SEPTEMBRE: LA CONTRE-ENQUÊTE (Partie 56)
Ce que nous apprend le rapport de la Commission sur les agissements des différentes agences gouvernementales envers Al Qaïda et Ben Laden entre 1995 et 2001 (suite).
Le double jeu de la CIA (Suite et fin).
Le rapport de la Commission d'enquête apporte de nombreuses informations (Chapitre 4, "Les ripostes aux premières attaques d'Al Qaïda, link"; chapitre 6, "D'une menace à l'autre", link; chapitre 8, "Le voyant était au rouge", link; chapitre 11, "Analyses prospectives et rétrospectives", link).
La question de supprimer Ben Laden, à l'aide d'une version armée du drône de type "Predator".
Sous le mandat Bush, la question déjà soulevée se reposera, à la suite d'une demande du conseiller à la sécurité nationale Condeleezza Rice à la CIA, de préparer une nouvelle série de mesures d'actions secrètes en Afghanistan.
"En fait, la CIA rédigea deux documents. L'un concernait l'aide aux opposants au régime Taliban ; l'autre était une ébauche de projet du Mémorandum de notification qui impliquait dans un langage plus ouvert la possibilité de frapper mortellement dans un certain nombre de situations. Tenet confia les deux documents à Tenet le 28 mars...; ...Tenet insista pour choisir une politique avant de décider des autorités juridiques qui la mettraient en application. Hadley accepta cet argument et le projet fût mis en attente."
"Comme le bilan de la politique suivait son cours, le programme prévu d'action secrète en Afghanistan fût inclu dans le projet de la directive présidentielle, faisait partie de "l'annexe A" des activités d'espionnage pour "éliminer la menace Al-Qaïda". Le débat principal pendant l'été 2001 portait sur le nouveau mécanisme qui permettrait de porter un coup fatal à Ben Laden, une sorte de version armée des drones Prédateurs." (page 210 version US et page 251 version Française).
Dans le projet d'un nouveau Mémorandum de notification, figurait la possibilité de supprimer carrément certains terroristes en fonction de la situation. On notera que le directeur de la CIA trouvera encore le moyen de gagner du temps, en ayant réussit à convaincre Hadley de mettre le projet en attente.
"Le chef de la CTC, Cofer Black n'était pas d'accord avec le déploiement du Prédateur à des fins de reconnaissance. Il se rappella que les Talibans avaient repéré un Prédateur à l'automne 2000 et avaient fait décoller leurs avions Mig. Black préférait attendre jusqu'à ce que la version armée soit prête...; ...Il ne semble pas très clair si oui ou non le comité des adjoints a donné son aval pour reconduire les missions de reconnaissance lors de la réunion du 30 avril. Et tout état de cause, Rice et Hadley se rangèrent finalement à l'avis de la CIA et du Pentagone, repoussant les vols de reconnaissance jusqu'à ce que les Prédateurs armés soient prêts." (page 211 version US et page 251 version Française).
Le chef du service antiterroriste de la CIA (CTC), ne sera pas d'accord pour poursuivre des opérations de reconnaissance (qui était le rôle initial du Predator). Et Rice et Hadley suivront l'avis de la CIA, et il n'y aura plus de mission de reconnaissance du Predator en Afghanistan, sous le prétexte qu'il fallait attendre que la version armée soit prête. La CIA est encore parvenu à gagner du temps, par une tactique éprouvée: Présenter une autre voie pour intervenir au lieu de mettre en oeuvre ce qui avait été décidé auparavant (l'opération de capture), et faire trainer les choses, pour la raison que le projet ne serait pas au point (en l'occurrence, réaliser des Predators équipé de missiles).
Mais avec cette nouvelle "série de mesures d'actions secrètes", ce que la CIA a obtenu, c'est bien que les missions de reconnaissance du Predator en Afghanistan ont bel et bien cessées. Et il y a là une contradiction évidente avec le but à atteindre, puisque pour supprimer Ben Laden avec un drône armé de missile, il fallait bien-sûr d'abord le repérer, savoir où il était et pouvoir l'identifier avec certitude. Ce qui ne sera alors plus possible entre mai et septembre 2001, puisque les missions de reconnaissance seront stoppées.
Les responsables de la CIA exposent les "problèmes" de l'utilisation du Predator armé.
Ensuite, la CIA continuera de gagner du temps, en exposant plusieurs soi-disant "problèmes" (ce qui provoquera la colère de Richard Clarke), en ce qui concerne l'utilisation de la version armée du Predator: Qui va payer ? Est-ce à la CIA ou aux militaires de s'occuper de l'opération ? Qui va en prendre la responsabilité ? En finissant par affirmer que les ogives des missiles du Predator ne sont pas adaptées.
"Les principaux membres de la direction de la CIA voyaient eux aussi les problèmes que posaient les Prédateurs armés...; ...Un des problèmes était l'argent (il s'appliquait aussi aux avions de reconnaissance). Un Prédateur coûte environ 3 millions de dollars. Si la CIA utilisait des Prédateurs à des fins personnelles de reconnaissance ou d'actions secrètes, elle pourrait les emprunter à l'armée de l'air mais il n'était pas clair que l'armée puisse supporter le coût d'un avion qui se ferait descendre. Le secrétaire adjoint de la défense Wolfowitz décida que les frais incomberaient à la CIA ; la CIA n'était pas d'accord." (page 211 version US et pages 251-252 version Française).
La CIA présente donc un projet, mais pour ne pas le mettre en application, elle prend comme prétexte qu'elle ne veut pas en supporter le coût financier.
"Le problème numéro deux était la question posée par Tenet ; en tant que directeur de la CIA, était-ce à lui de s'occuper du prédateur armé ? "C'était un terrain nouveau" nous dit-il. Tenet cocha quelques questions clés: Quelle est la chaine de commandement ? Qui va tirer ? Est-ce que les dirigeants de l'Amérique voient d'un bon oeil que la CIA s'en charge, en dehors du contrôle militaire normal ? Charlie Allen nous confia que lorsque ces questions furent débattues à la CIA, lui et le directeur exécutif de l'agence, A.B. "Buzzy" Krongard, avaient dit que l'un comme l'autre seraient contents d'appuyer sur la gâchette, mais que Tenet était horrifié leur disant qu'ils n'étaient aucunement habilités à le faire, et lui non plus." (page 211 version US et page 252 version Française).
Ces questions juridiques n'avaient pour la plupart pas lieu d'être. Puisque, comme nous l'avons déjà vu, la CIA est déjà autorisé à réaliser des opérations secrètes antiterroristes à l'étranger par une Directive Présidentielle datant de 1986. Et concernant la prétendue "habilitation" dont l'Agence aurait besoin pour assassiner Ben Laden, là encore, le Mémorandum de notification de la veille de Noël 1999, donnait déjà le droit à la CIA de supprimer un individu jugé représenter "une menace pour les Etats-Unis". Elle dispose donc de toutes les autorisations nécessaires pour agir comme bon lui semble, au contraire de ce que voudrait faire croire le rapport (1).
"Troisième problème, les ogives Hellfire que portaient les Prédateurs avaient besoin d'être modifiées. Elles avaient été construites pour frapper des tanks, non pas des gens. Il fallait les modifier pour les faire exploser de façon différente et même alors, elles devaient être dirigées avec une extrême précision. Dans la configuration prévue par l'armée de l'air au milieu de l'année 2001, les missiles du Prédateur ne seraient pas en mesure de toucher une cible mouvante." (page 211 version US et page 252 version Française).
Il serait étonnant qu'un missile capable de détruire un char, serait inefficace pour pouvoir supprimer un individu unique. On peut douter que quelqu'un puisse survivre au tir d'un missile antichar contre lui. Comme on dit, "qui peut le plus peut le moins". Malgré ce que veut faire croire la Commission, il est vraiment difficile d'accepter le fait que des ogives capables de détruire un blindé, n'aurait que très peu de chances de tuer quelqu'un (nous allons y revenir).
Le désir d'accélérer la mise au point des Prédators armés, n'est pas entendu.
"Les dirigeants de la Maison Blanche avaient vu la vidéo du Prédateur montrant "l'homme en djellaba blanche" ; le 11 juillet, Hadley essaya de précipiter les préparatifs du dispositif armé. Il ordonna à Mc Laughlin, Wolfowitz et le vice-président de l'état-major de déployer les Prédateurs capables d'être armés pas plus tard que le 1er septembre. Rice nous dit que cette tentative de Hadley de dicter la marche à suivre n'avait pas abouti et que c'est elle qui dut intervenir.
Le 1er août, le comité des adjoints se réunit à nouveau pour aborder le sujet des Prédateurs armés. Ils arrivèrent à la conclusion que la CIA pouvait légalement tuer Ben Laden ou un des proches à l'aide des Prédateurs. De telles offensives seraient des actes d'autodéfense qui ne violerait pas l'interdiction d'assassinats d'après le décret exécutif 12333. Les grandes questions, savoir: qui allait payer pour quoi, qui donnerait le feu vert de l'attaque et qui tirerait sur la gâchette, furent laissées à la charge de l'état-major. Les représentants du département de la Défense ne prirent pas position sur ces questions."
Hadley (l'adjoint du directeur de l'état-major du Conseil national de sécurité) cherche à accélérer les choses, mais d'après Rice, cela sera sans effet et il ne sera pas entendu, ou tout au moins, pas obéit. Et à partir du 1er août la CIA pouvait tuer légalement Ben Laden par une opération d'assassinat (rappelons qu'elle en avait déjà le droit par le Mémorandum de décembre 1999 sous Clinton, même dans le cadre d'une opération de capture).
"De nombreux problèmes techniques se posaient, en particulier avec les missiles Hellfire. Les tests conduits par les forces aériennes se révérèlent insuffisants, c'est pourquoi il fallut continuer les tests de missiles pendant l'été et y apporter des modifications." (page 212 version US et page 253 version Française).
Voilà officiellement pourquoi le Prédator armé ne sera pas utilisé contre Ben Laden en 2001. Mais comme vous allez le voir, ces missiles Hellfire, soi-disant inadaptés et posant prôblèmes d'après la Commission, seront utilisés en Afghanistan après les attentats.
Les missiles Hellfire étaient opérationnels avant le 11 septembre 2001 et seront utilisés quelques semaines plus tard en Afghanistan pour des assassinats ciblés.
En fait, l'armement du Predator avait été testé entre le 22 mai et le 7 juin 2001, et avec succès par le premier tir d'un missile Hellfire le 16 février 2001 (CBS News du 11 février 2009, link). Les résultats avaient montrés que ce tir direct sur une cible aurait tué n'importe qui (Washington Post du 20 janvier 2002).
Et alors que d'après la Commission les ogives Hellfire ne seraient pas adaptées pour viser des cibles humaines, ces mêmes ogives seront utilisées pour des missions menées par la CIA en Afghanistan.
Le 7 octobre 2001, il y aura une mission avec un Predator armé de missile Hellfire, pour tenter de tuer le Mollah Omar, identifié par un Predator de reconnaissance, il se trouvait dans un bâtiment. Les responsables de la CIA sur le terrain demanderont l'autorisation d'attaquer (dont nous savons qu'ils n'ont pas besoin) au commandement militaire de Tampa en Floride. Finalement, le général Tommy Franks dicidera de ne pas utiliser le Predator pour supprimer le terroriste (New Yorker du 16 octobre 2001).
Et le 15 novembre, Mohammed Atef (alias Abu Hafs), considéré comme étant le commandant militaire d'Al-Qaïda, sera tué après avoir été frappé par un missile Hellfire, tiré par un Predator (ABC News du 17 novembre 2001).
La CIA diffuse des informations aux responsables des autres organismes en les rendant au préalable indiffusables à leurs subordonnés. Ce qui rendra très difficile les ordres à donner sur le terrain.
En juillet 2001: "Aux Etats-Unis, le CSG demande à la CIA de briefer des responsables du Renseignement et de la sécurité de plusieurs services d'immigration et de naturalisation (INS), de la FAA, des gardes-côtes, du Service de protection présidentielle, des Douanes, de la CIA et du FBI pour débattre des menaces obtenus pendant cette réunion. Pour eux, cette consigne signifie qu'ils peuvent en informer leurs supérieurs mais qu'ils ne peuvent diffuser les alertes sur le terrain. Un fonctionnaire du NSC se rappelle les choses un peu différemment, disant qu'il est demandé aux participants de rapporter cette information dans leur service d'origine et de "faire ce qu'ils peuvent" avec, sans oublier qu'elle est confidentielle et ne peut être diffusée. Un agent de l'INS demande qu'on lui envoie un résumé qu'elle puisse diffuser dans les antennes. Elle ne le reçoit jamais." (page 212 version US et page 304 version Française).
Sur la demande du CSG de Clarke, la CIA participe à une réunion réunissant des responsables de plusieurs services de renseignement (dont l'INS, la FAA, le Secret Service, la CIA et le FBI), pour faire le point et débattre des menaces terroristes. Mais alors que la CIA dit aux responsables présents qu'ils peuvent diffuser les alertes dont ils viennent de parler aux agents sur le terrain, ils doivent "faire ce qu'ils peuvent", parce que l'information en question est classée "Confidentielle". Et par conséquent, elle ne pouvait être diffusée par les responsables qu'à leur supérieurs, mais pas à leurs subalternes, aux agents sur le terrain. Puisque les supérieurs des responsables ont l'accréditation "Confidentielle", alors que les agents sur le terrain ne l'ont pas. La CIA utilise donc la classification des informations, les "clearance", pour ne les rendre diffusables, uniquement qu'aux responsables et hauts responsables, mais non à ceux qui en auraient eu le plus besoin, c'est-à-dire aux agents sur le terrain. Et quand un agent de l'INS réclamera un résumé diffusable à l'échelon inférieur, la CIA ne lui transmettra jamais.
L'information est bien diffusée par l'Agence, mais par ce subterfuge dirons-nous "administratif", la CIA sait très bien que les agents sur le terrain ne recevrons pas l'information nécessaire. Et on comprend bien la problématique à laquelle les responsables seront confrontés. Puisqu'il était alors difficile pour eux, de pouvoir donner des ordres pour appliquer des mesures de sécurité, sans que ces mêmes ordres, ne trahissent le contenu de l'information, qui ne devait pas être révélée à l'échelon inférieur (2).
La CIA ne transmettait pas des informations essentielles au FBI.
Le rapport de la Commission, soulignant les "défaillances" du Renseignement, montre que la CIA n'a jamais transmis des rapports au FBI, ce qui était bien-sûr indispensable pour un travail concerté entre l'Agence et le Bureau Fédéral. Et ne fera pas figurer des terroristes sur la liste antiterroriste TIPPOF, que tous les organismes de sécurité consultaient pour vérifier si une personne était recherchée. (Les terroristes en question étant Khalid Al-Mihdhar et Nawaf Al-Hazmi, selon la version officielle, deux "pirates de l'air" du Vol 77). Mais la Commission épinglera au passage le FBI en étant d'une mauvaise foi la plus totale (pages 355-356 version US et pages 413-414 version Française):
"Les échecs opérationnels
1. Janvier 2000: La CIA n'inscrit pas Khalid Al-Mihdhar sur la liste noire et ne prévient pas le FBI lorsqu'elle apprend qu'il est en possession d'un visa valable pour les Etats-Unis.
2. Janvier 2000: La CIA n'élabore pas de plan international destiné à traquer Al-Mihdhar et ses complices pour les prendre en filature jusqu'à Bankok, et ensuite, c'est-à-dire jusqu'aux Etats-Unis.
3. Mars 2000: La CIA n'inscrit pas Nawaf Al-Hazmi sur la liste noire et ne prévient pas le FBI lorsqu'elle apprend qu'il est en possession d'un visa pour les Etats-Unis et qu'il a pris un avion à destination de Los Angeles le 15 janvier 2000.
4. Janvier 2001: La CIA n'informe pas le FBI qu'une source a identifié Khallad, alias Tawfik Ben Attash, un personnage clé de l'attentat contre le Cole, en octobre 2000, comme un des personnages ayant rencontré Khalid Al-Mihdhar lors d'un rendez-vous à Kuala lumpur.
5. Mai 2001: Un responsable de la CIA ne prévient pas le FBI qu'Al-Mihdhar possède un visa pour les Etats-Unis, qu'Al-Hazmi est arrivé sur le territoire américain, ni que Khallad était présent au rendez-vous de Kuala Lumpur (identifié lorsque l'agent passe en revue toutes les allées et venues jugées pertinentes en raison de la gravité des menaces).
6. Juin 2001: Des responsables du FBI et de la CIA ne s'ssurent pas que toutes les informations pertinentes relatives au rendez-vous de Kuala Lumpur ont été communiquées aux agents chargés de l'enquête sur le Cole lors de la réunion du 11 juin." (Nous y reviendrons).
"7. Août 2001: le FBI ne comprend pas l'importance de l'information relative à l'arrivée possible d'Al-Mihdhar et d'Al-Hazmi aux Etats-Unis et ne prend pas les mesures appropriées pour la communiquer ni pour affecter des moyens à leur traque et lui attribuer un niveau suffisant de priorité."
Le FBI, d'après le rapport, "ne comprend pas l'importance de l'information relative à l'arrivée possible d'Al-Mihdhar et d'Al-Hazmi aux Etats-Unis" pour "lui attribuer un niveau suffisant de priorité". Mais comment le FBI le pourrait-il, alors que la CIA ne les avaient pas fait figurer sur la liste noire ? Et que la CIA n'a pas informé le FBI qu'Al-Hazmi est présent sur le territoire américain depuis trois mois ?
La CIA trouve toujours une manière d'empêcher des interventions contre Ben Laden en Afghanistan (capture, assassinat) et manipule l'information (ce qui est un comble pour une agence de renseignement). Comme nous l'avons déjà vu en modifiant des rapports en fonction des interlocuteurs (CSG, NSC...); en cachant délibérément des renseignements (au FBI), ou en diffusant des informations aux autres agences (FBI, INS, Secret Service, FAA...), mais les rendant non distribuables au niveau inférieur (aux responsables des antennes et aux agents sur le terrain).
Mais il n'y aura pas que la CIA qui jouera un double jeu, il y avait aussi la NSA. Et comme nous le verrons, d'après un agent du FBI, en fait Ben Laden disposait bien d'une protection dans le milieu de la communauté du renseignement et de la sécurité nationale (3).
(1) Pour plus d'informations, voir "Attentats du 11 septembre: La contre-enquête (Parties 53-54-55)".
(2) Pour plus d'informations sur les "clearance", voir "La classification du secret aux Etats-Unis", dans la catégorie, les "Programmes secrets".
(3) Pour plus d'informations, voir "Attentats du 11 septembre: La contre-enquête (Partie 57)".
Sources:
"11 septembre - Rapport de la Commission d'enquête - Rapport final de la Commission nationale sur les attaques terroristes contre les Etats-Unis", (édition Française), Editions des Equateurs;
www.9-11commission.gov;
www.govinfo.library.unt.edu;
www.history.commons.org.