AMITYVILLE, AU-DELA DE LA LEGENDE (Partie 2)

Publié le par Scaramouche

Que s'est-il passé éxactement durant la nuit de la mort de la famille De Feo ? 

Au-delà du côté "maison hantée", qu'ont uniquement retenu beaucoup de personnes du public, il ne faut pas oublier que nous sommes aussi face à une affaire criminelle, certe exceptionnelle, mais qui reste être des crimes classiques. Et d'un autre côté des manifestations paranormales qu'auraient connu la famille Lutz. Nous allons d'abord chercher à comprendre ce qui ce serait passé exactement dans la nuit du 14 novembre 1974. Ensuite nous verrons si la maison du 112 Ocean Avenue était bien hantée, selon l'histoire de ses occupants successifs. Et s'il s'y est réellement produit ce qui a été relaté dans le livre de Jay Anson.

 

La maison à l'époque de la famille De Feo, qu'ils avaient baptisée "De grands espoirs".

 

Les évènements dans la nuit du 13 novembre 1974.

Selon les témoins, au matin du 13 novembre 1974 vers 6h30, Ronald Jr. arriva dans le bar d'Amityville "Henry's Pub" (renommé "The Wiches Brew" dans le livre de Anson), dans lequel il avait ses habitudes. En déclarant  que ses parents avaient été assassinés. Il dira à son ami Bobby au bar: "Bobby, tu dois m'aider. On a tiré sur mon père et ma mère". Des amis de Ronald et des clients du bar - John Altieri; Joseph "Joey" Yeswit; Al Saxton; Robert "Bobby" Kelske et le propriétaire de bar, William Scordamaglia - l'accompagnèrent chez lui. Ils s'intassèrent tous les six dans la Buick Electra Bleu de Ronald. Arrivé rapidement sur les lieux - il n'y a qu'un pâté de maison entre le domicile et le bar - ils découvrirent que non seulement les parents avaient été tués, mais également leurs quatres enfants. La police fût appelée au 112 Ocean Avenue par Joey Yeswit à 6h35 (ce qui fait que Ronald a dû en fait arriver au bar avant 6h30) et ce seront l'officier Kenneth Greguski et le sergent William Smith qui feront le constat d'homicides. Les agents de police emmenèrent Ronald chez le voisin, Rufus Ireland, parce qu'à ce moment, Ronald n'était pas encore accusé, il était considéré comme témoin. Il racontera à la police qu'il s'était levé le matin pour aller travailler, qu'il n'avait alors vu personne de sa famille et que c'était en rentrant du travail, qu'il avait découvert ses parents morts (1).

 

Les constations de la police.

La maison fût fouillée complètement (gallerie des photos prisent par la police, Lien). On trouva six armes à feu, appartennant au père ou au fils. Mais aucune de ces armes n'avaient servi cette nuit-là. Chaque victime avaient été trouvées alongées sur son lit, sur le ventre, en tenu de nuit. D'après les premières constatations, aucune ne montrait de signes de lutte ou de résistance. Ni qu'elles auraient entendues ou auraient été reveillés par les coups de feu. Le médecin légiste, le Dr. Howard C. Aldeman, s'occupa des corps. Les analyses montrèrent que aucune des victimes n'avaient été droguées. Il sera établi que les parents avaient été tués chacun de deux coups de feu et un seul pour chacun des enfants. Le chien des De Feo, Shaggy, fût retrouvé attaché par sa laisse dans la cuisine. Chose qui intrigua vivement les policiers, les voisins interrogés dirent tous qu'ils n'avaient pas entendu le moindre coup de feu. L'arme utilisé, une carabine Remington, modèle Marlin 336 RC, calibre 35mm (finalement retrouvé le 15 novembre dans l'eau des Docks de la ville, approximativement à l'endroit indiqué par Ronald, Lien) n'avait pas de silencieux et, surtout en pleine nuit, huit détonnations auraient dû être entendues au minimum par les voisins les plus proches.

Ronald Jr. subit un interrogatoire serré (sévère mais il ne fût pas brutalisé) au commissariat de police, qui dura plusieurs heures. Ronald finit par avouer être l'auteur du meurtre de ses parents et de ses frères et soeurs. Il déclara: "Tout a été si vite. Une fois que j'avais commencé, je ne pouvais plus m'arrêter. ca été si vite...". Il décrira chacun des meurtres, ce qui ne l'empêchera pas de donner plusieurs versions des faits, quand les questions des policiers se firent plus précises. Après les meurtres, il dira avoir pris une douche, s'être rasé, avoir rassemblé ses vêtements ensanglanté, rammassé les cartouches tirées, et avoir mis le tout dans une taie d'oreiller. Les enquêteurs retrouvèrent effectivement les objets où il l'avait dit et on retrouva l'arme du crime à l'endroit indiqué (Photos des boites de munitions, de l'étui du fusil, avec les vêtements à gauche, Lien et sur les six douilles, Lien, le tout à terre à l'extérieur). D'autre objets seront retrouvés dans une bouche d'égoût, dans la rue . C'est William Weber qui fût assigné à Ronald comme avocat commit d'office, pour le défendre.

Mais ce qui intriguait le plus la police d'Amityville, ce sera bien-sûr le mobile des crimes. Personne ne pouvait expliquer une telle turie et pourquoi un individu avait tué délibérément l'un après l'autre, son père, sa mère, ses deux frères et ses deux soeurs. Il faut ajouter que les enquêteurs ont toujours douté qu'un tueur unique ait pu commettre tous les meurtres sans complicité. Ce sera pendant son procès que son avocat présentera comme défense que Ronald De Foe aurait "entendu des voix" qui "lui avaient commandées" de tuer tous les membres de sa famille. 

Après un long procès, Ronald Joseph "Butch" De Feo a été reconnu coupable de crime au second degré à l'unanimité du Jury (si ça avait été un crime au premier degré il n'aurait certainement pas échappé à la peine de mort, en vigueur à l'époque), pour avoir tué son père, sa mère, ses deux frères et deux soeurs. Le psychiatre qui examina Ronald rendra son rapport en concluant qu'il était fou. Le 4 décembre 1975, l'accusé a été condamné à six peines de 25 ans de prison consecutives. Aucun autre suspect n'a jamais été poursuivi pour ce crime. Officiellement, Ronald Jr. De Feo a agi seul. Le prétendu mobile des meurtres serait une assurance-vie en cas de décès des membres de la famille, d'un montant de 290.000 dollars qu'il espérait toucher. Mais des éléments montraient des complicités, avec d'autres personnes que Ronald, impliquées dans les meurtres.

Ronald De Foe est depuis toujours emprisonné à la prison de Haven Green, à Stormville, dans l'état de New York.

 

La famille De Foe.

La famille De Foe, d'origine Italienne et catholique, se composait du père, Ronald Sénior agé de 44 ans; de la mère, Louise (née Brigante) agée de 43 ans; Ronald junior (l'auteur des meurtres) agé de 23 ans; Down agée de 18 ans; Allison agée de 13 ans; Marc agé de 12 ans et John agé de 9 ans.

On apprendra que dérrière la façade de famille sans histoires, le père était plutôt irrassible et sujet à de fort accès de violence envers sa femme et surtout leurs enfants. Les excès d'humeur sans raisons apparentes étaient courantes, et Ronald Jr. en fera les frais à de nombreuses reprises.

Des témoins diront que le père de Ronald, était "un monstre", qu'il battait sa femme et ses enfants, que Ronald Jr. avait fait plusieurs fugues pour quitter le foyer. Ce climat eu des repercussions sur le caractère de ce dernier et ce, dès sa petite enfance. Il était indiscipliné à l'école, n'hésitant pas à jeter des objets à la tête des instituteurs et fût renvoyé de plusieurs écoles. Plus tard on le montra à un psychiatre, le Dr. Fried, qui fît plusieurs séances avec lui. Cela eu l'air de le calmer pendant un temps. Mais quand les séances avec le psychiatres prirent fin, Ronald se mit à boire, puis s'orienta vers les drogues. D'abord des barbituriques, le LSD, puis l'héroïne. Et le fait de boire de l'alcool devint chronique. Les parents tentèrent, afin de canaliser la mauvaise tournure que prenait la vie de leur fils, de l'envoyer à l'armée. Le bureau de recrutement l'envoya à Fort Hamilton, basé à Brooklyn, dans l'état de New York. Là, un psychologue militaire voulu évaluer son état. Par la suite, il s'évera que le grand-père maternel de Ronald, Michale Brigante paya cinq mille dollars un homme d'influence, pour faire quitter l'armée à son petit-fils. Est-ce cette tentative de corruption ou le résultat de l'expertise du psychologue, toujours est-il que Ronald junior revint à la vie civile et revint chez ses parents. Mais il commettra de nombreuses infractions (surtout des vols) et il avait déjà un casier judiciaire.

Beaucoup de connaissances de Ronald n'osaient pas se rendre chez lui, parce que le sachant violent et colérique, ils avaient peur de son père, une force de la nature pesant pas moins 127 kilos.

Les De Foe ne manquaient pas d'argent. Le père était concessionnaire de voitures. Quelques semaines avant la nuit tragique, le père accusera Ronald de lui avoir subtilisé plus de vingt mille dollars et contacta la police. Et il y eu une bagarre entre Ronald et son père. L'examen médical de Ronald  Jr. le 18 novembre montra des traces de coups sur l'abdomen, remontant de quatre à sept jours, et Ronald Jr. reconnaitra s'être battu avec son père le 11 novembre (lien vers le rapport, Lien). Cela remonterait au 11 novembre avec un délai de sept jours. Mais avec un délai de quatre jours, cela pourrait confirmer une bagarre la nuit des meurtres. 

Des rumeurs circuleront, à cause du fait que les De Foe étaient d'origine Italienne et avaient beaucoup d'argent. Et le père, Ronald sénior, sera soupçonné à tort, dans l'esprit de beaucoup de gens après sa mort, d'avoir de prétendus liens avec la Mafia, avec des allégations d'extortion de fonds, de fraude, et même de plusieurs meurtres. Il faut dire que le 9 septembre 1934, Peter De Feo avait, avec quatre hommes, sur l'ordre de Vito Genovese, tué par balle Ferdinand Bocci, un lieutenant du clan Genovese (et il ne sera jamis condanné pour ce crime). Mais que Ronald De Feo lui-même aurait réellement eu des liens avec le milieu, cela n'a jamais été prouvé.

Dawn, jeune fille de 18 ans, avait eu aussi maille à partir avec son père. Cette dernière avait un petit ami (William Davidge, 17 ans au moment des faits) auprès de qui elle souhaitait partir vivre en Floride (confirmé par celui-ci, avec son témoignage tardif, un "affidavit", le 24 juin 1990, Lien). Apprenant ses intentions, son père s'y opposa formellement. Et il y eu même d'après Davidge, un "sévère incident" entre Dawn et sa mère et son père à cause de ça. 

Par la suite, certaines personnes liées à l'enquête sur la mort de la famille De Foe, soupçonnèrent des rapports incestieux entre Dawn et son frère Ronald (ce qu'il a toujours réfuté). Mais d'après d'autre, il se pourrait que ce soit le père, qui aurait entretenu des relations incestueuses avec sa fille. Mais là encore, rien n'est prouvé. 

 

Les différentes versions de Ronald De Feo.

Ronald a donné plusieurs versions ds évènements de la nuit où sa famille a été assassinée:

1974: Ronald dit à la police qu'un homme nommé Tony Mazzeo était probablement responsable de ces meurtres;

1974: Ronald avoue à la police qu'il a tué les six membres de sa famille et leur dessine une carte de l'endroit où il a caché les vêtements qu'il portait ainsi que l'arme;

1975: Ronald raconte à un surveillant de prison nommé James DeVito qu'il était dans la maison avec Bobby Kelske, Mindy Weiss, et un autre homme et une femme, dont il ne donne pas les noms. Dans cette version, il prétend que les quatre autres personnes étaient responsables de la mort de la famille;

1975: Ronald dit à un codétenu qu'il a seul, tué toute sa famille;

1975: Ronald dit à sa tante Phyllis Procita qu'il a été réveillé par des coups de feu, qu'il s'est caché dans le local sanitaire hors sa chambre, et plus tard a trouvé sa famille morte;

1975: Ronald dit à Phyllis Procita que son ami est venu à la maison, est monté dans sa chambre, s'est y endormi, et qu'il était incapable de réveiller cet ami quand il est monté se coucher. Il a affirmé qu'il a demandé à l'aube à cet ami de se lever, et qu'il a ensuite quitté parce qu'il devait aller travailler. À son retour à la maison, Ronald a trouvé sa famille assassinée;

1975: Ronald dit à Phyllis Procita que Tony Mazzeo a commit les meurtres;

1975: Ronald dit à Phyllis Procita que Bobby Kelske à tué sa famille;

1975: Ronald dit à Phyllis Procita que M. DeGennaro tué sa famille;

1975: Ronnie dit à Phyllis Procita que Dawn a tué sa famille;

1975: Ronald avoue devant le tribunal qu'il avait agi seul pour tuer sa famille - un aveu judiciaire;

1979: Ronald donne une interview audio à Hans Holzer dans laquelle il admet encore avoir agi seul;

1986: Ronald dit à Bob Keeler du journal "NewDay" que Dawn a tiré et a tué son père et a ensuite été tué par sa mère. Puis, se sentant désemparé, la mère a tiré et a tué ses enfants Allison, Marc et John avant de se suicider. Qu'il est ensuite revenu à la maison, a vu le carnage, entra dans une colère et a tiré sur sa mère blessée; 

1992: Lors de son audition (n° 440), Ronald prétend que Dawn avait tué tout le monde, mais qu'il n'a pas abattu sa soeur;

1993: Ronald donne une interview audio où il affirme qu'il était dans la cave avec un demi-frère fictif, et comment ce dernier et lui-même ont couru à l'étage après avoir entendu les coups de feu. Dans cette version, après que Ronald ait tué Dawn, lui et son "demi-frère" auraient été croisés dans le couloir par une personne inconnue qui "s'est précipité dans les escaliers et sur ​​la porte d'entrée.";

1999: Ronald déclare devant la Commission des libérations conditionnelles, que des "autres personnes" ont commis les meurtres, et qu'il n'a pas tué Dawn;

2002: Ronald raconte dans le journal "New York Post" que lui et Dawn étaient responsables des meurtres;

2005: Ronald déclare devant la Commission des libérations conditionnelles qu'il a tué ses parents, a quitté la maison, et revenu et constaté que Dawn avait tué Allison, Marc et Jean, puis admet avoir tué Dawn;

2007: Ronald déclare devant la Commission des libérations conditionnelles qu'il ne peut tout simplement pas se souvenir des événements de cette nuit.

 

Les nouveaux éléments découverts depuis 1974, suite à une enquête privée.

Herman Race, un ancien détective de la police de New York, a été embauché par Michael Brigante Sr. (le père de Louise Brigante-De Feo) pour enquêter sur les meurtres. Brigante avait témoigné au procès qu'il ne pensait pas que son petit-fils avait agi seul pour perpétrer ces crimes. Depuis, Brigante avait engagé Race, un enquêteur accrédité et aussi un ami, pour établir comment les choses s'étaient passées. Que les élémernts viennent à confirmer ou infirmer la culpabilité de Ronald.

Des preuve finalement découvertes ont permis d'établir qu'il y avait plusieurs hommes armés et au moins deux fusils utilisés lors de la nuit des crimes. Au cours d'une audience privée ainsi qu'au procès, les conclusions ont été corroborées par le procureur et le médecin légiste, qui s'étonnaient qu'un unique individu puisse être accusé d'être le seul tireur.

Le 30 novembre 2000, l'enquêteur Ric Osuna, auteur du livre "La nuit de la mort des De Foe" publié en 2002, a rencontré et interrogé Ronald pour son enquête. Ce dernier lui a avoué que, en même temps que sa soeur Dawn, lui et un de ses amis avait réellement commis les meurtres en désespoir de cause. Ce fait a été confirmé par une lettre écrite par Ronald De Feo. Il avait écrit: "...c'était assassiner de sang-froid. Méthodiquement. Pas de fantômes. Pas de démons. Juste trois personnes dont je faisais partie." (lien vers la lettre, Lien).

Lors de l'entrevue, le développement des heures qui ont précédées les meurtres a émergé. Le ménage De Feo avait été dans un état frénétique au cours de la soirée du 12 novembre 1974. Le père de Ronald, selon ce dernier, s'en était régulièrement prit à sa famille. A la fin de la soirée, Ronald, sa soeur Dawn, et deux des amis de Ronald sont descendu au sous-sol, pour discuter entre eux.

Furieuse que son père l'empêchait de rejoindre son petit ami en Floride et usée par des années de violence physique, Dawn dévoila auprès de son frère aîné, son intention de tuer leurs parents. Ronald a d'abord refusé. Mais après l'abrutissement de drogues, d'alcool et le désespoir vécu au cours des dernières heures, Ronald a finalement accepté de répondre à la demande macabre de Dawn. Ronald et Dawn, accompagné de leurs deux amis, ont quitté le sous-sol et se dirigèrent vers la chambre de leurs parents au deuxième étage. Il était environ 1h00 le 13 novembre 1974. Pendant qu'un des deux amis soit revenu avec son Colt Python, Ronald lui, s'était armé d'une carabine Marlin calibre 35mm.

Une bougie brûlait sur ​​la commode de son père, la lumière de salle de bains du deuxième étage était allumée, et une lampe de poche de style militaire qui a ensuite été retrouvé par la police sur le fauteuil brun dans le couloir à l'extérieur de la chambre principale (Lien) étaient leur seule source de lumière. 

Les parents ont été attaqués alors qu'ils se mettaient au lit. Le père a cependant était en mesure de se défendre et à lutté contre les assassins. Il avait esquivé la premier tir, mais une seconde balle l'a frappé à mort. La mère, Louise, était déjà couché dans son lit quand on lui tira dessus, elle gémissait mais elle n'était pas morte. On l'acheva d'une deuxième balle (photo de la police, montrant les corps, Lien).

Bien que leur plan initial prévoyait d'emmener les plus jeunes frères et soeurs chez leurs grands-parents à Brooklyn, Dawn, selon Ronald, a tuée les trois enfants pour les éliminer en tant que témoins et les empêcher de parler. Ronald a affirmé qu'il n'était pas dans la maison au moment des meurtres des enfants, mais qu'il a apprit par l'un de ses amis, qui avait assisté à la scène, quand il venait le chercher pour les aider au nettoyage. Même en simulant un accès de folie au procès, Ronald De Feo n'a jamais admis avoir tiré sur les enfants.

Marc et John ont vu leur soeur ainée entrer dans leur chambre avec un fusil. Dawn a froidement ordonné aux garçons de se mettrent sur le ventre la tête dans l'oreiller, parce qu'il lui était plus facile de les tuer sans voir leurs visages (Photo du corps de John prise par la police, Lien). Un indice que les De Feo étaient éveillés au moment des meurtres repose sur la position du corps de Marc. Parce que Marc avait subi une blessure pendant un match de football, il était contraint de dormir sur le dos. Pourtant, il a été abattu dans le lit en étant allongé sur le ventre. Le procureur a confirmé ce fait au procès (Photo du corps de Marc prise par la police, on remarque sur la droite un enquêteur de profil, bas du visage, bras et haut du corps, qui a l'air de se refléter dans un grand plastique tendu en travers de la pièce,  à moins que ce ne soit une surimpression, Lien)

Ensuite Dawn est entrée dans la chambre de sa jeune soeur Allison. Debout à la porte, Dawn a soulevée le fusil, tandis qu'Allison avait légèrement relevé la tête pour la regarder. La mort a été instantanée, la balle est entrée par la joue gauche de Allison et est ressortie par l'oreille droite. Tirer dans le visage d'Allison était intentionnel et destiné à défigurer la jeune fille (Photo du corps prise par la police, les traces sur la porte sont des relevés d'empreintes, Lien).

Ronald, revenant sur les lieux, était furieux de l'assassinat des trois enfants, il s'est confronté à Dawn dans sa chambre au troisième étage. Après avoir lutté brièvement pour lui prendre le fusil, Ronald a pris le dessus et a fait tombé sa soeur sur son lit en l'assommant avec la crosse. Comme elle était inconsciente sur son lit, Ronald a placé le canon du fusil sur la tête de Dawn et a tiré (Photo du corps prise par la police, on remarque qu'elle est sous les couvertures. Aurait-elle été recouverte avec la couverture ou mise dans le lit après le meurtre ? Ronald ne dit pas toute la vérité, Lien).

Voilà la version de Ronald. Mais on peut néanmoins être certain de plusieurs choses.

 

Les crimes ont bien eu lieu entre 3h00 et 3h15.

De plus, avec deux autres photos prises par la police du corps de Allison, où le corps a été retourné (je préviens les âmes sensibles, la seconde photo est très sanglante !), on peut constater que la position des membres du corps est exactement la même que celle de la position couchée (photo couché sur le ventre, Lien; photo du corps retourné, Lien). Cela signifie que le corps avait déjà sa rigidité cadavérique au moment de sa découverte par la police. Les policiers ont enlevé les corps peu après leur arrivée alors qu'il faisait encore nuit, donc si l'on retire trois heures (délai pour obtenir la rigidité cadavérique), cela fait que la mort est bien survenue entre 3h00 et 3h30 du matin dans la nuit du 13 novembre. D'ailleur le médecin légiste établira l'heure de la mort des victimes "quelques temps après 3h00 le 13 novembre" (Lien).

(Les deux autres photos d'Allison montrant des gros plans du visage que l'on trouve aussi sur Internet ont été prises après que le corp ait été placé dans le sac mortuaire. Elles semblent avoir été faites à la morgue, à l'ouverture du sac).

 

La rumeur erronée d'un soi-disant "septième corps".

Je ne montre pas les deux photos de la victime (Allison) par pur "voyeurisme", mais pour couper-court à une éventuelle méprise. En effet, il existe une autre photo circulant sur Internet, qui est parfois présentée comme étant celle d'Allison (lien vers cette photo, avec les mises en garde de rigueur, Lien). Mais comme on peut le remarquer, en comparant avec l'autre - d'Amityville celle-là - on voit bien que le visage est différent, tout comme la couleur du vêtement, ainsi que le lit et la pièce. On s'aperçoit tout-de-suite que cette photo n'a rien à voir avec Amityville. Elle a en fait été prise lors d'un autre crime, celui de Karen Marie De Gennaro, commit par Vito Coscia à la résidence de Lake Ronkonkoma (Comté de Suffolk), le 19 janvier 1974. Lors de la transmission de retirages-photos de la scène de crime d'Amityville à des journaliste ou des enquêteurs à leur demande (qui est payante), un négatif du crime K.M. De Gennaro à été mélangé avec ceux de la Famille de Feo à cause d'un mauvais classement. Voilà pourquoi la rumeur s'est mise à circuler à tort, qu'il y aurait eu un "7ème corps" (certain allant jusqu'à prétendre que la police aurait fait disparaitre le corps de cette victime supplémentaire).

Mais d'autre chose ne sont pas expliquées, comme la découverte d'une enveloppe d'argent dissimulée sous la moquette à la porte de la chambre des parents (Lien). Ou encore une chaussure avec des tâches de sang qui ont aussi coulées sur la moquette, trouvées dans la maison (on a dit que la photo de cette chaussure aurait été prise ailleurs, parce que la plinthe du mur ne serait pas la même que celle de la maison, mais quand on regarde bien les photos des différentes pièces, on voit que les plinthes sont différentes (Lien). L'enquête de Herman Race a confirmé que la photo a bien été fait dans la maison des De Foe.

 

Dawn a bien fait usage d'une arme à feu avant d'être tué.

Quant à Dawn, l'autopsie a montrée qu'elle avait des résidus de poudres d'armes à feu sur elle et des brûlures de poudre sur sa chemise de nuit (rapport du laboratoire de la police, Lien). Démontrant qu'elle avait tirée avec une arme à feu cette nuit-là. Ce qui apporte de la crédibilité aux allégations de sa participation aux meurtres. 

 

Qui d'autre a sans doute participé aux meurtres ?

En 2000 et 2005, Ronald De Feo mettra les cinq crimes sur le compte de Dawn, même si il avoue clairement son implication dans les meurtres, dont celui de sa soeur. Néanmoins, des preuves soutiennent les allégations selon lesquelles plus d'une arme et plus d'un tueur étaient impliqués dans les crimes. Et dans une lettre du 19 septembre 2000, Ronald donnera le nom d'un témoin (et suspect) présent lors de la nuit des meurtres (lien vers la lettre, Lien).

Bien que plusieurs tentatives ont été faites par Ric Osuna pour contacter l'un des complices nommés par Ronald De Feo, la rumeur courait que celui-ci serait entré dans le programme de protection des témoins, à cause d'une autre affaire, étant sans rapport avec celle d'Amityville (2). L'autre complice nommé par Ronald est décédé le 1er janvier 2001. L'homme avait refusé la demande de l'enquêteur Osuna pour une entrevue et de pouvoir ainsi dissiper toute spéculation sur son implication éventuelle.

Par la suite, comme son nouvel avocat à fait valoir que les six meurtres s'étaient tous déroulés au même moment, les uns après les autres, ils pouvaient être considérés comme étant un acte unique. Et il obtiendra que les six peines de 25 ans prison consécutives soient confondues en une seule. Ce qui donne à Ronald la possibilité de pouvoir demander depuis 1999, une possible libération conditionnelle.

 

Conclusion.

Exactement, il est difficile de savoir comment les choses se sont passées avec certitude. Mais il y a eu plusieurs personnes (dont Dawn, l'une des victimes) qui auraient commis les crimes avec Ronald. La nuit des meurtres - ou plus précisémment des assassinats - a impliquée plusieurs complices, identifiés d'après les dires de Ronald mais ils n'ont jamais pû être interrogés, et la police ne les a jamais inculpé de quoi que ce soit, ni enquêté sur eux.

Ce qui a contribué au passage à l'acte est-il dû à la prise de drogue ? Un désir de meurtre spontanné irrépréssible ? Un plan concerté prévu depuis longue date ? Un rêglement de compte de la Mafia ? Il est difficile de dire si le désir de tuer par pure haine ou par vengeance du père (de la part de Ronald, de Dawn, ou encore des deux à la fois) est bien la seule explication, même si elle n'est pas à exclure. Mais dans ce cas, pourquoi tuer aussi les enfants ? pour toucher la prime d'assurance ? Si l'appât du gain est possible, le fait que les jeunes garçons aient été tués eux-aussi ne cadre pas avec un profond ressentiment envers la violence du père. 

Si des choses ont été finalement éclaircies, la nuit du 13 novembre 1974 gardera sa part de mystère. 

 

(1) Ce genre de meurtre - où un fils tue toute sa famille par arme à feu - n'est pas unique aux Etats-Unis. Nous avons eu la même chose en France avec la turie de Louveciennes. Où le 26 févriier 1995, toute une famille et deux de leurs amis,  six personnes, toutes d'origine Russe. Le fils de la famille, Alexi Polevoi agé de dix-sept ans, sera accusé d'être le coupable et condanné. Avant de passer aux avoeux, il avait d'abord déclaré qu'un tueur Russe était l'auteur des meurtres, et qu'il lui aurait demandé de se désigner lui-même comme coupable, sous la menace de tuer encore cinq autre membres de sa famille (lançant l'hypothèse d'un assassinat commandité par la mafia Russe). Après huit ans de prison, Alexi sera libéré grâce aux jeux des remises de peine, le 8 juillet 2000.

(2) Pour plus d'informations sur le programme fédéral de protection des témoins du Département de la Justice, voir "Les Black Program: le Programme "Witsec".

 

Sources:

"The Night The DeFoe Died", par Ric Osuna, Editons Imprintbooks;

www.amityvillemurders.com;

www.amytivillefaq.com;

www.murdermedia.org;

www.datation-postmorten.e-monsite.com.