ATTENTATS DU 11 SEPTEMBRE: LA CONTRE-ENQUÊTE (Partie 51)

Publié le par Scaramouche

La contribution à la réussite des attentats par différents membres de l'administration Bush ou l'indispensable inaction volontaire, paradoxe de la version officielle (suite).

Comme nous l'avons déjà abordé à plusieurs reprises, ce ne sont pas les éléments qui manquent, pour démontrer que la version officielle est fausse. Mais, au-delà de la réalisation de l'opération concrète des attentats du 11 septembre elle-même, il y a aussi des faits se rapportant à l'appareil d'état Américain sous le mandat Bush, très suspects dans leurs démarches (1). Et vis-à-vis de ces dernières, le rapport de la Commission n'est pas avare d'informations (Chapitre 6, "D'une menace à l'autre", link; chapitre 8, "Le voyant était au rouge", link; chapitre 10, "Etat de guerre", link; et chapitre 11, "Analyse prospective et rétrospective", link).

 

Le désir de minimiser les efforts et les moyens anti-terroristes du FBI.

"Pendant la période de transition, Bush avait choisi John Ashcroft, un ancien sénateur du Missouri comme procureur général, Ashcroft nous confia qu'il avait dû affronter un certain nombre de problèmes qui mettaient en lumière le besoin de réforme du FBI." (page version US et page 249 version Française).

Le nouveau ministre de la Justice ne soutient pas la stratégie antiterroriste du FBI.

"Le FBI faisait tous ses efforts pour augmenter ses moyens de lutte antiterroriste, s'appuyant sur une stratégie appelée MAXCAP 05 qui avait été révélée à l'été 2000. Le directeur adjoint pour l'antiterrorisme Dale Watson nous dit qu'il sentait que le nouveau département de la Justice n'était pas prêt à défendre cette stratégie. Watson avait le sentiment que le département de la Justice voulait que le FBI retourne s'occuper des enquêtes habituelles: les armes, la drogue et les droits civiques." (page 209 version US et page 250 version Française).

Le nouveau ministre de la Justice, l'Attorney Général Ashcroft, n'apportait alors pas son soutien au FBI dans sa lutte contre le terrorisme. Et ce, en ne défendant pas la stratégie mise en place par la précédente administration Clinton, visant à augmenter les moyens du bureau fédéral. Et d'après Watson lui-même, le département de la Justice voyait d'un mauvais oeil tous leurs efforts entrepris pour faire échec au terrorisme, et aurait préféré qu'ils s'occupent d'affaires plus courantes, que la menace terroriste. Donc le désir du nouveau ministre de la Justice, était de restreindre (au lieu d'augmenter) les moyens de lutte du bureau, tout en cherchant à orienter les enquêtes du FBI vers d'autres sujets, que des investigations sur les réseaux terroristes présents dans le pays (alors que forcément, il aurait fallu au contraire les encourager). 

 

La nomination du nouveau directeur du FBI, par la nouvelle administration Bush, prendra plusieurs mois.

"Le directeur du FBI de longue date Louis Freeh quitta ses fonctions en 2001..."; "...Le successeur de Freeh, Robert Mueller prit ses fonctions juste avant le 11 septembre" (page 209 version US et page 250 version Française).

Le rapport ne le dit pas, mais en fait Freeh a quitté son poste de directeur exactement le 25 juin 2001. Ce qui fait que pendant les deux mois précédents le 11 septembre, il n'y avait pas de directeur titulaire au Bureau Fédéral. C'est Thomas J. Pickard, le directeur-adjoint, qui assura l'interim pendant plus de deux mois, entre le 25 juin et la nomination du nouveau directeur (Robert Mueller) le 4 septembre. Pourquoi y a-t-il eu une nomination aussi tardive en septembre, à un poste aussi important que celui de directeur au FBI, alors que la nouvelle administration est en poste depuis le mois de février ? Et pour ceux qui ne le saurait pas, la désignation du directeur du FBI revient directement au ministre de la Justice. Donc Ashcroft, continu de saper le moral des agents, en retardant la nomination d'un nouveau directeur (ils doivent se contenter d'un directeur "par intérim").

"Le ministre de la Justice Ashcroft a été informé du danger par la CIA en mai, et par Pickard début juillet. Pickard déclare avoir rencontré Ashcroft une fois par semaine à la fin juin, tout au long du mois de juillet, et à deux reprises en août. Les deux intéressés ne sont pas d'accord sur l'intérêt accordé par Ashcroft aux informations de Pickard sur le danger terroriste. Ce dernier à déclaré qu'après les deux premières rencontres Ashcroft lui avait dit ne plus vouloir entendre parler de ces menaces. Le ministre a refuté l'accusation de Pickard." (page 265 version US et pages 311-312 version Française).

Ashcroft est au courant de la menace, mais n'y prète pas attention et pire, ne veut même pas en entendre parler ! Et ne donnera pas de consignes, ni ne se préoccupera de coordonner et de soutenir les enquêtes antiterroristes du FBI, comme le rapport l'indique: "...Aschcroft dit en avoir conclu que le FBI faisait ce qu'il avait à faire;... ...Il n'a pas demandé au FBI ce que celui-ci faisait par rapport aux menaces, et ne l'a chargé d'aucune action spécifiques. Il n'a pas non plus demandé à l'INS [Service d'Immigration et de Naturalisation], qui à l'époque faisait encore partie du ministère de la Justice, de prendre des mesures spécifiques;... ...Ils [les services domestiques] n'avaient pas d'instructions, ni de plan d'action à mettre en oeuvre";... ...Les représentants de la loi locaux et nationaux n'ont pas été mobilisés pour renforcer les efforts du FBI." (page 265 version US et page 312 version Française).
Le nouveau ministre de la justice fait donc la sourde oreille et traite le bureau fédéral avec le plus grand mépris. Ce qui est un comble, vu que le FBI dépend directement du Département de la Justice (comme dans n'importe quelle administration de l'état, il n'est jamais facile de travailler lorsque l'on n'est pas soutenu par son chef).

 

Anticipation, bien avant les attentats, de la possible découverte par le FBI de preuves d'un complot interne.

"Ashcroft avait aussi hérité d'un débat en cours pour décider si on modifiait et de quelle façon, les procédures de 1995, déterminant le partage des renseignements entre le FBI et la division criminelle du département de la Justice. Mais en août 2001, l'adjoint d'Ashcroft, Larry Thompson fit paraitre un mémorandum confirmant les procédures de 1995 en spécifiant que toute preuve de "trahison contre l'Etat fédéral" ["any federal felony"] devait être immédiatement transférée par le FBI à la division criminelle du Parquet. Les procédures de 1995 restèrent en vigueur jusqu'au 11 septembre 2001 (page 210 version US et page 250 version Française).

Donc, avant le 11 septembre, rien ne change. Mais à partir du 11 septembre, si le FBI détenait des éléments de preuves d'une "trahison contre l'Etat fédéral" (un "complot" entre bien dans cette catégorie), il ne pouvait pas garder les preuves, mais été obliger de les faire parvenir au Département de la Justice. Pourquoi soudain une telle modification ? Surtout que l'on peut voir que ce sera la seule et unique modification dans les procédures du FBI, et qu'elle sera décidée juste un mois avant les attentats. 
En plus de tout le reste, le ministère de la Justice, "prend les devants", sur les éventuelles preuves que pourraient trouver le FBI, sur ce que sera l'opération du 11 septembre, lors de son enquête sur les attentats. Sous le prétexte de résoudre un soi-disant problème de "partage des renseignements", Ashcroft anticipe, en trouvant déjà le moyen de s'approprier les preuves d'un complot, afin de contrecarrer d'éventuelles investigations embarrassantes, de la part du FBI. Cette mesure devait en fait être destinée à dissimuler - et sans doute à faire disparaitre - des preuves de l'implication de membres de l'administration Bush dans les attentats. Et non une quelconque préoccupation des procédures, sur le partage des renseignements entre service (2).

Le FBI ne peut bien-sûr lancer des investigations ou un agent demander un supplément d'enquête ou le besoin d'une enquête plus approfondie, que sur la base et la détention de preuves. Mais ces preuves - indispensables, comme dans toutes affaires criminelles - il ne pourra plus les garder après le 11 septembre. Et évidemment, ce sera après les attentats que l'enquête du FBI sur le 11 septembre commencera.

Et le désir que le FBI n'enquête pas sur d'éventuels complots avant le 11 septembre est réel, puisque le rapport écrit: "...Les bureaux du FBI n'ont pas reçu pour mission d'essayer de déterminer si des complots s'ourdissent sur le sol américain, ou de prendre des mesures pour les stopper le cas échéant." (page 259 version US et pages 305 version Française). 

"Nous ne voyons guère d'indication qu'aucune action du gouvernement ait troublé l'avancée du complot." (page 277 version US et page 325 version Française). Démontrant là, bel et bien l'inaction de l'administration Bush.

Mais le pire est que, alors qu'elle connait déjà la réponse (aucune directive pour prévenir, enquêter ou empêcher un éventuel complot, n'est donné au FBI et rien n'est fait non-plus de la part du gouvernement en ce sens), la Commission se permettra plus loin de se poser la question: "La question est de savoir si une vigilance accrue aurait pu fournir l'occasion de stopper le complot." (page 265 version US et page 312 version Française).

On voit bien que les membres de la Commission ne veulent voir que ce qui les arrangent, pour leur version officielle. Ne pointant quasiment jamais du doigt en termes précis l'inaction volontaire, des vrais responsables (ou tout-au-moins leur visible flagrante incompétence). Ou alors en des termes très mesurés, en leur trouvant à chaque fois des excuses, en trouvant régulièrement le moyen de rejeter la faute sur les autres (le plus souvent des "subalternes": agents du FBI ou de la CIA sur le terrain, dirigeants et personnels de compagnies aériennes ou d'aéroport, analystes et conseillers sur le terrorismes et l'antiterrorisme...etc).

 

La demande d'augmentation du budget de la branche antiterroriste du FBI est refusée.

"La nouvelle administration demanda une augmentation de 8%, des sommes allouées au FBI, dans la proposition de budget pour l'année 2002, comprenant la plus forte augmentation proposée depuis 1997 pour le programme antiterroriste du FBI. Les subventions supplémentaires comprenaient la participation du FBI aux jeux olympiques d'hiver à Salt Lake City, des moyens pour assurer une plus grande sécurité au FBI et des améliorations apportées au service du FBI chargé de gérer les incidents (WMD)." (page 209 version US et pages 249-250 version Française).

"Le département de la Justice prépara un projet pour le budget 2003 qui maintenait sans toutefois l'augmenter les subventions accordées à l'antiterrorisme. Pickard lança un appel pour une revalorisation du budget accordé à l'antiterrorisme, mais cet appel fût refusé par le procureur général le 10 septembre". (page 209 version US et page 250 version Française).

La seule augmentation de budget du FBI demandée (8% pour 2002) ne concernera pas la branche antiterroriste, et la demande d'augmentation des subventions accordées à l'antiterrorisme pour 2003 sera refusé, la veille même des attentats.

Après avoir refusé de soutenir la stratégie MAXCAP 05; fait comprendre au FBI que ces enquêteurs pouvaient enquêter, mais que ce serait beaucoup mieux, si ce n'était pas sur des terroristes; de retarder la nomination d'un nouveau directeur titulaire pendant sept mois; d'avoir ordonner d'envoyer toutes les preuves d'une éventuel trahison ou d'un complot au Département de la Justice; la veille du 11 septembre, ce sera la demande d'augmentation de budget pour la division antiterroriste du FBI qui sera refusée pour les deux années suivantes (cela changera bien-sûr après les attentats).
Le doute n'est plus permis. Le nouveau ministre de la Justice nommé par Bush est là, non pas pour lutter contre le terrorisme, mais pour réduire les capacités d'investigations du FBI. 

 

Entre 1999 et 2001, un procureur du département de la Justice étudiait déjà les suites judiciaires à donner, en cas du crash volontaire d'un avion de ligne détourné.

"Début août 1999, le bureau de renseignement de la Direction générale de l'aviation civile résume les menaces de détournements associées à Ben Laden. Après une longue énumération de toutes les informations disponibles sur le sujet, ce rapport présente les principaux scénarios, notamment celui d'un détournement suicide." ... (page 346 version US et pages 402-403 version Française).

"Un procureur du ministère de la Justice procède pourtant à une analyse prémonitoire du projet d'attentat du 11 septembre. Il s'intéresse, apparemment de sa propre initiative, aux suites judiciaires à donner à l'écrasement d'un avion américain dans ce type de situation. (page 346 version US et page 403 version Française).  (Il y a un renvoit à la note n°21 du chapitre 11 pour ce passage. Nous allons y revenir plus loin).

Donc, déjà courant 1999-2001 (la date exacte n'est pas donnée dans ce passage du rapport), un procureur (on ne sait pas exactement qui) se charge d'étudier "les suites judiciaires à donner" aux attentats du 11 septembre. Mais depuis quand s'occupe-t-on de futures poursuites judiciaires, avant même qu'il ne se soit passé quelque chose ? Pourquoi déjà analyser des "suites", alors que les attentats n'ont pas encore eu lieu ?
Ce procureur ne devait pas étudier les éventuelles poursuites contre des terroristes. Les lois anti-criminalités existaient bien avant le 11 septembre et le terrorisme est un acte criminel réprimé par la loi. Si il y a eu une étude en cas de poursuites judiciaires, ce serait plus envers les vrais responsables des attentats et ceux qui les ont permis, c'est-à-dire des membres de l'administration Bush. Cette mesure devait encore une fois, servir à anticiper les futurs attentats qui auront lieu, mais pas pour poursuivre les terroristes. Mais plutôt s'assurer d'une défense solide, au cas où des responsables de l'administration se retrouveraient mis en accusation. 

 

Des scénarios d'avions commerciaux civils détournés et utilisés comme armes étaient parfaitement envisagés durant les années précédentes, malgré ce que prétendront les autorités.

La version des autorités, largement diffusées dans les jours qui suivront les attentats devant les médias, sera celle que l'on ne pouvait pas imaginer que des avions détournés par des terroristes pourraient être utilisés comme arme pour toucher des cibles, en les faisant s'écraser sur des bâtiments. Néanmoins, le rapport de la Commission (chapitre 11, "Analyse prospective et rétrospective") démontre que, entre 1997 et 2001, cette éventualité avait été sérieusement envisagée par le Département de la Défense, soumit à l'attention du Conseil national de sécurité et sera même l'objet d'une analyse par le Département de la Justice.

 

"Institutionnaliser l'imagination: Des avions utilisés comme des armes

"...Depuis qu'Al Qaïda et d'autre groupes terroristes ont utilisé des voitures et des camions piégés pour leurs attentats suicide, le recours à d'autres véhicules, comme des bateaux (l'attentat contre le cole) ou des avions, n'est pas inenvisageable...

Pourtant, ces scénarios ont mis très longtemps avant de se frayer un chemin dans l'esprit des experts en sécurité aérienne. En 1996, à la suite de l'accident du vol TWA 800, le président Clinton crée une commission placée sous la responsabilité du vice-président Al Gore et la charge de faire le point sur les lacunes de la sécurité aérienne aux États-Unis. le rapport de cette commission, qui s'appuie sur une enquête méthodique auprès des experts disponibles, dans le gouvernement et en-dehors, ne mentionne ni les détournements suicides ni l'utilisation d'avions comme armes. Il se concentre essentiellement sur les risques d'introduction de bombes dans les appareils, selon le scénario observé à manille. La commission Gore attire cependant l'attention sur le contrôle laxiste des passagers et de leurs bagages." 

"Fin 1998, plusieurs rapports mentionnent l'existence possible d'un projet de détournement d'avion par Al Qaïda. L'un d'eux, un rapport quotidien adressé au président Clinton en date du 4 décembre (reproduit chapitre 4) évoque une prise d'otages de type traditionnel."... (page 344 version US et page 401 version Française).

"...D'autre rapports mentionnent la possibilité d'utiliser un avion bourré d'explosifs. Le plus important parle d'un complot consistant à faire tomber un appareil chargé d'explosif sur une ville américaine. Diffusé en septembre 1998, il provient d'une source infiltrée dans un consulat américain en Asie de l'Est. En août de la même année, la communauté du renseignement reçoit une information selon laquelle un groupe de Lybiens projette de lancer un avion sur le World Trade Center. Aucun de ces renseignements n'est corroboré...". (pages 344-345 version US et pages 401-402 version Française).

"C'est cette même année qu'un avion privé s'écrase sur la pelouse de la Maison Blanche. Début 1995, Abdul Hakim Murad déclare à la police Philippine que lui et Ramzi Yousef (son complice dans le projet d'attentat de Manille) envisagent de lancer un avion sur le quartier général de la CIA.

Richard Clarke est préoccupé par le danger que pose le trafic aérien depuis au moins les jeux Olympiques d'Atlanta en 1996. A l'époque, il tente d'élaborer un plan de défense aérienne avec des moyens du ministère des finances, car le ministère de la Défense a refusé de lui accorder un budget. Le service de la protection présidentielle continue de plancher sur les menaces aériennes dans la région de Washington. En 1998, Clarke imagine sur papier un scénario destiné à mettre en lumière l'inadéquation des mesures existantes: un groupe de terroristes s'emparent d'un Learjet au sol, à Atlanta, le bourrent d'explosifs et décollent en direction de Washington. Clarke demande aux responsables du Pentagone, de la Direction générale de l'aviation civile et de la protection présidentielle ce qu'ils peuvent faire pour empêcher l'attentat. Les premiers disent qu'ils pourraient décoller en alerte depuis la base aérienne de Langley, mais qu'ils auraient besoin pour cela d'instructions d'engagement du président, et qu'il n'existe pas de mécanisme pour les demander. Le scénario sur papier reste sans solution." (page 345 version US et page 402 version Française).

Donc les scénarios sont bien envisagés, d'après des informations de la communauté du renseignement. Et d'autres rapports, faisaient état de la possibilité de l'utilisation d'avions de ligne comme arme.

La note n°14 page 561 du rapport de la Commission fait référence à un rapport du Renseignement qui parviendra au "FAA Civil Aviation Security", intitulé "Terrorism: Alleged Threat by Arab Terrorists to Attack the World Trade Center in New York", datant du 12 août 1998. Ce rapport concernait des terroristes Lybiens, qui cherchaient à s'écraser avec des avions sur le WTC. Cette menace sera jugée improbable, officiellement à cause de la limitation de l'espace aérien des avions Lybiens. A la suite d'une enquête, la FAA fermera le dossier le 30 août 1999, faute que des éléments puissent être corroborés et par manque de crédibilité des sources (Rapport de la FAA: Transportation Security Intelligence, ICF Report 980162, non daté).

La note n°21 page 561 du rapport de la Commission parle d'une analyse réalisée par un procureur du Département de la Justice (son nom n'est pas divulgué, il est nommé "Robert D.". Ce rapport de 34 pages, "Aerial Intercepts and Shoot-downs: Ambiguities of Law and Practical Considerations", "Interceptions aériennes et tirs pour abattre: Ambiguïtés de la Loi et Considérations pratiques", du 30 mars 2000, avait été transmis à une personne dont le nom n'est pas divulgué non plus (elle est nommée "Catheleen C."). Dans lequel il exlique pourquoi un Boeing 747 remplit de carburant pourrait être utilisé comme arme et "doit être considéré comme capable de détruire pratiquement n'importe quel bâtiment situé n'importe où dans le monde" (page 10). 
C'est le rapport d'un "procureur", sommairement abordé dans le rapport de la Commission, ("analyse prémonitoire du projet d'attentat du 11 septembre", page 346 version US et page 403 version Française, dont nous avons parlé plus haut). Cette analyse de l'ambiguité de la loi par rapport à des avions civils abattus, servait peut-être déjà sans le savoir, à chercher une faille dans le système juridique de l'état, dans le but de pouvoir expliquer le fait que, aucun des quatre avions détournés ne sera abattu le 11 septembre.

Dans la même note, on cite un fait survenu en février 1974, avec un homme du nom de Samuel Byck, qui avait tenté de s'emparer d'un avion à l'aéroport international de Baltimore-Washington avec l'intention de forcer les pilotes à voler jusqu'à Washington et s'écraser sur la Maison Blanche pour tuer le president. La police tirera sur lui, puis l'homme se suicidera dans l'avion alors que l'appareil était toujours au sol.

La note n°16 page 561 du rapport de la Commission, indique que cette possibilité ("pour un exercice en 1998") figurera dans un document diffusé lord du brifieng du Conseil National de Sécurité du 10 novembre 1998. Et l'on peut remarquer que comme d'après le rapport, "Le scénario sur papier reste sans solution", cela voudrait dire qu'entre 1998 et 2001, il n'y aurait donc eu aucune tentative pour y remédier, pendant près de trois ans !

La réponse du Pentagone à la question de Clarke, qu'ils auraient besoin "d'instructions d'engagement du président", cela est un mensonge de la Commission. Comme nous l'avons vu, par la Directive du 1er juin 2001 du Comité des Chefs d'état-major (qui renvoi à la Directive 3025.15) les forces militaires contactées par l'aviation civile pour une interception, ont la possibilité de prendre toutes initiatives, pour protéger des vies et des bâtiments publics, d'un avion de ligne détourné. Ils n'ont pas "d'autorisation de tir", à demander au préalable. Et "qu'il n'existe pas de mécanisme pour les demander", cela est encore une façon de ne pas dire la vérité. Comme dans n'importe quel gouvernement, le ministère de la défense à évidement tout le loisir de pouvoir contacter le président des États-Unis s'il y en a le besoin, pour s'entretenir avec lui, par l'intermédiaire du Secrétaire à la Défense, au sujet de sécurité aérienne. En fait, si aucun "mécanisme" pour en faire la demande n'existe, ce n'est bien-sûr pas que les autorités militaires n'auraient pas les moyens de contacter leur président, mais justement parce que ce droit existe déjà, et qu'il est, de facto, accordé à la défense aérienne Américaine (par les deux rêglements du Département de la Défense cités plus haut).

Evidemment, dans l'action, quand se produit un détournement, qu'un pilote de chasse devrait passer par toute la chaine de commandement - Le commandant de la base aérienne/le NMCC au Pentagone/Le secrétaire à la Défense/Le président des Etats-Unis - pour faire une demande "d'autorisation de tir", puis que la réponse redescende jusqu'à lui, en passant par toute la chaine de commandement, ce serait du temps perdu pour rien, qui est précieux, quand on veut pouvoir empêcher une catastrophe. cette possibilité est donc déjà envisagée par les réglements militaires. C'est aux pilotes qui interceptent l'avion d'estimer la menace et qui ont le droit d'ouvrir le feu si la situation l'exige, au cas où il n'y aurait plus d'autre possibilité (3).

"Le Commandement de la défense aérospatiale de l'Amérique du Nord (NORAD) imagine lui aussi qu'un avion puisse être utilisé comme arme et élabore des scénarios afin de contrer cette menace (notamment d'avions venant de l'étranger, avec, peut être, une cargaison d'armes de destruction massives). Aucun de ces postulats ne reposent sur des renseignements concrets. un de ces scénarios, destiné à tester les plans de commandement et de contrôle et la capacité de réaction du NORAD, pose l'hypothèse qu'un avion de ligne venant de l'étranger est détourné et s'écrase sur le Pentagone. L'idée est écartée dès le début: elle est trop éloignée de la grande préoccupation du moment (la guerre de Corée) et trop irréaliste. Comme nous l'avons dit dans le premier chapitre, les stratèges militaires estiment que, puisque l'avion viendrait de l'étranger, ils auraient tout le temps d'identifier la cible et de faire décoller des avions pour intercepter le danger." (page 346 version US et page 403 version Française).

Le NORAD a lui aussi imaginé des scénarios, mais selon le rapport, uniquement avec un détournement qui se produirait à l'extérieur du territoire américain. Et que ce scénario daterait des années cinquante, au moment de "la guerre de Corée" (???). Ici encore, la Commission ne dit pas la vérité complètement. Ce que la Commission omet de dire, c'est qu'entre-temps, il n'y a eu d'autre de la part du Département de la Défense. Entre le 24 et 26 octobre 2000, il y aura un exercice militaire 'de type "Mass Casualty Exercice", Exercice de victimes en masse") avec le scénario d'un avion de ligne commercial s'écrasant sur le Pentagone, après avoir été détourné par des terroristes (dépêche de United Press International du 22 avril 2004, reprise par WashingtonTimes.com, link).
Entre les 17 et 26 avril 2001, le "Joint Chief of Staff", l'état-major interames, proposera dans le cadre d'un exercice "pour la continuité du gouvernement" au cour d'une attaque des Etats-Unis (l'exercice "Positive Force"), différents scénarios impliquant plusieurs détournements simultannés, dont l'un, avec le crash sur le Pentagone d'un avion détourné par un groupe terroriste (qui sera rejeté). Cet exercice était réalisé en lien avec le NORAD et les officiers de l'état-major de la Maison Blanche (The Guardian du 15 avril 2004, link; Air Force Times du 13 avril 2004, link; New York Times du 14 avril 2004, link; Déclarations du secrétaire aux transports Normam Mineta devant le Congrès le 8 mai 2001, link). Et comme nous l'avons déjà vu plusieurs fois, ce ne sont pas les seuls.

"Richard Clarke nous a dit avoir été préoccupé par le danger que posait le trafic aérien dans le contexte des efforts entrepris pour assurer la sécurité des jeux Olympiques d'Atlanta et le sommet du G8 à Gênes en 2001. Mais il attribu davantage cette préoccupation à la lecture des romans de Tom Clancy qu'à celles d'éventuelles alertes du renseignement... Il n'a dès lors pas incité le gourvernement - ou n'a pas pu le faire - à réfléchir aux questions suivantes: comment renforcer les mesures de sécurité afin de protéger les avions de tentatives de détournement? Et comment inscrire l'adéquation des mesures de défense aérienne contre les attentats suicide à l'ordre du jour de la politique nationale?

Les méthodes de détection et, ensuite, d'alertes d'attaques surprises que le gouvernement américain avait si méticuleusement élaboré au cour des décennies qui ont suivi l'attaque de Pearl Harbor n'ont pas failli. Elles n'ont tout simplement pas été utilisées..."." (page 347 version US et page 405 version Française).

Alors, pour conclure le paragraphe "Institutionnaliser l'imagination: Des avions utilisés comme des armes", la Commission écrit que, les autorités n'ont pas "renforcer les mesures de sécurité afin de protéger les avions de tentatives de détournement", en présentant les choses de telle manière, comme la faute en incomberait à Richard Clarke ! Parce que ce dernier ne se baserait pas sur des renseignements concrets - ce qui est faux - et parce que, pour que la question puisse être soulevée, il aurait fallu que les "mesures de défense aérienne contre les attentats suicide" soient "en adéquation" avec "l'ordre du jour de la politique nationale". La capacité avec laquelle la Commission invente des execuses est proprement inimaginable. Depuis quand une question de sécurité aérienne au sujet d'avions détournés (ayant rapport avec la protection de la population civile), doit-elle correspondre avec "l'ordre du jour de la politique nationale", pour être abordée et étudiée ?

Tandis que le rapport précise bien que: "Les méthodes de détection et, ensuite, d'alertes d'attaques surprises que le gouvernement américain avait si méticulesement élaboré au cour des décennies... ...n'ont tout simplement pas été utilisées". La Commission reconnait donc elle-même une fois de plus l'inaction de l'administration Bush, et que cette dernière n'a pas employée les moyens à sa disposition, pour empêcher les attentats.

 

La FAA était-elle au courant de la menace d'éventuels détournements suicides par des terroristes et en a-t-elle informé les compagnies aériennes ?

Non seulement le risque d'utiliser des avions de ligne détournés comme armes était parfaitement connu, mais la FAA avait été mise au courant de risques spécifiques, d'après des rapports du Renseignement et du FBI:

"Avant le 11 eptembre, la FAA fournit bien un CD-ROM aux transporteurs aériens et aux services de l'air et des frontières, décrivant la menace accrue pesant sur l'aviation civile. La présentation mentionne la possibilité de détournements par des kamikazes mais ajoute "Heureusement, rien n'indique qu'aucun groupe ait actuellement des projets dans ce sens. La FAA organise 27 réunions spéciales de sécurité avec des transporteurs aériens spécifiques entre le 1er mai et le 11 septembre 2001".  (page 264 version US et page 311 version Française).

Au-delà de la façon qu'à la Commission de présenter les choses (en cherchant à relativiser régulièrement les informations qui la dérange), l'aviation civile était donc consciente du danger et de la menace, plusieurs mois avant le 11 septembre et en avait informée les compagnies aériennes et la sécurité de l'air et des frontières. 

 

(1) Voir pour plus d'informations, "Attentats du 11 septembre: La contre-enquête (Partie 50).

(2) Pour en savoir plus sur le partage de l'information entre agence, voir "Attentats du 11 septembre: La contre-enquête (Partie 57)

(3) Voir pour plus d'informations, "Attentats du 11 septembre: La contre-enquête (Partie 29).

 

Sources:
"11 septembre - Rapport de la Commission d'enquête - Rapport final de la Commission nationale sur les attaques terroristes contre les Etats-Unis", (édition Française), Editions des Equateurs;
www.9-11commission.gov;
www.govinfo.library.unt.edu;
www.testimony.ost.dot.gov.