ATTENTATS DU 11 SEPTEMBRE: LA CONTRE-ENQUÊTE (Partie 23)
La téléconférence à la Maison Blanche. Le Secret Service et la base d'Andrews.
Pendant les attentats, une chose est tout-à-fait anormale, c'est l'absence de réaction de la base d'Andrews, alors que Washington est signalé être la cible d'un avion détourné à trois reprises et que le président bush est alors en visite dans le pays et que l'avion présidentiel devrait normalement être sécurisé, sans compter l'endroit où se trouve Bush pendant une partie de la matinée. La version officielle dira que la base d'Andrews n'avait pas de chasseurs en alerte et que cette base ne faisait pas partie du NORAD (déclaration du général Larry Arnold, commandant du NORAD pour la zone continentale des Etats-Unis, durant la douzième audience devant la Commission).
En effet, Andrews ne dépend pas du NORAD, et ne reçoit pas d'ordres du Gouverneur du District de Columbia, elle est entièrement sous le commandement de la présidence, par l'intermédiaire du Secret Service.
Mais cela n'explique pas pourquoi elle sera appelée à faire décoller des chasseurs extrêmement tardivement, alors qu'elle pouvait (et devait) le faire bien plus tôt, comme nous allons le voir. Ce n'est pas seulement le commandement de la base elle-même qui est a blâmée, il ne fait qu'obéir aux ordres. Et de qui peuvent venir les ordres ? Directement de la présidence (de la vice-présidence) et du Secret Service.
La connaissance en temps réel du trafic aérien civil par le Secret Service.
Cette information déterminante provient de Richard Clarke, qui était conseiller à l'antiterrorisme à la Maison Blanche sous le mandat de Bush. Il en parle dans son livre "Against All Enemies", "Contre tous nos ennemis" (page 6-7), alors qu'il se trouve dans la salle de crise de la Maison Blanche le matin du 11 septembre. Cela se passe à 9h30, au moment même ou passe à la télévision la déclaration du président Bush depuis l'école de Sarasota:
"Je remarquai que Brian Stafford, le directeur du Secret Service, se trouvait maintenant dans la pièce. Il me prit à part....
Stafford me glissa une note. "Les radars montrent des avions qui se dirigent par ici". Le Secret Service disposait d'un système qui lui permettait de savoir ce que voient les radars de la FAA....
Ralph Steiger passa sa tête par la porte de la pièce: "Il y a eu une explosion sur le parking du Pentagone, peut être un attentat à la voiture piégée"."
Etant donné que ce que relate Clarke, n'a pas duré huit minutes, c'est aussi une indication supplémentaire que l'explosion au Pentagone a bien eu lieu à 9h32. Et que, quelque chose a explosé près du parking ou aux environs, qui est proche de la pelouse et bien-sûr du bâtiment. Cela rejoint la possibilité d'un drone qui aurait explosé pour y répandre des débris (1).
Et le fait que le Secret Service connait en temps réel ce qui apparait sur les radars de l'aviation civile, sera également confirmé par Barbara Riggs, lorsqu'elle prendra sa retraite en 2006 du poste de directeur-ajoint du Secret Service. Elle dira: "Grâce aux radars de surveillance et à la ligne directe avec la FAA, le Secret Service pouvait connaitre en temps réel ce qui se passait avec les avions détournés" (interviewé en mars 2006 par le site "Président Council of Cornell Women", un organisme de l'université de Cornell pour la promotion des femmes, lien link).
Le Vol 77 était bien repéré avant 9h32.
Cela confirme aussi que le Vol 77 était bien repéré avant 9h32, puisque dans son livre, Clarke raconte que Stafford lui avait dit, avoir entendu dix minutes auparavant Jane Garvey, administratrice de la FAA, dire qu'il y avait onze avions soupçonnés d'être détournés. Dix minutes avant cela donne aux environs de 9h20. Et Clarke indique qu'il a lui aussi reçu l'information par Garvey à 9h28. Et qu'à la suite de l'atterrissage des neuf autres avions, il n'en restera que deux: les Vols 77 et 93. Donc le Vol 77 était bien repéré vers 9h20 et non à partir de 9h32 comme le fait croire la Commission.
On peut remarquer autre chose, c'est qu'à 9h20, le Vol 93 est donc lui aussi soupçonné d'être détourné. Alors que d'après la version officielle, il ne se passe rien d'anormal avant 9h28 (cela confirmerait la première chronologie du NORAD, disant qu'il avait été contacté par la FAA pour un problème avec le Vol 93 à 9h16). Donc le lot des onze vols soupçonnés de détournement, dans lequel figure les Vol 77 et 93, étaient même peut-être repéré bien plus tôt, depuis 9h16.
Alors que la Commission prétendra que le Vol 77 avait volé sans être repéré durant 36 minutes. Comme nous l'avons déjà vu concernant le détournement du Vol 77, cette durée à été volontairement augmentée, et le témoignage de Richard Clarke dans son livre le confirme. En fait la Commission dit régulièrement que le Vol 77 n'est repéré que par l'aéroport Reagan, depuis sa réapparition à 9h32. Mais d'autres témoignages parlent d'un repérage par l'aéroport de Dulles avant cette heure. Donc que l'information du repérage du Vol 77 est peut-être venu de Dulles et non Reagan depuis 9h20 jusqu'à 9h28 avec certitude (ce serait donc une omission de la part de la Commission, au sujet de l'aéroport qui repère bien le vol. Malgré que l'on puisse se demander pourquoi Reagan ne le repérerait pas lui-aussi).
L'absence de réaction de la part de la Maison Blanche.
Alors la question se pose: pourquoi le Directeur du Secret Service, qui a connaissance que le Vol 77 (ou tout-au-moins celui qui en tient lieu), fait route vers Washington et précisément vers le Pentagone (puisqu'il vole en ligne droite directement sur lui en venant par l'ouest), ne donne pas l'ordre aux chasseurs d'Andrews de décoller, dès 9h20, alors qu'il en a le pouvoir ?
Parce qu'ici ce n'est plus un "défaut d'information" de la part de la FAA qui aurait empêché une intervention (sur laquelle la Commission revient régulièrement en mettant en cause l'aviation civile, avec les questions chroniques: Quand le NEADS est au courant par la FAA ? Quand a-t-elle informée les militaires ?). L'administratrice de la FAA Garvey a bien transmis elle-même l'information pendant la téléconférence avec la salle de crise de la Maison Blanche. A 9h20 au directeur Brian Stafford, puis la répétera à Richard Clarke à 9h28.
C'est bien un réel manque de réaction de la part de responsables de la Maison Blanche, alors qu'ils ont tous les pouvoirs d'agir. Alors pourquoi l'ordre de décoller pour Andrews, viendra aussi tardivement ? Nous verrons plus loin comment les choses se sont passées.
Alors, pourquoi les chasseurs d'Andrews ne reçoivent pas d'ordre de décollage ?
Et bien, pour deux raisons: la première est que les F-16 de Langley ont reçu l'ordre à 9h24 de décoller, pour intervenir au sujet d'un avion détourné faisant route vers Washington (le fameux "Vol fantôme"); Deuxièmement, parce que le Vol 77 n'était plus repéré au radar depuis son détournement (ce qui est faux, comme nous le savons). On voit tout de suite l'importance qu'à eu le stratagème du "Vol fantôme 11", sa confusion entretenue avec le Vol 77 et l'intérêt, pour éviter que les chasseurs d'Andrews ne soient envoyés. En plus de se doubler d'une astuce pour envoyer les F-16 de Langley dans une autre direction par l'utilisation d'un faux écho radar pour simuler le "Vol fantôme", il sert aussi de prétexte, pour ne pas devoir faire appel aux chasseurs d'Andrews, puisque ceux de Langley vont décoller.
De plus, comment peuvent-ils confondre deux avions détournés, qui viennent de deux directions différentes ? Le "Vol fantôme 11" arrive par le nord, depuis New York, et le Vol 77 par l'ouest depuis son détournement (et ils sont bien repérés tous les deux au radar). Comment pourraient-ils les confondre, alors qu'ils arrivent par deux directions diamétralement opposées ?
Une téléconconférence bien dérangeante pour la Commission d'enquête.
Cette téléconférence entre la Maison Blanche, le Pentagone et la FAA est très embarrassante pour la version officielle, au point que le rapport de la Commission se contredira et même mentira à plusieurs reprises à son sujet:
Pour celle au Pentagone: "A 9h20, le personnel de sécurité du Quartier Général de la FAA décide d'organiser une téléconférence avec plusieurs agences, dont le Département de la Défense." Suit une phrase aberrante: "...L'officier du Centre de Commandement militaire qui y participait nous a dit qu'elle était à peine suivie parce que l'information était sporadique, de peu de valeur et qu'il y avait des tâches plus importantes...", ...Cette téléconférence n'a joué aucun rôle dans la coordination d'une réponse aux attaques du 11 septembre..." et le paragraphe termine en disant "...que les militaires n'ont pas été à l'écoute." (page 37 version US et page 56 version Française). Donc, selon le rapport, les informations échangées entre la FAA et le NMCC, Centre de Commandement militaire national (qui est au Pentagone) n'aurait servi à rien. Si la Commission cherche à minimiser l'importance de la conférence entre la FAA et le NMCC/Pentagone, c'est parce que la téléconférence se passe avant que le bâtiment ne soit touché (officiellement, les militaires n'étaient pas au courant du détournement du Vol 77 avant 9h34).
Pour celle à la Maison Blanche: "Les registres indiquent que la conférence a commencée à 9h25 et qu'elle comprenait la CIA, le FBI, les Départements d'Etat, de la Justice et de la Défense, la FAA et le PC de crise de la Maison Blanche. La FAA et la CIA se joignent à la conférence à 9h40." Mais la Commission se contredit en disant que la FAA et la CIA ne la rejoindraient qu'à partir de 9h40, puisqu'elle indique juste avant que les deux agences y participaient "avant 9h30". En disant (page 37 version US et page 56 version Française): "La FAA, la Maison Blanche et le Département de la Défense organisent chacun une téléconférence avec les différentes agences avant 9h30. Aucune de ces conférences ne réunit les responsables compétents de la FAA et du ministère de la Défense - du moins avant dix heures." Que la téléconférence a débutée avant 9h30 c'est vrai, mais que des "responsables compétents" n'y participeraient pas, cela est faux.
Les participants étaient pour les plus significatifs:
- Le Vice-président Dick Cheney, qui a les pouvoirs d'intervenir en l'absence du président Bush, ce dernier ne sera dans Air Force One qu'à 9h56;
- Le secrétaire à la Défense Donald Rumsfeld, qui se trouve au Pentagone (pas "responsable compétent" d'après la Commission);
- Le général de l'Air Force Richard "Dick" Myers, alors président du Comité des Chefs d'état-major;
- La conseillère à la sécurité nationale Condollizza Rice;
- Le conseiller à l'antiterrorisme Richard Clarke;
- L'administratrice de la FAA Jane Garvey, responsable des questions de sécurité pour les compagnies aériennes Américaines et s'occupe des liaisons avec la Maison Blanche en cas de crise (pas "responsable compétente" d'après la Commission);
- Le directeur de Secret Service Brian Sttaford;
On peut remarquer que la Commission cherche à montrer que les participants qui représentaient le ministère de la Défense et la FAA, seraient incompétents (elle continue de vouloir minismier l'importance des échanges entre la FAA et les militaires).
D'autant plus que les protagonistes de la téléconférence "avant 10 heures" sont bien nommément mentionnés (page 37 version US et page 58 version Française): Après que "Vers 9h34, la communication téléphonique est coupée"..., "Elle reprend à 9h37, cette fois sur la forme d'une conférence sur une menace aérienne, qui se poursuivra durant plus de huit heures. Le président, le vice-président, le secrétaire à la Défense, le responsable adjoint des états-majors et le conseiller adjoint à la sécurité nationale Stephen Hadley, vont tous y participer à différents moments, ainsi que le personnel militaire du PC de crise souterrain de la Maison Blanche et l'aide de camps du président à bord d'Air Force One."
On notera une coupure téléphonique très longue avec la FAA. Qui permet à la Commission de s'accommoder une fois de plus, pour sa version officielle (page 37 version US et page 58 Version Française):
"Les standardistes vont faire leur possible pour que la FAA puisse participer à la conférence, mais des problèmes d'équipements ajoutés à la difficulté à trouver des numéros de téléphone protégés vont les retarder. Le NORAD va réclamer avant 10h03 trois fois la confirmation de la participation de la FAA. Le représentant de la FAA qui se joint à la téléconférence à 10h17 n'est aucunement familier avec les problèmes de détournements aériens, n'a aucun contact avec les décideurs..., Les hauts responsables du Département de la Défense ont pourtant fait confiance à cette conférence du NMCC sur la menace aérienne, à laquelle la FAA n'a pu participer durant les 48 premières minutes".
Cela donne à la Commission l'occasion de se contredire encore. Comment le représentant de la FAA pourrait-il n'avoir "aucun contact avec les décideurs", alors que cette conférence qui reprend à 9h37, réunit les plus hautes personnalités du pays, comme le rapport le précise auparavant.
Puis en disant que, suite à la coupure téléphonique à 9h34, la FAA reprendrait la conférence qu'à partir de 10h17, au bout de 48 minutes. 10h17 moins 48 minutes cela donne 9h29, et pas 9h34. Et "Au Centre de commandement militaire du Pentagone, le directeur adjoint réunit une conférence extraordinaire. Elle débute à 9h29... On demande les dérnières nouvelles à la FAA mais la ligne reste silencieuse parce que la FAA ne participe pas à la téléconférence... Vers 9h34 la ligne téléphonique est coupé" (page 37 version US et pages 57-58 version Française). Donc la coupure se produirait à 9h29 (si l'on se base sur la durée de 48 minutes) ou à 9h34 (si l'on se base sur l'heure donnée). On remarquera dans ce passage que la Commission prétend que la FAA ne participerait pas à la conférence avec le NMCC. Alors qu'elle nous a déjà décrit cette téléconférence auparavant, en disant qu'elle a été mise en place "A 9h20".
Que ce soit une conférence qui n'était plus axée sur le même sujet (alors considéré comme une "menace aérienne"), peu importe, les participants n'ont pas bougés et sont toujours aux mêmes endroits, au QG de la FAA, dans le bunker de la Maison Blanche et au Pentagone.
Cette fois la contradiction de la Commission se double d'une incohérence horaire, puisque cela donne deux horaires possibles pour l'heure à partir de laquelle la FAA ne participerait plus à la téléconférence. En fait la Commission (après avoir déjà augmentée la durée de "non détection" du Vol 77) augmente de 5 minutes, la durée de la coupure téléphonique à 9h34, la faisant passer de 43 à 48 minutes (ce ne seront pas les seules fois où la Commission joue avec les horaires comme ça l'arrange).
Le plus gros mensonge de la Commission, c'est de prétendre que la téléconférence n'aurait été décidée qu'à 9h20, qu'elle aurait débutée que peu après 9h20 avec le NMCC et qu'à 9h25 avec le PC de crise de la Maison Blanche. La téléconférence à débutée quelques minutes après le crash du Vol 11, vers 8h50. Cela est précisé dans un Mémorandum de la FAA du 23 mai 2003, suite à une demande de la Commission après le témoignage de Garvey, qui récapitule toutes les informations relatives aux plate-formes téléphoniques. Et confirmé par Laura Brown, du bureau des relations publiques de la FAA, le colonel Michael Jellineck qui supervisait le commandement du NORAD le 11 septembre, et Richard Clarck, qui dit qu'elle était déjà commencée quand il y est arrivé à 9h15.
Et aussi que contrairement à ce que prétend la Commission, le Secret Service était au courant des détournements, puisqu'il peut voir ce que voient les radars de la FAA. Mais bien évidemment, la Commission se garde bien de mentionner cette information capitale.
A 9h30, le Secret Service n'a toujours pas évacué le président.
Stafford dira aussi durant cet aparté à Clarke, au sujet du président qui faisait sa déclaration depuis l'école: "Faut qu'on le sorte de là et qu'on le mette à l'abri...".
Alors une question se pose encore: Pourquoi le Secret Service - qui voit ce que voit les contrôleurs de l'aviation civile, donc qu'il est au courant - ne réagit pas dès le premier détournement du Vol 11 avec son changement de route à partir de 8h27 ? Pourquoi attendre une demi-heure pour se préoccuper de la sécurité du président, alors que le Secret Service est au courant des détournements et des crash sur le WTC, entre 8h46 et 9h03.
Il devrait le faire, parce que George W. Bush est alors en visite dans une école primaire en Floride. Et cette visite est connue de tous, tous les médias l'ont annoncés plusieurs jours à l'avance comme pour n'importe quels voyages présidentiels. Bien-sûr, les Vols 11 et 175 ne se dirigeaient pas en Floride. Mais dès lors que des détournements arrivent et que deux avions percutent le WTC, c'est une situation d'urgence extrême et plus un simple détournement. Qu'un avion détourné pouvait prendre l'école pour cible vient tout de suite à l'esprit. Réagir plus tôt était non seulement leur travail, mais aussi leurs intérêts, puisqu'ils sont avec le président dans l'école primaire. Si le président est visé, ils deviennent aussi la cible.
Alors pourquoi n'évacueront-ils pas Bush de l'école tout de suite, alors qu'ils savent ? Cela nous porte à nous intéresser aux faits et gestes dans l'école, tout comme à Washington et ce qui se passe à Andrews.
Reconstitution des évènements.
A Sarasota.
- Le président est hébergé au complexe hôtelier de Colony Beach sur Longboat Key, en Floride;
- Après 8h00, il participe à une séance d'information quotidienne avec l'agent de la CIA Mike Morell et il téléphone avec Condollezza Rice, conseillère à la sécurité nationale. Le briefing se termine à 8h15;
- Le conseiller à l'éducation pour le président, Sandy Kress, rencontre le président pour préparer la visite de l'école prévue à 9h00. Alors qu'il n'y a rien d'exceptionnel pour une telle visite et que le président Bush est habituellement très ponctuel pour les visites officielles, après avoir parlé de la visite, la discussion avec le président se poursuivra pendant dix minutes au sujet de la politique au Texas (cela a étonné Kress parce que ça n'arrivait jamais). Ce qui fait que le cortège présidentiel quittera l'école à 8h39 au lieu de 8h30;
- Les neuf miles de route à parcourir pour arriver à l'école, seront fermé à la circulation dans les deux sens pour les autres véhicules, par la police. Entre 8h46 et 8h55, le cortège entend à la radio qu'un avion s'est écrasé sur le WTC. L'agent Mike Morell contactera le centre d'opération de la CIA pour avoir des informations (mais officiellement le président n'est pas au courant). Le cortège arrivera à l'école élémentaire Emma E. Booker à 8h55;
- Entre 8h55 et 9h00, c'est à ce moment que Bush apprend le premier crash. C'est le capitaine Deborah Loewer, directrice de la salle de crise de la Maison Blanche qui fait partie du cortège qui lui en parlera la première (informée par son adjoint de Washington), pour lui dire que Condy Rice est en ligne et veut lui parler (Bush niera toujours par la suite avoir été au courant à ce moment). Il y aura plusieurs versions de l'information donnée ensuite par Karl Rove au président, d'abord se serait un petit bimoteur et peut être que le pilote aurait eu une crise cardiaque (conversation entendue par un photographe de presse), puis que ce serait un vol commercial, mais que ce serait toujours un accident. Bush ne prend pas l'appel de Rice immédiatement et parle avec le personnel de l'école;
- A 9h00, Bush prend enfin la communication de Rice, qui lui parle d'un avion commercial qui a percuté le WTC mais elle n'a pas plus d'informations;
- Entre 9h03 et 9h06, le président est dans la classe avec les élèves. Il y a 150 personnes en tout dans l'école, en majorité personnel de sécurité et journalistes. Mais alors que les lieux peuvent être une cible, non seulement le président n'est pas mit à l'abri, mais les personnes présentes ne sont pas évacuées et la visite n'est pas annulée;
- Entre 9h06 et 9h16, c'est la séance de lecture avec les élèves. C'est à ce moment que Bush apprend le second crash par son chef de cabinet Andrew Card qui lui chuchote à l'oreille. Et Ari Fleischer lui passera une feuille de papier avec écrit "Ne dites rien encore". Il y a des compte-rendus disant que le président a quitté la salle de classe à 9h12. Mais cela est contredit par la durée totale de l'enregistrement de la séance de lecture, qui dure sept minutes supplémentaires et se termine avant que Bush ne quitte la salle;
- A 9h16 il se rend ensuite dans une salle de classe voisine avec son personnel. Il est en communication avec Dick Cheney à la Maison Blanche, avec le gouverneur de New York et le directeur du FBI. Il apprend par ce dernier que les deux avions qui ont frappés le WTC sont bien des vols commerciaux et que l'un d'eux a été détourné après avoir décollé de Boston. Ensuite il rédige trois pages de notes pour faire son intervention devant les journalistes présents dans l'école (les journalistes savent tous pour le premier crash depuis l'arrivée du président);
- A 9h30, le président fait son intervention devant les caméras;
- Après 9h30 Bush sort de l'école et à 9h34 le cortège présidentiel quitte Sarasota pour rejoindre le Sarasota-Bradenton International Airport. En chemin il tente de joindre Cheney sur une ligne sécurisée mais il n'arrive pas à obtenir la communication (des problèmes de communication se produisent au même moment à Washington). Il se servira ensuite d'un téléphone cellulaire durant le trajet jusqu'à l'aéroport;
- Entre 9h38 et 9h43, Bush qui est toujours sur la route apprend le crash sur le Pentagone;
- A 9h43, le cortège arrive à l'aéroport. Mais Air Force One ne décollera qu'à 9h56 pour une destination inconnue;
- A 9h55, un avion AWACS (d'un groupe d'AWACS en mission de formation au large de la côte) reçoit l'ordre de se détacher du groupe et de suivre Air Force One. Le pilote croira a un exercice. A cause de mesures décidées par le général Arnold avec le général Ben Robinson, pour que les AWACS de la 512ème escadrille de commandement, apportent un soutien pour les exercices militaires prévu le 11 septembre. Mais quand il détectera bien Air Force One et apprendra les attentats il comprendra que ce n'est pas un exercice;
- A 9h56, Air Force One décolle très rapidement. Mais il n'est accompagné d'aucun chasseur d'escorte (alors que le Secret Service à connaissance des attentats depuis bientôt une heure). Ils avaient tout le temps de préparer une protection aérienne;
- Après le décollage, quatre F-16 de la Garde Nationale du Texas (147ème escadrille de chasse basée à Houston) et deux F-15 de la Garde Nationale de Floride (125ème escadrille de chasse) reçoivent l'ordre de décoller pour escorter l'avion présidentiel. Deux d'entre eux seulement rejoindront à 11h30 Air Force One et atterriront avec lui sur la Barksdale Air Force Base en Louisiane. Bush y restera jusqu'à 13h37 avant de décoller pour le Nebraska;
- A 10h32, Cheney appelle Bush pour lui indiquer une menace contre Air Force One (nous y reviendrons). Plusieurs témoignages de personnes présentent dans la salle de crise à la Maison Blanche diront qu'il n'y avait pas de risques majeurs, puisque Air Force One était en vol est escorté par des chasseurs. Et que d'après certains, Cheney a sans doute augmenté la "menace" sur l'avion présidentiel, pour pouvoir garder le président éloigné de Washington.
A Washington.
- A 8h30, le vice-président Dick Cheney et Condolleezza Rice sont dans leur bureau à la Maison Blanche;
- Peu après 8h46, la FAA ouvre une ligne téléphonique prioritaire avec le Secret Service pour informer la Maison Blanche de tous les évènements;
- Entre 8h46 et 8h55, le directeur-adjoint de la "Situation Room", la salle de crise de la Maison Blanche, informe son directeur le capitaine Deborah Loewer qui est à Sarasota, du premier crash. Durant le même laps de temps, Condolleezza Rice téléphone elle-aussi à Loewer pour l'informer de l'accident;
- A partir de 8h55, il y a des problèmes dans les liaisons téléphoniques dans la zone de Washington (même celles qui sont pourtant des lignes sécurisées). Cela affectera entre autres le directeur de la CIA George Tenet et d'autres responsables voulant communiquer avec des institutions dans la capitale. Dans la population il se produira les mêmes problèmes avec des téléphones cellulaires après que le Pentagone soit touché;
- 9h00-9h08, Rice est Cheney sont emmenés par les agents du Secret Service dans le bunker de la Maison Blanche. La version du rapport mentionne que Cheney y arrive à "peut-être 9h58", il se serait attardé au téléphone dans le couloir qui y mène, mais cela ne correspond pas à plusieurs témoignages (Clarck, Minetta, Rice...) disant qu'il s'y trouve depuis environ 45 minutes avant;
- A 9h20 le directeur du Secret Service Brian Sttaford est informé par Jane Garvey qu'il y a onze autres avions pouvant avoir été détournés (les Vol 77 et 93 en font parti);
- A 9h28, Jane Garvey redonne la même information au sujet des onze vols à Richard Clarck;
- A 9h34, coupure téléphonique de 48 minutes avec la FAA;
- A 9h30, Brian Sttaford dit à Richard Clarck qu'à 9h20, Jane Garvey lui a dit qu'il y avait onze autres avions détournés possibles;
- A 9h37, reprise de la téléconférence pour "menace aérienne", mais la FAA n'est plus en communication depuis 9h34;
- A 9h40 Rumsfeld quitte son bureau "pour sortir se rendre compte des dégâts" d'après ses dires ou pour "venir en aide aux sauveteurs" d'après le rapport. Pourquoi quitter son poste alors que les images du Pentagone sont retransmises en direct à la télévision ? Il ne revient que vers 10h00 ou 10h20 (les rapports et témoignages sont contradictoires);
- Entre 9h45 et 9h56, Cheney parle longuement avec le président et lui demande de se tenir loin de Washington. Condolleezza Rice téléphonera aussi au président pour le dissuader de revenir à Washington. Mais pourquoi Air Force One risquerait quelque chose, alors que, comme nous l'avons vu précédemment, un Boeing 747 de commandement militaire de type "Doomsday", survole la Maison Blanche sans aucune escorte aérienne, depuis 9h30 ? Le besoin de Cheney de tenir Bush à l'écart doit être délibérément voulu, plutôt que de correspondre à un désir de protéger le président;
- A 10h17, la FAA rejoint la téléconférence pour "menace aérienne".
A la base d'Andrews.
- Avant 10h30: Officiellement, aucune communication avec la base d'Andrews de la part de la Maison Blanche ou du Secret Service (en fait, au moins un officier de la base a appelé le Secret Service pour demander des ordres avant 10h30, nous y reviendrons);
- A environ 10H30, n'ayant toujours pas reçu d'ordres, mais ayant reçu des communications indirectes, d'autres organismes, rapportant que le Secret Service souhaiterait faire décoller les chasseurs d'Andrews (mais dans de cas, pourquoi le Secret Service ne donne pas d'ordre ?), le général David Wherley, commandant la Garde Nationale du district de Columbia, fait contacter la Maison Blanche par un agent du Secret Service qui est sur place à Andrews, et chargé de la liaison avec la Présidence. Ce dernier recevra des instructions de son homonyme à la Maison Blanche, qui dira les recevoir du Vice-président lui-même.
Les ordres étaient de faire décoller les avions avec l'ordre de protéger la Maison Blanche et d'abattre tout avion qui menacerait le Capitole. Ce qui a été interprété par le général comme "libre de tirer", ce qui veut dire que la décision d'ouvrir le feu, revient au pilote lui-même ou au leader de la formation. Mais pourquoi uniquement "protéger la Maison Blanche et d'abattre tout avion qui menacerait le Capitole". Alors que n'importe quels bâtiments pourraient être pris pour cible ? Cet ordre de se concentrer sur le Capitole et la Maison Blanche uniquement est pour le moins étonnant, au lieu de leur demander de protéger la capitale et d'intervenir pour n'importe quel avion suspect;
- A 10h42, deux chasseurs d'Andrews (113ème escadrille) décollent et deux autres qui prendront l'air à 11h11 auront les mêmes ordres. La raison pour laquelle deux autres ne décolleront qu'une demi heure plus tard, est parce qu'il fallait les équiper de missiles. Bizarrement, la base d'Andrews avait des chasseurs en alerte, donc déjà équipés. Alors pourquoi a-t-il d'abord fallu les équiper de missiles avant de les faire décoller ? Et différents médias parleront d'un décollage juste après la frappe sur le Pentagone (Nous y reviendrons).
Conclusion.
- Depuis les détournements, le Secret Service est au courant directement, puisqu'il est relié au système-radar de la FAA;
- Le fait que Bush "traîne des pieds", dans l'école Saratosa et s'y attarde, et allonge la durée de son briefing du matin ce qui le fait arriver en retard, montrerait qu'il devait être au courant que, quelque chose allait se passer le matin du 11 septembre. Il ne devait pas être au courant de tout (nombre d'avions détournés, où allaitent-ils s'écraser ?), mais en tous cas, alors que le premier carsh ne semble pas l'inquiéter plus que ça, l'information sur le second le surprend visiblement, et c'est là qu'il s'attarde, alors qu'il devrait être évacué immédiatement;
- Des responsables du Secret Service devaient savoir que le président ne risquait rien dans l'école. Donc au Secret Service et/ou à la Maison Blanche, des personnes devaient savoir pour les attentats à l'avance et connaitre les objéctifs visés;
- Le Vol 77 est bien repéré depuis 9h20 avec certitude et peut-être avant, depuis 9h16. Et cela est connu par tous: la Maison Blanche, le Département de la Défense donc le Pentagone, le Secret Service, la FAA...etc. Mais ils ne réagissent pas, parce que les chasseurs de Langley ont reçu l'ordre de décoller;
- Cela montre que le "Vol Fantôme" n'a pas seulement servi à détourner les F-16 de Langley de leur destination initiale et les éloigner de Washington, mais aussi de prétexte pour ne pas avoir à faire décoller les chasseurs de la base d'Andrews;
- Cheney veut garder le président Bush éloigné de Washington, il ne doit pas vouloir "l'avoir des les jambes" comme on dit. Cela montrerait que Cheney souhaite "garder la main" le plus longtemps possible sur les évènements;
- Même si au final c'est le vice-président Cheney qui leur donne d'ordre de décoller, cet ordre et bien tardif et n'est pas dû à la perspicacité du Secret Service, loin de là. On peut même se demander si les chasseurs auraient vraiment décollés, si le général Wherley n'avait pas contacté lui-même la Maison Blanche par l'intermédiaire de l'agent du Secret Service présent sur la base, pour demander des ordres;
- L'ordre donné aux chasseurs de ne protéger que la Maison Blanche et le Capitole, correspond comme par hasard exactement aux cibles, qui seront officiellement présentées comme devant être celles choisies par les pirates de l'air du Vol 93. Cela pourrait vouloir dire que Dick Cheney connaissait bien les cibles des attentats à l'avance;
- Et des coupures des liaisons téléphoniques sécurisées ont bien eu lieu à Washington pendant les attentats, et surtout à partir de 9h34 pour la FAA, pendant plus de quarante minutes. A-t-on voulu empêcher des informations de filtrer de la part de la FAA pendant la téléconférence durant cette période ?
(1) Pour plus d'informations, voir "Les attentats du 11 septembre: La contre-enquête (Parties 20 et 21).
Sources:
"11 septembre - Rapport de la Commission d'enquête - Rapport final de la Commission nationale sur les attaques terroristes contre les Etats-Unis", (édition Française), Editions des Equateurs;
"Un autre regard sur le 11 septembre, 10 ans après le nouveau Pearl Harbor 2", par David Ray Griffin, Editions Demi Lune, collection "Résistances";
"Franchir le Rubicon", Tome 2, par Michael C. Ruppert, Editions Nouvelles Terres;
www.historycommons.org.