ATTENTATS DU 11 SEPTEMBRE: LA CONTRE-ENQUÊTE (Partie 41)

Publié le par Scaramouche

Des Saoudiens quitteront les Etats-Unis sur ordre de la Maison Blanche, après les attentats, malgré la fermeture de l'espace aérien du pays.

Cela les médias n'en ont quasiment jamais parlé et abordant cet épisode dans son rapport, la Commission d'enquête cherchera à minimiser ces faits, tout en les confirmant. Parmi ces Saoudiens, il s'avérra qu'il figurait des membres de la famille royale Saoudienne et de la famille de Oussama Ben Landen, chef d'Al Quaïda et celui qui sera présenté par l'administration Bush comme étant l'un des principaux instigateurs des attentats du 11 septembre. 

Il y a eu en fait un premier vol de Tampa à Lexington le 13 septembre et deux autres entre les 14 et 24 septembre, qui seront des vols pour quitter les Etats-Unis. C'est principalement le journaliste d'investigation Craig Unger, qui a enquêté sur le sujet (1).

 

Un vol de Tampa pour Lexington le 13 septembre.

En juin 2004, la direction de l'aéroport international de Tampa, reconnaitra devant la Commission que ce vol a bien eu lieu. C'était un vol privé (un jet Lear) organisé par la société Raytheon Airport Service.

Et dans le rapport de la Commission, la note n° 25, page 557, démontre que le FBI avait bien connaissance de ce vol:

"On dit que le FBI a affirmé n'avoir aucune trace de ce vol et a démenti qu'il ait eu lieu, contribuant par-là à nourrir une rumeur sur un "vol fantôme". Il s'agit encore d'un malentendu. Sur la façon dont les Saoudiens ont rejoins Lexington, le FBI a été initialement mal informé par un officier de la police locale qui n'avait pas d'information directe sur la question. Ce n'est que plus tard que le Bureau a appris l'existence de ce vol".

Donc, tout en prétendant que ce vol serait une simple rumeur, on voit que ce vol a bien eu lieu et que le FBI en a eu connaissance. On notera que dans ce passage la Commission prend soin de parler uniquement du FBI et de ne pas citer la Maison Blanche.
Cherchant à relativiser ce vol, le rapport cherchera à faire croire qu'il aurait décollé plusieurs heures après la réouverture de l'epace aérien. D'après la Commission, l'avion aurait décollé à 16h37 alors que l'espace aérien était rouvert depuis 11h00 du matin le 13 septembre (page 329 version US et page version Française). Mais ce que la Commission passe sous silence, c'est que la réouverture de l'espace aérien à 11h00 le 13 septembre, ne s'appliquait qu'aux seuls vols commerciaux et non aux vols privés. Et l'on sait que l'avion privé embarquant des Saoudiens a bien été autorisé à prendre l'air alors que l'interdiction était encore plainement en vigueur.

Le quotidien "Tampa Tribune" du 5 octobre 2001 sera le premier journal a publier cette information (link), qui sera immédiatement démentie par la Maison Blanche, le FBI et la FAA (par la suite, le Boston Globe relatera aussi l'affaire). Craig Under a retrouvé et a pu intérroger des personnes qui ont organisées ce vol, ainsi que des agents de sécurité qui accompagnaient les Saoudiens.

Dan Rossi (qui a passé vingt ans dans la police de Tampa), l'un des agents de sécurité assignés au vol en question a indiqué que "Les retrictions de vol n'avaient pas encore été levées"..., "On m'a dit qu'il fallait le feu vert de la Maison Blanche. J'ai pensé que ce vol n'aurait pas lieu".

Un autre agent de sécurité était Manuel "Manny" Perez (un ancien agent du FBI). Ce dernier a déclaré: "Ils ont obtenu l'autorisation de quelque part. Cela a dû venir du plus haut niveau du gouvernement".

Le fait que ces deux hommes faisaient bien partie du personnel de sécurité ayant servi pour ce vol est confirmé par le rapport de la Commission lui-même (la note n°25, pages 556-557, indique que Rossi et Perez ont bien été interrogés par la Commission au sujet du vol des Saoudiens).

Un autre élément est confirmé par le rapport. Ce dernier dit que le pilote de l'avion a respecté la procédure et déposé un plan de vol à la FAA avant de décoller. Alors que le porte-parole de la FAA, Chris Withe, interrogé par le "Tampa Tribune", avait déclaré: "Cela n'est pas dans nos registres... Cela ne s'est pas passé".

Nous pouvons donc établir, malgré les démentis officiels, que ce vol Tampa-Lexington a bien eu lieu alors que l'espace aérien était encore interdit aux vols privés. Et qu'il n'a pu l'être qu'avec l'aval des autorités.

 

Le vol Las Vegas-Genève du 16 septembre, qui fera sortir des Etats-Unis des membres de la famille royale saoudienne.

Craig Unger établira qu'il y a eu un vol au départ de Las Vegas à destination de genève le 16 septembre. Ce vol transportait quarante six passagers, dont plusieurs membres de la famille royale Saoudienne.

Un témoin de la préparation de ce vol racontera: "On leur a soumis le manifeste de vol la veille. A l'évidence, quelqu'un à Washington avait donné son accord mais le bureau local du FBI ne voulait pas les laisser partir. La tension est donc montée. Finallement, on a interrogé personne".

En fait le FBI n'avait reçu le manifeste de vol (la liste des passagers) que deux heures avant le décollage. Ce qui n'aurait pas laissé suffisemment de temps au bureau local pour entreprendre l'interrogatoire de quarante six personnes, même si ils en avaient eu réellement l'intention.

Unger pourra avoir en main la liste des passagers. Parmi ceux-ci se trouvait le prince Amhed Ben Salmân. Ce dernier s'était rendu à Lexington pour y acheter deux chevaux de course le 12 septembre, voilà ce qui expliquait sa présence sur le territoire Americain (et il est le propriétaire de la Thoroughbred Coproration). Mais selon un rapport du FBI, Salmân était au courant que des attentats devaient avoir lieu le 11 septembre. En effet, en mars 2002, un agent d'Al Qaïda nommé Abu Zubaydah avait été capturé. Interrogé par des agents de la CIA arabos-américains, qui prétendront, pour le mettre en confiance, venir comme lui d'Arabie Saoudite. Croyant avoir à faire à des compatriotes, Zubaydah leur racontera qu'il a travaillé pour de hautes personnalités Saoudiennes et leur donnera plusieurs numéros de téléphone. Parmi ceux-ci, l'un des neveus du roi Fahd, le prince Amhed Ben Salmân. Selon Zubaydah, Salmân était l'intermédiaire entre Al Qaïda et les Saoudiens et: "savait d'avance qu'un attentat était programmé sur le sol américain ce jour-là mais en ignorait la nature". Pour prouver ses dires, Zubaydah donnera aussi les numéros des princes Sultan Ben Faycal et Fahd Ben Turki, qui eux aussi étaient impliqué et pourraient confirmer ses dires. Quand la CIA demandera des explications au régime Saoudien, les trois princes incriminés par les déclarations de Zubaydah, mourront en huit jours à la fin juillet 2002.

 

Les vols qui conduiront des membres de la familles Ben Laden en dehors des Etats-Unis.

Parmi ceux-ci, quelques uns on pu être identifiés:

Les Vols du 14 septembre.

Après les attentats, l'un des deux frères de Ben Laden aux Etats-Unis a appelé l'ambassade d'Arabie Saoudite pour obtenir une protection. Ce frère fût envoyé pour sa sécurité dans une chambre à l'Hôtel Watergate. La plupart des enfants de la famille Ben Laden étaient scolarisés aux Etats-Unis. Le roi Fahd a envoyé un message urgent à son ambassade aux Etats-Unis disant qu'il y avait "des "enfants Ben Laden'' dans toute l'Amérique'' et a ordonné, de "Prendre des mesures pour protéger les innocents'' (déclaration de l'ambassadeur).
Les jeunes membres du clan Ben Laden seront alors regroupés sous la supervision du FBI, en les conduisant en un point de rassemblement secret, au Texas. Puis à Washington, d'où ils ont quittés le pays dans un avion charter privé le 14 septembre (New York Times du 30 septembre 2001, lien, link).

Ces jeunes enfants quitteront le pays par un vol charter privé. Mais on apprendra par la suite, qu'il y a eu ce même jour, un autre vol commercial (non privé), qui décollera de l'aéroport JFK (donc de New York) avec 13 pasagers Saoudiens. Il y a donc eu deux vols le 14 septembre.

 

Le vol du 19 septembre.

Un jet privé en provenance d'Arabie-Saoudite a atterri le 19 septembre sur l'aéroport Logan de Boston, pour venir y prendre dix membres de la famille Ben Laden. Le directeur de l'aviation civile, contacté, ne voudra d'abord pas croire que l'on puisse laisser évacuer des membres de sa famille, alors que Ben Laden était présenté comme le responsable des pires attentats qu'ait connu les Etats-Unis. Il dira qu'il ne pouvait rien faire sans l'autorisation de Washington. L'ordre arrivera: "Laisser-les partir". Le jet privé décollera dans la soirée sans que aucun des passagers n'aient été interrogés par le FBI. Alors que d'après Unger, le FBI avait insisté pour que personne n'autorise ces vols, tout-au-moins avant que la bureau fédéral n'ait eu connaissance du nom des passagers.

 

Le vol du 20 septembre.

Une note du rapport parle même de ce que le rapport appel carrément, le "vol Ben Laden", un vol qui a quitté le pays le 20 septembre avec "vingt six passagers, la plupart d'entre-eux parents d'Oussama Ben Laden", et en écrivant (note n°28, page 557): "Vingt-deux des vingt-six passagers du vol ben Laden ont été interrogé par le FBI. On a posé des questions précises à beaucoup d'entre-eux". Et pour les autres vols, "la plupart des passagers n'ont pas été interrogés".

Des vol ont bien quittés le pays, mais en fait sans que tous leurs passagers Saoudiens, ou membres de la famille Ben laden aient tous subit un interrogatoire. Ce qui est tout-à-fait anormal pour plusieurs raisons:

- Dès le lendemain 12 septembre, c'est Oussama Ben Laden qui sera présenté comme le chef du réseau terroriste Al Qaïda et responsable des attentats du 11 septembre;

- Mohammed Jamal Khalifa, le beau-frère de Ben Laden, était considéré comme un personnage central d'Al Qaïda et dans le milieu du renseignement, on a souvent dit qu'il était impliqué dans l'attentat contr le World Trade center de 1993;

- Abdullah Ben Laden dirigeait aux Etats-Unis, la WAMY, "World Assembly of Muslim Youth", "l'assemblée mondiale de la jeunesse musulmane", la branche Américaine de la jeunesse musulmane dans le pays. Et selon un fonctionnaire de la sécurité nationale sous l'administration Bush, cette organisme avait apporté son soutien a des activités terroristes;

- Des documents du FBI déclassifiés concernant la sécurité nationale, montreront que Omar et Abdullah Ben Laden ont fait l'objet d'une enquête de neuf mois en 1996, et que leur dossier sera rouvert le 19 septembre 2001. Et Unger apprendra que dans ce vol le jour-même du 19 septembre, Omar Ben Laden faisait partie des passagers. Alors, pourquoi laisser partir un passager pour lequel une enquête pour "activités terroristes" (ou en lien avec elle) venait d'être réouverte ?

 

Que ne apprend encore le rapport de la Commission ?

Outre les notes, il y a six paragraphes relatifs aux vols des Saoudiens dans le rapport, (pages 329-330 version US, dans la version originale cette partie à même droit à un encadré, et pages 383-384 version Française), la Commission y confirme en fait plusieurs choses.

"Premièrement, nous n'avons trouvé aucune preuve de l'existence de vols de citoyens Saoudiens, ni nationaux ni internationaux, avant la réouverture de l'espace aérien le matin du 13 septembre 2001. Au contraire, tous les vols que nous avons identifié ont eu lieu après."

Même en sachant ce qu'omet de dire la Commission - que l'interdiction était toujours valable, toute la journée du 13 pour les avions privés - nous pouvons constater que la Commssion admet donc que des vols ont eu lieu après l'heure de la réouverture, donc à partir de 11 heure le matin du 13 septembre. Ce qui correspond bien avec nos trois vols identifiés, qui décollent:

- Le 13 septembre dans l'après-midi, de Lexington;

- Le 14 septembre, de Washington;

- Le 19 septembre, de Boston;

- Le 20 septembre dans la soirée.

 

"Deuxièmement, nous n'avons trouvé aucune preuve d'intervention politique, aucun élément en notre possession n'atteste que quiconque à la Maison Blanche au-dessus du niveau de Richard Clarke ait participé à une décision portant sur le départ de ressortissants Saoudiens..., ...Clarke nous a confié: "J'ai demandé au FBI, à Dale Watson, de s'en occuper, de vérifier si tout était en ordre, de voir si le FBI voulait entrer en contact avec ces personnes et de me faire rapport. Et que, si le FBI n'y voyait pas d'objection, j'étais d'accord"...".

Ce passage nous confirme donc que dès que la demande Saoudienne est arrivée à la Maison Blanche, le FBI en a bien été informé et que Richard Clarke, conseiller à l'antiterrorisme, a demandé au bureau fédéral de faire le nécessaire. Alors que dans la note n°25 page 557, le rapport prétend que "...le FBI a été initialement mal informé par un officier de la police locale qui n'avait pas d'information directe sur la question. Ce n'est que plus tard que le Bureau a appris l'existence de ce vol".

"Le directeur de l'Etat-Major de la Maison Blanche, Andrews Card, se souvient que quelqu'un lui a parlé de la demande Saoudienne, peu après le 11 septembre, mais il dit ne pas être entré en contact avec les Saoudiens et n'avoir demandé à personne de faire quoi que ce soit à cet égard. Le président et le vice-président nous ont assurés qu'ils ignoraient tout de la question jusqu'à ce qu'elle soit évoquée dans la presse bien plus tard. Aucun des responsables politiques que nous avons rencontrés ne se rappelle une quelconque intervention ou injonction en la matière de la part d'un responsable politique".

Donc, Andrews Card confirme que "quelqu'un" lui a parlé de la demande Saoudienne peu après le 11 septembre. Mais on voit bien que lorsqu'on lui en a parlé, c'était bien avant que les décollages des vols aient lieu, puisque le rapport précise que Card "...dit ne pas être entré en contact avec les Saoudiens et n'avoir demandé à personne de faire quoi que ce soit...". On aurait aimé savoir qui était ce "quelqu'un", mais la Commission n'a soit, pas posé la question pour connaitre l'identité de cette personne, ou bien elle l'a connait mais la cache.

Ensuite la Commission cherche à nier que des ordres auraient été donnés par un ou des "responsables politiques" de la Maison Blanche, pour autoriser les évacuations des Saoudiens en dehors du territoire national, mais par la suite, un élément permet de douter fortement de cette affirmation.

"Troisièmement, nous pensons que le FBI a contrôlé de manière satisfaisante les citoyens Saoudiens qui ont quitté les Etat-Unis à bord de vols charters. Le gouvernement Saoudien a été informé que le FBI exigeait que les passagers soient identifiés et contrôlés dans plusieurs bases de données, avant le décollage des appareils, et il a marqué son accord..., ...Le représentant de l'aviation civile travaillant au centre d'opérations du FBI s'est assuré que le Bureau avait connaissance des vols de Saoudiens et qu'il avait la possibilité de contrôler les passagers avant leur départ".

Donc le gouvernement Saoudien avait été mis au courant de ces vols par la FBI, et ce dernier éxigeait que les passagers soient indentifiés et contrôlés, d'après les bases de données antiterroristes. Ce qui nous fait, en plus de Richard Clarcke, de Andrews Card (donc de la Maison Blanche), de Dale Watson, directeur des opérations antiterroristes du FBI, du représentant de l'aviation civile au centre d'opération du FBI (donc, du FBI), nous avons en plus le gouvernement Saoudien. Et suivant la procédure, le FBI ne peut contacter un gouvernement étranger qu'en passant par le Département d'Etat, le ministère des affaires étrangères (le secrétaire d'état à l'époque était Colin Powell).
Il devient alors vraiment difficile de croire, que malgré ce que prétend la Commission, pas le moindre "
responsables politiques", n'étaient informés de la demande Saoudienne, ni des vols pour quitter le territoire. Alors que le secrétaire d'état Colin Powell devait forcémment avoir été mis au courant, puisque d'après le rapport, la demande du FBI a bien été transmise aux gouvernement Saoudien. Et si le secrétaire d'état est au courant d'une demande d'évacuation (des vols commerciaux et privés embarquant des étrangers qui seront autorisés à voler malgré la fermeture de l'espace aérien des Etats-Unis), il serait étonnant qu'il n'est pas abordé le sujet, à un moment ou à un autre, avec le président ou le vice-président (comme nous le verrons plus loin, autre chose montre que le président Bush était bien au courant de ces vols).

"Le FBI a interrogé avant leur départ tous les individus qui ont embarqué sur ces vols et présentaient de l'intérêt. Il a conclu conclu qu'aucun d'entre eux n'étaient liés aux attentats du 11 septembre et n'ont trouvé aucun élément susceptible de modifier son jugement. Notre examen indépendant des Saoudiens concernés confirme qu'aucune personne ayant des liens connus avec le terrorisme n'a quitté le territoire Américain à bord de ces avions".

Comme nous le savons, le FBI n'a en fait pas interrogé tous les Saoudiens qui ont embarqués après le 11 septembre. Et que l'examen indépendant de la Commission sur le sujet, qui abouti à la conclusion que "aucune personne ayant des liens connus avec le terrorisme n'a quitté le territoire Américain à bord de ces avions", ne veut pas forcémment dire que des personnes, "sans liens connus avec le terrorisme", n'aient pas été impliquées dans les attentats du 11 septembre. 

 

En tout, près de 160 Saoudiens quitteront les Etats-Unis, sur 10 vols différents.

On a pu en déterminer exactement trois, mais il y aurait eu en fait bien plus de départs pour l'étranger. D'après l'enquête de Unger ("La grande évasion", publiée dans le New York Times du 1er juin 2004, lien, link), il y aurait eu en tout dix vols (un vol du gouvernement Saoudien et neuf autre affrétés). Avec des précisions pour deux vols:

- Le 13 septembre, un vol Saudian Arabian Airlines, décolle de l'aéroport JFK avec 46 Saoudiens;

- Le 14 septembre, un vol Saudian Arabian Airlines, décolle de l'aéroport JFK avec 13 Saoudiens;

Et le nombre total de passagers nous est donné par le rapport de la Commission (note n°25, page 556): "Cent soixante personnes, la plupart ressortissants Saoudiens, ont quittés les Etats-Unis entre les 14 et 24 septembre".

Et grâce a un document de la sécurité intérieure rendu accessible par la loi FOIA (obtenu par le magazine "Judicial Watch"), qui avait été publié, on apprendra que cent soixante Saoudiens supplémentaires avaient quitté le pays sur cinquante-cinq vols (en majorité des vols commerciaux) qui décolleront d'une vingtaine de villes.

Ce qui fait au total, que près de trois cent personnes ont quittés le territoire des Etats-Unis, comme nous le verrons, avec l'autorisation de l'administration Bush.

 

Plus de 500 individus non identifiés, seront expulsés après les attentats.

Mais les Saoudiens ne seront pas les seuls a quitter le territoire des Etats-Unis, à la suite des attentats. Le rapport mentionne plusieurs centaine d'individus qui seront expulsés du pays (pages 327-328 version US et page 382 version Française):

"Dès le 11 septembre, en coopération avec le FBI, des agents du Service d'Immigration et de Naturalisation (INS) commencent à arrêter des individus en situation illégales qu'ils rencontrent dans le cadre des investigations du Bureau de renseignement sur les attentats. Au total, 768 étrangers sont arrêtés comme "détenus d'intérêt spécial"..., Le Ministre de la Justice, John Ashcroft, nous a dit qu'il considère à l'époque qu'en dirigeant ces opérations, il "minimise les risques", puisqu'elles permettent à la fois à la fois de rechercher les auteurs des attentats et d'empêcher une nouvelle agression. Il ordonne le huis clos pour toutes les auditions des détenus d'intérêt spécial (ni grand public, ni famille, ni presse), exige que leur identité soit tenu secrète et que les procureurs du ministère public fédéral refusent leur libération sous caution jusqu'à ce que le FBI et les autres agences de renseignements les aient blanchi de tous soupçon de liens avec le terrorisme...".

"Nous avons analysé cette mesure de détention des étrangers "d'intérêts spécial"..., ...L'étude des archives montre que 531 d'entre-eux ont été expulsés, 162 ont été libérés sous caution, 24 ont reçu l'une ou l'autre l'allocation d'immigration, 12 ont bénéficiés d'une suspension des poursuites et 8 - dont Moussaoui - ont été renvoyés en détention provisoire".

Qui étaient ces individus ? Pourquoi attribuer le statut de "détenus d'intérêt spécial" à de simples clandestins ? Pourquoi protéger leurs identités ? Pourquoi des auditions à "huis clos" demandées par le ministre de la justice lui-même ? Il sera bien difficile de répondre un jour à toutes ces questions. Mais le rapport nous donnerait peut-être un élément de réponse: "...jusqu'à ce que le FBI et les autres agences de renseignements les aient blanchi de tous soupçon de liens avec le terrorisme...". Ils seraient donc "mis au secret", non pour vérifier s'ils auraient ou non des relations avec les millieux terroristes, mais plutôt pour être certain d'effacer tous liens avec eux.

 

La rencontre de Bush avec l'ambassadeur d'Arabie Saoudite le 13 septembre.

Cette rencontre était prévue bien avant le 11 septembre. Le prince Bandar Ben Sultan est l'ambassadeur d'Arabie Saoudite aux Etats Unis et le neveu du roi Fahd et le petit fils de l'ancien roi Abdullaziz. Et il est aussi le frère du prince Kalhed Ben Sultan, qui commanda les troupes arabes de la coalition, lors des opérations "Bouclier du Désert" et 'Tempête du désert", pendant la première guerre du Golf en 1990-91.

Concernant les vols avec des Saoudiens, l'enquête de Unger établira que cela faisait deux jours que Bandar Ben Sultan était en étroite relation avec le secrétaire d'état Colin Powell et la conseillère à la sécurité nationale Condelizza Rice, pour organiser les évacuations du pays. 

Et que l'ambassade d'Arabie Saoudite, a travaillée à cette tâche depuis le 11 septembre, cela est d'ailleurs mentionné dans le rapport de la Commission (note n°27 page 557):

"Dans les jours qui ont suivi le 11 septembre, de peur de représailles contre des ressortissants Saoudiens, Rihab Massoud, premier conseiller à l'ambassade d'Arabie Saoudite à Washington, a appelé Dale Watson, le directeur des opérations antiterroristes du FBI, et lui a demandé de l'aider à faire sortir certains de ses concitoyens du pays".

De son côté, le prince Bandar le confirmera, dans une interview pour CNN (dans l'émission "Daybreak" du 19 mars 2002), en disant que le FBI a joué un rôle déterminant dans les exfiltrations. Et il maintiendra ses dires quand il sera interviwé par NBC (dans l'émission "Meet the Press" du 25 avril 2004). Donc, pour les Saoudiens, la demande aurait été faite directement au FBI et ils ne perlent pas d'une intervention de la présidence.
Donc pour la Commission, se serait Clarcke qui a demandé au FBI de s'en occuper et il serait le seul personnage responsable, "au plus haut niveau" de la Maison Blanche, avec Watson. Mais dans le contexte des jours qui ont suivi les attentats et de la fermeture de tout l'espace aérien du pays, il est difficile d'imaginer que le FBI prendrait de manière unilatérale, l'approbation de l'exfiltration de plusieurs centaine de ressortissants étrangers, sans en référer au Département d'Etat, et sans que ce dernier n'en ait touché mot au président ou au vice-président.

 

Quand R. Clarke affirme que des "hauts responsables de l'administration" ont approuvés l'évacuation des Saoudiens, et quand un rapport d'enquête du Congrès déclassifié, prouvera le financement d'Al Qaïda par la famille royale Saoudienne.

Richard Clarke, après avoir quitté son poste de conseiller à la Maison Blanche en février 2003, déclara dans une interview au New York Times, que: "De hauts responsables de la Maison Blanche ont personnellement approuvé l'évacuation de dizaines de Saoudiens influents, y compris les parents d'Oussama ben Laden, des Etats-Unis dans les jours qui suivent le 11 septembre 2001" et que "La Maison Blanche avait une implication directe dans le plan et que les hauts responsables de l'administration ont personnellement signés à ce ce sujet" (New York Times du 4 septembre 2003, lien, link). 
Ces déclarations faisaient suite à un rapport du Congrès sur les attentats du 11 septembre (classé "Top Secret"), dont une partie avait été déclassifiée et rendu public à l'été 2003. Ce rapport faisait état de soutiens financiers à la cellule terroriste Al Qaïda par la famille royale Saoudienne (lien vers les pages déclassifiées du rapport sur ce sujet - plusieurs passages sont censurés - link).
Sur la base du rapport et des allégations de Clarke, le sénateur de New York Charles E. Shumer, demandera officiellement à la Maison Blanche une enquête, sur le départ précipité d'environ 140 Saoudiens dans les jours qui suivront les attentats. Contatctées, les autorités Saoudiennes feront savoir qu'elles ne souhaitaient pas s'exprimer sur ce sujet.

 

L'enquête conjointe Americano-Espagnole.

Il y aura par la suite, par une longue enquête des Espagnols et des Américains, apportant la preuve que l'agent - des opérations commerciales et d'investissements Saoudiens entre 1996 et 2001 - étaient passés par des banques Espagnoles pour y être "blanchi", et que cet argent qui arrivait en Espagne, étaient alimentés par des comptes "opaques", dont la provenance ne peut donc pas être determiné exactement. Mais que les virements de fonds, transitaient par l'intermédiaire d'organisations de bienfaisance exclusivement Musulmanes. Comme par exemple les "Frères Musulmans" en Syrie, la "Relief Global Foundation" en Illinois aux Etats-Unis. Et qu'il y avait régulièrement des virements et envoies de valises d'argent liquide, principalement à l'étranger par des entreprises privées (en majorité pour financer des actions terroristes et les "islamistes radicaux" dans toute l'Europe et le Moyen Orient). Les deux hommes les plus impliqués et véritable "noeud" du réseau de blanchiment et d'approvisionnement en fonds, étaient Imad Eddin Barakat Yarkas et Muhamed Galeb Kalaje Zouaydi, et possédaient des entreprises et des comptes bancaires en Espagne. Au moment de leur fermeture par la police Espagnole, les entreprises présentaient un excédent de trésorerie de près de deux millions de dollars, dont 650.000 dollars auraient été, d'après Zouaydi, distribués sous formes de "dons".

Et les avocats des familles des victimes du 11 septembre tenteront, en vain, d'engager des poursuites judicaires contre le régime Saoudien. L'un des avocats dira que l'on pouvait comparer Zouaydi, à ce que l'on nomme dans la Mafia, "un porteur de valises" (New York Times du 21 septembre 2002, lien, link).

 

Les quelques moments de lucidité de la Commission.

D'ailleur à propos de ce financement, le rapport ne cache même pas cet état de faits. En disant (pages 371-372 version US et pages 430-431 version Française):

"L'Arabie Saoudite s'est montré un allié incertain dans la lutte contre l'extrêmiste islamiste. Officiellement, ses dirigeant ont coopéré avec les initiatives diplomatiques américaines dirigées contre les Talibans ou le Pakistan avant le 11 septembre. Dans le même temps, c'est dans la société Saoudienne qu'Al-Qaïda a recuelli des fonds, chez les individus et via des associations charitables...".

"Alors que les dons Saoudiens sont régulés au plan nationale par le ministère du Travail et de l'Aide Sociale, des organismes caricatifs et des agences humanitaires internationaux, telle "le groupe mondial de la jeunesse islamique" (WAMY), sont actuellement régis par le ministère des Affaires islamiques. Ce ministère utilise le zakat et des fonds gouvernementaux pour répendre la foi wahabite à travers le monde, jusque dans les mosquées et les écoles..., ...même dans les pays riches, des écoles wahabites financées par l'Arabie Saoudite ont été instrumentalisées par des extrêmistes au service de leur jihad contre les non-musulmans. Parmi ces organisations, la fondation islamique Al-Haramain...".

Dès lors, si la famille royale Saoudienne finance le terrorisme et plus particulièrement Al Qaïda (qui sera bien officiellement désignée par l'administration Bush, comme étant responsable des attentats du 11 septembre), et que les autorités Américaine le savent parfaitement, comment se fait-il qu'ils acceptent l'évacuation des Saoudiens (surtout de membres de la famille Ben Laden) et que le président recoive avec la plus grande courtoisie le prince Bandar Ben Sultan, deux jours après les attentats ? En toute logique, les relations diplomatiques avec l'Arabie Saoudite et la famille royale des Saoud, auraient dû être rompues immédiatement. Mais il n'y aura que le régime des Talibans en Afghanistan qui sera désigné comme "groupe terroriste" et par la suite le régime de Saddam Hussein en Irak, qui sera désigné comme étant un "état terroriste". 

Cela montre bien la marscarade et "l'écran de fumée", que représente le groupe Al Qaïda. Que d'un côté, l'administration Bush montrait du doigt la cellule terroriste, la rendant responsable des attentats du 11 septembre aux yeux du monde, alors que de l'autre, elle continuait à maintenir de très bonnes relations avec ceux-là même qui avaient financé les terroristes désignés.

Là encore, la Commission montre qu'elle n'est pas dupe, en écrivant dans le rapport (page 373 version US et page 432 version Française):

"Pendant de nombreuses années, des deux côtés, les dirigeants ont préféré tenir leurs accords secrets. En conséquence, aucune des opinions publiques américaine et saoudienne, n'a pris la mesure de cette relation bilatérale, y compris le rôle de l'Arabie Saoudite dans la stratégie américaine pour promouvoir le processus de paix au Moyen Orient. Dans chacun des deux pays, les dirigeants peinent à assumer publiquement les bonnes relations qu'elles entretiennent avec leur homologue de l'autre pays".

Véritable "double jeu" envers le public, de la part du gouvernement des Etats-Unis (relayé par tous les pays Européens et régulièrement entretenu par le biais des médias, comme nous avons pu y assister depuis plus de dix ans).

Et une fois de plus, le rapport contient un passage (page 343 version US et pages 399-400 version Française, mais la Commission en retournera en fait le sens, dans sa rédaction), au sujet d'un rapport du "principal analyste du CTC", "écrivant quelques mois avant le 11 septembre". Le CTC, "Counterterrorist Center" étant le centre antiterroriste de la CIA:

"Ce serait une erreur que de redéfinir le contre-terrorisme comme une tâche à traiter contre un "catastrophique", "grand", ou "super" terrorisme, quand en réalité ces étiquettes ne reflètent aucunnement la majorité des menaces terroristes susceptibles de peser sur les Etats-Unis ou la plupart des coûts que le terrorisme occasionne aux intérêts américains".

Alors qu'en fait, donner une dimension "internationale" à la cellule Al Qaïda, et lui attribuer plus de pouvoirs et de moyens qu'elle n'en possède en réalité, dans le but de "disproportionner la menace", c'est bien la stratégie qui a été appliquée par les Etats-Unis au reste du monde, depuis le 11 septembre.

 

La famille Bush et ses relations avec la famille royale Saoudienne.

Pour en avoir le coeur net, il faut s'intérresser aux relations qu'entretiennent la famille Bush, le régime Saoudien, et la famille royale. On apprend énormément de choses, par les enquêtes de Eric Laurent, sur la famille Bush et ses liens avec la famille Ben Laden (dans son livre "La guerre des Bush") et sur les liens avec la famille royale Saoudienne (dans son livre "Le monde selon Bush").

Voici une vidéo dans laquelle il parle du contenu de son livre sur les attentats du 11 septembre ("La face cachée du 11 septembre"), il parle des liens entre les Bush, la famille Ben Laden et la famille royale Saoudienne, de l'évacuation des Saoudiens et, entre autres choses, plus particulièrement des liens de trois princes de la famille royale, avec le financement des attentats. 

Sources:
"11 septembre - Rapport de la Commission d'enquête - Rapport final de la Commission nationale sur les attaques terroristes contre les Etats-Unis", (édition Française), Editions des Equateurs;
"Omissions et manipulations de la commission d'enquête sur le 11 septembre", par David Ray Griffin, Editions Demi Lune, collection "Resistance"; 

"La face cachée du 11 septembre", par Eric Laurent, Editions Press Pocket;
"La guerre des Bush", par Eric Laurent, Editions Press Pocket;
www.commission9-11.gov;
www.historycommons.org;
www.govinfo.library.unt.edu.