LE FUTUR DE LA CRISE ET LA PERIODE PRE-REVOLUTIONAIRE: LES SCENARIOS POSSIBLES ET LEURS CONSEQUENCES.
La situation en France étant de plus en plus difficile, il faut aborder la question des éventuels événements à venir et de leurs conséquences.
Tous ceux qui s'informent par les médias alternatifs présents sur Internet savent déjà que ce n'est pas partie pour s'arranger et que la situation risque de devenir particulièrement catastrophique - et pas seulement au niveau national - dans quelques mois. D'après plusieurs infos qui remontent et bruits de couloirs venant des banques et milieux financiers, quelque chose de très grave couve, qui devrait prendre forme et devenir réalité d'ici quelques mois. La période février-mars-avril 2014 sera une période de risques systémiques pour la finance et les économies mondiales. Chute des places financières ? Provoquant une seconde Crise de 1929 à la puissance mille; Faillite massive des banques du jour au lendemain ? Laissant la population sans un sou; Dollar et Euro qui s'écroulent ? Ne laissant que des monnaies ne valant plus un clou...
En tous les cas, ses changements vont forcément provoquer des révoltes envers les pouvoirs en place et contre les institutions étatiques dans les pays touchés.
Le gouvernement et ses ministres - relayés par les déférents médias complices du système - peuvent raconter toutes les balivernes qu'ils veulent, tout le monde voit bien que nous arrivons à un tournant décisif, qui aura des repercutions au niveau non seulement Européen mais aussi mondial.
Que se passe-t-il en cas de démission du président de la république ?
Cela étant la principale revendication du public, lors des manifestations et de déplacements de François Hollande un peu partout en France, il faut envisager cette possibilité. Comme nous allons le voir, la possibilité n'est pas nouvelle et elle prévue par la Constitution depuis que la fonction de Président existe.
Par le passé, ce sont six présidents qui ont déjà donné leur démission, pour raisons diverses:
- Thiers: C'est le premier président de la Cinquième République. En février 1871, il sera réélu député de Paris au moment où la France est toujours en guerre avec la Prusse. L'Assemblée nationale, qui a quitté la capitale suite à l'arrivée des troupe d'occupations Prussiennes, se réunie à Bordeaux, où il le nomme "chef du pouvoir exécutif " (du 17 février au 31 août 1871). Thiers conclut la paix avec la Prusse au prix de la perte de l'Alsace-Lorraine et réprime sévèrement la révolte de la Commune (mai 1871). Renversé par une Assemblée à majorité monarchique, hostile à sa conception de la République conservatrice, il préfère quitter le pouvoir et démissionne le 3 mai 1877;
- Mac-Mahon: C'est un général connu pour ses opinions légitimistes. Il est élu président de la République, à la suite de la démission de Thiers, dans l'attente d'une possible restauration de la monarchie. Le duc de Broglie, vice-président du Conseil et en charge des Affaires étrangères, forme un gouvernement dit "d'ordre moral". Ce sera le Gouvernement Jules Simon. Le Président ne s'entendra pas avec Jules Simon et lui adressera le 16 mai 1877, une lettre dont la dureté provoquera la démission du Président du Conseil. Simon sera remplacé par de Broglie. En juin, Mac-Mahon dissout la Chambre des Députés mais les nouvelles élections confirment la même majorité (Républicaine). Jules Defaure devient Président du Conseil mais ne s'entend pas non-plus avec le président. Ce dernier entre en conflit avec le gouvernement, et doit reconnaître le caractère constitutionnel de son irresponsabilité et de l'indépendance des ministres. Mac Mahon préfère donner sa démission le 30 janvier 1879;
- Casimir-Périer: Il est élu président de la République à la suite de l'assassinat du président Sadi-Carnot. C'est sous son mandat que débute l'affaire Dreyfus (le capitaine est arrêté et condamné en décembre 1894). Se trouvant peu à l'aise dans ses fonctions, il démissionne le 16 janvier 1895 et se retire complètement de la vie politique;
- Paul Déschanel: Huit mois après son élection, le 22 novembre 1920, il annoncera sa démission au Parlement. Paul Deschanel était atteint de troubles mentaux graves. Dès le lendemain de sa démission, il sera remplacé par Alexandre Millerand, qui se présentera à l'élection présidentielle et sera élu;
- Alexandre Millerand: Il voulait faire modifier la Constitution afin de donner plus de pouvoirs au pouvoir exécutif, donc au président, pour mettre fin à des désaccords ministériels sans fin, qui rendaient la gouvernance du pays extrêmement difficile. Ayant le nouveau gouvernement élu contre lui (suite à la démission du gouvernement Poincaré) qui s'opposait à cette réforme. De plus le nouveau gouvernement, le "Cartel des gauches" avait déposé une motion à son encontre en lui reprochant d'avoir "soutenu une politique personnelle" et de "se soumettre ou se démettre". Et une autre motion dans laquelle les députés refuseront de ne pas entrer en relation avec un gouvernement qui, par sa composition, est la négation des droits du Parlement. Millerand présentera sa démission le 11 juin 1924.
Mis à part pour Paul Deschanel, où la démission l'était pour raison médicale (il était atteint de déficience mentale), les autres présidents de la Troisième République qui ont démissionné, l'ont toujours fait à cause du fait qu'ils ne s'entendaient pas avec le chef du gouvernement (que l'on appelait à l'époque le Président du Conseil) ou le gouvernement proprement-dit. Les désaccords se portant généralement sur la manière de diriger le pays, ou du rôle et de l'étendue des pouvoirs du chef de l'Etat. Jusqu'alors, ça n'a jamais été le peuple lui-même qui demandait la démission du président, mais des élus (députés), souvent soutenus par des ministres. C'était toujours par une action des "politiques", et non par un mécontentement de la population.
Le seul président qui a décidé de quitter le pouvoir suite à un mécontentement du peuple Français, c'était le général De Gaulle sous la Cinquième République, suite aux troubles et grèves de mai 1968. Il avait néanmoins laissé en quelques sortes le choix aux citoyens, puisqu'il avait consulté les Français par la voie du référendum en 1969 au sujet d'un projet sur la réforme du Sénat et la régionalisation. Le général avait pour soutenir ce projet engagé sa propre légitimité. Les Français ayant voté contre à 52,4% des voix, il respectera sa parole, donnera sa démission et se retira dès le lendemain.
L'éventualité d'une démission du président reste toujours prévu par notre constitution actuelle (constitution de 1958, instaurant la Cinquième République):
L'intérim du chef de l'Etat est exercé par le président du Sénat jusqu'à l'élection du nouveau président (article 7 alinéas 4 de la Constitution). C'est une innovation de la Vème République car, auparavant, cette fonction était exercée par le président de l’Assemblée nationale. On veut ainsi éviter qu'un vide ne s'installe si le président venait à défaillir après la dissolution de l'Assemblée. Le Sénat ne pouvant être dissous, la continuité de la fonction présidentielle est alors assurée.
Ses pouvoirs prennent effet dès que survient la démission ou le décès du président. Cependant, le président par intérim n'exerce pas la totalité des pouvoirs présidentiels afin d'éviter la mise en œuvre d’une politique personnelle. Il ne peut pas:
- Soumettre un projet de loi au référendum;
- Prononcer la dissolution de l'Assemblée nationale;
- Procéder à une révision de la Constitution.
Une telle hypothèse ne s'est jusqu'à présent réalisée que deux fois: en avril 1969, avec la démission du général de Gaulle après l’échec du référendum qu'il avait initié, et en avril 1974, lors du décès du président Pompidou. Dans les deux cas, l'intérim a été assuré par le président du Sénat, Alain Poher.
Sur le plan politique, l'intérim diffère sensiblement selon que le président du Sénat est ou non candidat à l'élection présidentielle suivante. Son autorité morale est bien évidemment moindre dans la seconde hypothèse. En 1969, Alain Poher était candidat à la présidence.
Enfin, si le président du Sénat ne pouvait pas assurer l'intérim, celui-ci serait alors confié au Gouvernement, agissant collégialement.
Même si ce serait là, sans doute la meilleure solution pour François Hollande, une élection pour élire un nouveau président, ne ferait que remplacer un dirigeant politique par un autre. Pour qu'il y est un changement significatif, il faudrait que le nouvel élu accepte bien-sûr une dissolution de l'Assemblée Nationale.
Mais la question se pose, avec un nouveau président et une nouvelle majorité, aurons-nous un chef de l'état et un gouvernement, décidé à prendre enfin les bonnes décisions, pour sauver le pays ? Aurons-nous un changement radical de politique vis-à-vis de l'Union Européenne, du pouvoir financier privé et en matière de politique étrangère, où n'aurons-nous qu'un simple changement dans la continuité ? Le remplaçant ne faisant que continuer bon an, mal an, la ligne directrice néfaste que nous connaissons depuis trente ans.
Vers un changement "de l'intérieur", avec une majorité de partis nationalistes accédant au parlement Européen.
Cela est aussi à prendre en compte avec les futures élections Européennes en 2014. Qu'ils soient qualifiés - par des personnes du public ou les médias - de "partis nationalistes", "partis extrémistes" ou "d'extrême-droite", cela ne change pas grand chose. La raison étant qu'une majorité de candidats clairement contre la politique Européenne existante depuis les accords des traités de Maastricht et de Lisbonne, peuvent être élus et se retrouver députés au parlement. Ils sont en majorité tous d'accord sur les mêmes principes d'un retour à la souveraineté des états, de leur indépendance financière avec un retour à une monnaie nationale, et aussi politique (tant intérieure qu'étrangère), et aussi militaire avec notamment le désir de sortir de l'OTAN (pour ne plus être sous l'influence des Etats-Unis, et surtout ne plus risquer d'être entrainé dans une guerre par le jeu des alliances).
La fin de l'Union Européenne pourrait peut-être se produire de l'intérieur, simplement par la voix des urnes, par une majorité de députés, remettant en cause les accords Européens et les lois votées au parlement de Bruxelles depuis principalement 1992, date des premiers accords du traité de Maastricht.
Bien évidemment, la conséquence sera une possible confrontation dans chaque pays entre les "pros" et les "antis" Union Européenne. Ce qui causera bien-sûr des troubles entre les différentes franges de la population, selon les attachements ou les penchants politiques. Surtout que si une montée du vote "nationaliste" se produit, ces électeurs étant couramment désignés comme des "fascistes", une levée de bouclier des sympathisants, militants et hommes politique de gauche et d'extrême-gauche se produira inévitablement. Ce qui renverra à la question du respect et à l'acceptation du choix des électeurs Européens.
Pourrions-nous avoir un autre Mai 68 ?
Examinons ce qu'à été Mai 68.
Mai 68 a été l'un des mouvements sociaux Français les plus importants, que cela concerne les étudiants ou les ouvriers. Dans différents pays du monde, tels que l'Allemagne, le Brésil, l'Italie, la Tchécoslovaquie et le Japon, plusieurs manifestations d'étudiants auront également lieu ce même printemps. Mais c'est bien la France qui va connaître une grande révolte étudiante et ouvrière, et la plus grande grève générale depuis 1936.
Les causes se situent à plusieurs niveaux: sur le plan social, économique et culturel selon les revendications (qu'elles provenaient des étudiants ou des ouvriers).
Les étudiants condamnent l'impérialisme Américain par rapport à la guerre du Vietnam.
Ils s'opposent à la dégradation de leurs conditions matérielles, comme la vétusté et le manque d'universités par exemple.
Ils dénoncent entre autre la rigidité du pouvoir en général (absence de mixité dans les écoles, système des diplômes injuste, absence de "libertés individuelles").
Ils découvrent également la très grande misère près des universités, notamment à Nanterre où il existe encore des bidonvilles.
Ils rejettent la société de consommation dans son ensemble.
La situation de guerre froide entre les blocs Est-Ouest, fait naître la peur d'un conflit nucléaire. C'est aussi le moment de la naissance du mouvement "Greenpeace". Les idées anti-nucléaires sont très présentes dans la jeunesse.
Certains militants internes au parti Communiste critiquent le PCF pour son manque de prise de position envers l'URSS quant à l'existence des "goulags" (les camps de travail en Sibérie).
Quelques groupes de jeunes comme les scouts de France décrient la rigidité du Vatican (comme le refus de la contraception).
Du côté des ouvriers, après la période euphorique des "trente glorieuses" qu'a représenté la reconstruction de la France après la Seconde Guerre Mondiale, la France connaît une détérioration de sa situation économique. Il y a une montée du chômage, une baisse des salaires (qui sont alors les plus bas de la Communauté Européenne).
Dès 1967 et début 1968, les ouvriers font la grève et occupent des usines.
La classe ouvrière revendique une hausse de leur salaire et une diminution de la durée du travail (qui est encore de 52 heures par semaine à cette époque).
Les ouvriers veulent aussi mettre fin à l'autoritarisme des patrons.
Les ordonnances décrétées en 1967 sur l'aménagement de la Sécurité Sociale doivent selon eux être abrogées.
Nous pouvons remarquer plusieurs analogies avec la situation que nous connaissons aujourd'hui:
- C'est, non seulement l'impérialisme des Etats-Unis qui est toujours en vigueur aujourd'hui (guerre et occupation de l'Afghanistan et de l'Irak; possibilité d'intervention militaire Américaine sur la seule accusation contre des états de "terrorisme" ou "possession d'armes de destructions massives"), mais également l'égémonie de l'Union Européenne (sa mauvaise politique étant de plus en plus mal acceptée par les citoyens de l'U.E.);
- On pourrait dire que la nouvelle confrontation Etats-Unis-Russie à laquelle nous assistons depuis quelques années, configure un nouveau antagonisme géo-politique, comme celui qui existait durant la "Guerre Froide" avec la confrontation régulière "Est-Ouest". Avec toutefois un nouvel arbitre, et pas des moindres, qu'est devenu la Chine (importante puissance tant économique que militaire);
- La peur du nucléaire (même si des accords de désarmements existent à l'heure actuelle), est de nouveau dans toute les têtes. Puisque, comme nous l'a montré dernièrement les craintes de la communauté internationale vis-à-vis du développement du programme nucléaire Iranien, cette préoccupation (même si elle a été largement exagérée - est de fait revenue dans l'actualité). De plus, le drame de Fukushima reste aussi présent dans les esprits (nous renvoyant trente ans en arrière, avec la catastrophe de Tchernobyl;
- Le risque d'une Troisième Guerre Mondiale, que l'on pensait s'être éloigné suite à la fin du bloc Soviétique, est devenu de nouveau possible, comme l'a montré l'affaire d'une possible intervention en Syrie (et une opposition Etats-Unis/Europe face à la Russie/Chine);
- Pour beaucoup de jeunes, la perspective d'avenir étant le chômage, beaucoup "n'y croient plus" et n'ont plus confiance dans les institutions en particulier ou dans la société en générale;
- Nous connaissons un taux de chômage record, avec un nombre réel de demandeurs d'emplois ayant dépassé les cinq millions;
- Les salaires, non seulement n'augmentent pas (ils ne font qu'être indexés sur l'inflation, ce qui fait qu'ils ne sont jamais supérieurs au coût de la vie), mais dans beaucoup de catégories professionnelles, la "compétitivité" a instauré sa loi partout. La question est sans cesse de jouer sur l'allègement de la masse salariale pour les entreprises, et d'arriver à des coûts de production les plus bas possibles (pour tenter de concurrencer les autres pays où la main d'oeuvre est moins chère);
- Les nouvelles taxes et cotisations appliquées dernièrement par le gouvernement, pourraient être comparées au réglement de la Sécurité Sociale de 1968.
Il peut se produire des événement comparables à ceux de Mai 68, puisque la situation est sensiblement la même. Sans compter qu'en 1968, il n'y avait pas le risque de la faillite des banques, l'énorme endettement du pays, ni la crise financière que nous connaissons actuellement.
Quand la révolution prend forme concrètement: Que se passerait-il en cas d'insurrections et de révoltes partout dans le pays contre le pouvoir en place ?
Le recours à l'instauration de l'état d'urgence.
Si nous connaissions un "Mai 68 numéro deux", les événement pourraient amener à une possible prise de pouvoir par l'armée. Il n'y aurait même pas besoin qu'il se produise un "coup d'état", puisque, que l'armée prenne les choses an mains, cela aussi est prévu par la Constitution de la Cinquième République, en cas où l'Etat n'aurait plus la maîtrise de la situation, en cas d'émeutes, de révoltes ou d'une insurrection populaire. Cela s'appelle "l'état d'urgence". En fait, le président de la République gouverne alors avec l'appuie de l'armée.
- Les réunions et rassemblements de personnes pouvant nuire à l'ordre public sont interdits;
- En cas d'insurrection armée, il peut être décidé de passer à "l'Etat de siège" et dans ce cas, les pouvoirs de l'autorité civile concernant le maintien de l'ordre (en fait, la police), passe directement sous contrôle militaire;
- Interdire la circulation des personnes et véhicules dans les lieux et horaires fixés par arrêtés;
- Fermetures des salles de spectacles, débits de boissons, et lieux de réunions;
- Autorisation de prendre le contrôle de la presse et de publications de toutes natures ainsi que des émissions radiophoniques, les projections cinématographiques et les représentations théâtrales; - l'Assignation à résidence peut être mise en application;
- Les armes de 1ere, 4ème et 5ème catégories sont interdites et devront être remises aux autorités;
- Disposition expresse: les Administrations (en fait, les Ministères) auront le droit d'ordonner des perquisitions à domiciles, jours et nuits;
- Lorsque l'Etat d'urgence est institué, les tribunaux militaires peuvent se saisir de crimes ou de délits qui relèvent normalement du droit commun. Et instaurer des tribunaux militaires où il n'y aura aucune voie de recours aux décisions prises par ces derniers.
C'est toute la question quand se produit une révolution. Par le passé - que ça soit en France où d'autres pays - chaque révolution n'a pû être réalisée avec succès que parce que l'armée et la police étaient du côté des révolutionnaires et leur apportaient leur soutien, pour renverser le pouvoir en place.
Il y a bien-sûr une donnée déterminante, celle qui fait que les forces de l'ordre (en première ligne), puis l'armée (quand le pouvoir ne peut plus faire autrement), obéissent oui ou non aux ordres d'ouvrir le feu sur les révolutionnaires. N'ayant plus d'autre alternative pour rester en place, le pouvoir décidant de faire tirer sur la population. C'est évidemment une décision qui crée une rupture irrévocable entre le peuple et les dirigeants. Cela ne faisant que renforcer le désir des révolutionnaire de se débarrasser une bonne fois pour toute de ceux qui les gouvernent. Cela débouchant souvent sur des procès à leur encontre après la chute du régime en place (avec possibilité de condamnations à mort si la répression a causé des victimes parmi les civils).
Pour ce qui est de la France, cela s'est déjà produit dans le passé (dernièrement fin XIXème siècle). Mais les mentalités ayant évoluées, on peut douter que les policiers et les militaires tirent sur leurs propres compatriotes (mais cela n'est pas à exclure et une "bavure" peut toujours arriver).
Il y a bien-sûr aussi la possibilité que les forces de l'ordre et les militaires (eux-aussi impactés par les même problèmes financiers dans la vie quotidienne) soutiennent et rejoignent naturellement la population. Dans cette perspective, les dirigeants politiques n'auraient plus d'autre chose à faire que de quitter leurs postes et de se plier à la volonté du peuple.
Mais le camps que choisiront les militaires sera aussi important parce que cela nous renvoi au problème des différents mouvements révolutionnaires, s'opposant non seulement au pouvoir en place, mais se combattant parfois ensuite les uns-les autres. D'une Révolution du peuple, cela amène quasi-inéluctablement à la guerre civile pure et simple. Avec tout ce que cela comporte comme actes criminels.
Pourrions-nous alors nous retrouver dans une guerre civile comparable à celle de la Yougoslavie ?
Les causes de la Guerre de Yougoslavie sont essentiellement économiques.
Le drame qu'a connu l'ex-Yougoslavie aurait sans doute pu être évité si ses dirigeants avaient mieux géré la crise économique dans laquelle le pays se trouvait depuis les années quatre-vingt. La dérive nationaliste qui suivra sera facilitée par la chute de l'économie de la Fédération Yougoslave.
La Yougoslavie, qui existait depuis la fin de la Première Guerre mondiale avec une monarchie et un roi de Yougoslavie, était devenue après la Seconde Guerre mondiale un régime communiste. Mais contrairement aux autres pays d'Europe centrale, où ces régimes étaient le résultat d'une occupation Soviétique ou d'un coup d'Etat réalisé avec le soutien de l'URSS (comme en Tchécoslovaquie), le régime Yougoslave trouvait sa légitimité vis-à-vis du Communisme par sa résistance à l'occupation nazie conduite par les partisans de Josip Broz, dit "Tito". Ce dernier, garant de l'unité du pays, était parvenu à tenir son pays à l'écart d'une présence permanente de forces armées Soviétiques. L'armée Soviétique, absente du pays, ne pourra alors jamais y maintenir une cohésion nationale, ni y jouer le rôle d'arbitre.
Sur le plan économique, au lieu de copier un modèle Soviétique hypercentralisé, Tito mettra en place une structure décentralisée, se basant sur le concept d'autogestion. Concrètement, la politique par rapport au privé, laissait une large autonomie aux entreprises dans le choix de leur plan d'investissement et de salaires. De vastes pouvoirs étaient aussi accordés aux collectivités territoriales de la Fédération.
Ces structures sont parues bien adaptées à un pays qui regroupait en tout six Républiques, dont les habitants parlaient cinq langues et pratiquaient trois religions différentes. A cette société multi-culturelle s'ajoutait une grande disparité des niveaux de développement. La croissance économique du pays avait été relativement rapide jusqu'à la fin des années soixante-dix. Le statut particulier du pays (se réclamant du communisme, mais appliquant le socialisme, tout en étant "non aligné" dans le contexte de la Guerre Froide) lui permettait de bénéficier d'une certaine sympathie occidentale et d'importants revenus du tourisme.
Les problèmes débuteront au début des années quatre-vingt, quand viendra le moment de payer ce qu'avait coûté la stratégie de développement industrielle mise en place. Au cours de la décennie précédente, le pays s'était lancé dans les années soixante-dix dans une politique de développement industriel accéléré, pour assurer à sa population un mode de vie comparable aux autres pays d'Europe de l'Ouest. Les dirigeants espéraient financer ces investissements par la revente d'une partie de leur production nationale à l'exportation.
Mais à partir de 1974, la croissance se réduira fortement à l'Ouest (notamment à la suite de la "crise du pétrole" de 1973). Les débouchés espérés n'arriverons pas. De plus, les productions industrielles, n'évoluant pas au même rythme que celles des autres pays, elles deviendront vite obsolètes. Le simple fonctionnement des usines imposait un accroissement des importations de matières premières, de produits et de pièces détachées (qu'il fallait bien-sûr payer).
Le résultat sera qu'au début des années quatre-vingt, la Yougoslavie était écrasée par une dette s'élevant à près de 20 milliards de dollars. Les dirigeants décideront d'imposer un sévère programme d'austérité. Mais le pays sera incapable de se plier à cette réforme économique. La mort de Tito en 1980, mettra fin à une autorité historique qui avait assuré jusque-là l'unité du pays depuis la fin de la dernière guerre.
L'affaiblissement du pouvoir fédéral provoquera une perte de contrôle de la situation économique. Les autorités ne furent pas capables d'imposer une régulation de l'économie par le contrôle de la création monétaire et du crédit, ni de gérer au mieux les allocations de ressources.
L'état, en manque cruel de liquidités, décida de faire tourner la planche à billet, ce qui fera grimper l'inflation, et réduire de plus en plus la valeur de la monnaie (on imprimera des coupures de billets de banque d'un milliard, de cinq milliards de Dinars et même de cinq cent milliards de Dinars !).
L’inflation explosera alors pour atteindre 1200 % en 1989 et toujours près de 600 % en 1990. Le désordre provoquera une forte baisse de la production et la progression du chômage, qui atteindra 20,2 % en 1990. En dépit des efforts du dernier Premier ministre, Ante Markovic, chaerchant à imposer d'autres réformes, la fédération se désagrègera sous l'action des mouvements nationalismes issus de toutes les provinces (Serbes, Bosniaques, Croates, Monténegrins...), ouvrant la vole à la guerre civile qui éclate en 1991.
La crise débouchera sur une rupture de l'unité du pays. Les Républiques réagissant différemment à la dégradation de la situation économique dès la fin des années quatre-vingt. Les plus riches abandonnant progressivement toute référence au communisme. Retrouvant une volonté d'autonomie, alimentée par la réaction de la Serbie de Slobodan Milosevic, qui se réfugie dans un national-communisme démagogique afin de faire oublier à sa population les difficultés provoquées par la crise, pour garantir la survie des anciens appareils de l'état, comme l'armée, encadrée à 80 % par des officiers serbes. L'inégalité des richesse, les oppositions politiques, les intérêts divergents et une absence d'autorité légitime légitime pour imposer des compromis, tout cela se conclura avec des dirigeants opportunistes qui joueront sur les nationalismes, réveillant les anciennes haines qui entraineront le pays dans une guerre civile.
De la logique d'un nationalisme "nationale" au paradoxe du nationalisme "régional".
La Yougolslavie (et elle n'est pas la seule) est le bon exemple du nationalisme non productif, au niveau national. D'abord parce que ce sont des régions qui revendiquent une légitimité, un passé historique (que d'ailleurs personne ne conteste), des désirs bien compréhensibles (protection de l'emploi, des acquis sociaux,...etc); et à terme lorsque se produit une crise majeure, la colére prend souvent une tournure séparatiste. Un besoin de se séparer du pouvoir central en place par un militantisme d'indépendance et d'autonomie régionale. Mais avec les mêmes manières de procéder que le nationalisme, qui lui défend le pays au niveau nationale. Alors que des revendications comparables au niveau régionale, même si elles paraissent appliquables, vont en fait à l'encontre de l'intérêt national. Puisque cela au bout du compte, ne fait que mettre fin à l'unité du pays et qu'il n'y a plus de cohésion nationale.
C'est là le paradoxe de ces guerres civiles éxacérbant les "nationalismes" régionnaux (surgissant souvent à cause de crises écénomiques): Un chaos général dans le pays par des idéologies ou des thèses issues du "nationalisme", alors quelles proviennent d'un "régionalisme". "Nationalisme" signifiant être patriote et cherchant à défendre sa notion; des régions ou des provinces tombant dans un régionalisme à outrance, ne font en fait que provoquer la fin de ce que l'on nomme "l'état-nation". En fait ce nationalisme de régions qui risque d'émerger de plus en plus, cherche peut-être à se défendre au niveau local, mais en définitive se termine toujours par une déstruction de la cohésion nationale du pays. On pourrait dire que le "nationalisme régional" va à l'encontre de l'intérêt des habitants en général, alors que le "nationalisme national", cherche au contraire à souvegarder une unité au sein de la population.
Ce n'est pas le nationalisme appliqué au niveau d'un pays tout entier qui serait mauvais pour la population (par définition, celui-ci ne cherchant qu'à la défendre dans son ensemble), mais un nationalisme si l'on peut dire, "de clocher". Quand on cherche à purement ramener une "identité nationale", qui n'aurait alors plus de dimension qu'à un niveau simplement régional ou local. Sans compter les autres éléments pouvant causer des conflits (différences de religions, de couleur de peau, de culture, divergences sur le passé historique...), qui sont, il faut bien le dire, souvent savament entretenu de l'intérieur par les dirigeant en place de diverses manières. C'est le fameux "diviser pour rêgner". Pour la classe dirigeante, pendant que les Français sont divisés et ne s'entendent pas entre-eux, et tant que le pouvoir arrive à gérer, le peuple ne cherchera pas à se révolter contre eux (ou s'il tente quelque chose, se sera certainement voué à l'échec, faute d'une union et d'une vrai cohésion nationale).
Voire manipulé de l'extérieur dans la plupart des cas. Pour servir uniquement les intérêts de bénéficiaires (états ou entreprises privés), pour la plupart très souvent étrangers. Comme on a pu le comprendre avec les révolutions arabes et dernièrement l'affaire Syrienne (où l'on sait maintenant que ce n'était pas le peuple qui se soulevait spontanément contre le pouvoir, mais des mercenaires Islamistes implantés, financés, armés et encadrés par des éléments subversifs étrangers).
Donc, si le peuple veut rerprendre le pouvoir qui lui est due (puisque notre Constitution dit elle-même que c'est "le peuple est souverain") une unité des Français, au-delà des "communautés", quelque soit leur origine, leur culture ou leur religion est indispensable.
Quelle pourrait être la réaction de la "Communauté Internationale", si une guerre civile se produisait en France ?
Cette question est déterminante car l'on peut voir que dès qu'un régime est renversé, si la sécurité et la paix n'est pas revenue dans le pays suffisamment rapidement, une résolution votée à l'ONU suffit pour occuper le pays en question (sous prétexte de sécuriser le pays et de protéger la population). Il se pourrait très bien qu'au bout d'un certain temps, si une guerre civile avait lieu en France, nous assisterions à une occupation du pays par des forces armées étrangères (qui, vous l'aurez remarqué, sont de moins en moins des "casques bleus", mais des forces militaires de l'OTAN). Et l'on peut noter avec l'Ex-Yougoslavie, l'Afghanistan et l'Irak, qu'il se produit bien une "appropriation" du pays par les marchés privés, sous pretexte de "reconstruction"; d'une nouvelle équipe dirigeante aux ordres de l'occupant (souvent choisies pour ses sympathies vis-à-vis de la politique Américaine et le complexe militaro-industriel Anglo-Saxon); et quelques fois un re-découpage des frontières du pays en question.
Re-découpage des frontières du pays, souvent soutenu par des revendications déjà existantes, et accepté par les populations du fait d'un "nationalisme régionale", dont je parlais précédemment (principe clairement appliqué en Ex-Yougoslavie, par la Communauté Internationale: "Puisqu'ils ne peuvent pas vivre ensemble, sans s'entre-tuer, séparont-les et donnont leur chacun un état").
Avec toutes les conséquences que cela comporte: petit pays n'ayant aucune légitimité puisqu'ils n'ont jamais été au sens propre du terme, des états auparavant; sans véritable pouvoir ni poid réel sur la scène internationale, puisqu'ils ne constituent plus une nation "une et indivisible", mais sont totalement divisés en petites "républiques" ou "provinces"; et incapable d'être totalement indépendant et concurentiel au niveau financier et économique, sans les aides fiancières ou commerciales de pays plus puissants comme l'U.E. ou les Etats-Unis.
Cela renvoi à ce qui s'est passé en Ex-Yougoslavie, dans les pays d'Afrique du Nord et avec des référendums passés ou futurs, remettant en cause le découpage des régions dans différents pays de l'U.E. (comme la question de fusionner les départements et les régions en France, sous pretexte de mettre fin au "mille-feuille" administratif et de faire des économies, avec le référendum réçent qui a eu lieu en Alsace). Le moyen d'y parvenir peut changer, mais l'objectif reste le même (1).
Le point de non-retour (scénario catastrophe): Sommes-nous à la veille d'une Guerre Civile Mondiale ?
Les mêmes causes produisant les même effets, on ne peut l'exclure totalement. Parce que par rapport à la crise économique et financière, tous les pays sont exposés à une faillite du système financier mondial; au chômage de masse; aux ressentiments et confrontation entre étrangers, naturalisés ou natifs (en général pour des raisons nationales, politiques, ethniques, religieuses et culturelle); et aux revendications légitimes de la population (avoir du travail, avec un salaire décent, obtenir un logement, pouvoir manger à sa faim, pouvoir se soigner; avoir une retraite convenable...etc).
En fait il y a, malgré ce que l'on pourrait penser, bien moins de différences entre les individus par rapport aux problèmes que nous connaissons aujourd'hui, parce que toutes ces difficultés: sociales, culturelles, économiques, financières... Tous les pays - à part quelques rares exceptions il est vrai - les connaissent actuellement. Mis à part quelques problèmes innérant à chacun, les difficultés sont les mêmes.
Tout le monde, quelque soit sa nationalité, sa religion, sa culture, se retrouve en fait plus ou moins, "dans le même bateau". On nous parle toujours de la "Mondialisation", et bien il faudrait se rendre compte que ce terme ne s'aplique pas uniquement, quand tout va bien. Si les bases socio-politico-économiques que nous connaissons s'effondrent, nous verrons alors bien-sûr une mondialisation des conséquences desastreuses.
Quand le point de rupture sera atteint.
Une question est primordiale: Tant que le système financier tient encore - même vituellement debout, jusqu'où les oligarchies financières, appuyées par les actuels dirigeants nationaux complices, iront-elles dans les mesures réstrictives et de plus en plus contraignantes à l'encontre de la population mondiale ? Et jusqu'où les gens accepteront-ils de les supporter ?
Il n'y a pas énormément de perspectives, ce sera forcément l'un de ces scénarios:
- Le système économique s'éffondre: Révolte de la faim, révolution contre les dirigeants des états, guerre civile généralisée à tous les pays;
- Arrivée au pouvoir de candidats dits "nationalistes" suite aux élections (qu'elles soient municipales, législatives, Europénnes...); Changement radicale "de l'intérieur", des politiques actuelles. Instaurant un virage à 180°, que l'on pourrait comparer - même si ça ne se fera pas sans heurts - à une "méthode douce";
- Les dirigeants politiques, alliés au système financier, cherchent à se maintenir au pouvoir par la force malgré le mécontement des peuples. Tout en continuant de "faire payer" la population (taxes en tous genres, impôts...), officiellement pour "payer la dette", mais en fait pour faire se maintenir le système et renflouer régulièrement les banques en faillite (et en continuant de "faire tourner la planche à billets"), avec tout ce que cela comporte. Devenant par contre-coup, il faut bien appeler les choses par leurs noms, des "régimes totalitaires" les uns après les autres;
- Les habitants des pays touchés ne se révoltent pas, se soumettant au pouvoir étatique et financier sans broncher. Mais c'est extrèmement peu probable, vu la situation socio-économique qui ne fait qu'empirer.
Le député Britannique Goodfrey Bloom exaspéré, ose dire la vérité au Parlement Européen.
Il y avait déjà Nigel Farage, pour dire tout haut ce que beaucoup pensent tout bas. Et bien un autre député, consterné par ces élites Européistes complétement déconnectées de la réalité, s'est lâché en leur disant: "...Quand les gens se seront vraiment rendu-compte de qui vous êtes, il ne leur faudra pas longtemps pour prendre le parlement d'assaut et vous pendre. Et ils auront raison...".
(1) Il est aussi intéressant de remarquer que c'est ce qui arrive de plus en plus et en fait que c'est ce que veut le Nouvel Ordre Mondiale, pour avoir un futur gouvernement planétaire unique. Pouri plus d'informations, regardez l'émission de la chaine Web Méta-TV avec Pierre Hillard, "Comprendre le Nouvel Ordre Mondial". Le principe de déstruction des états-nations par un re-découpage en nouvelles régions, y est très bien expliqué historiquement, jusqu'à nos jours (dernières révolutions arabes y compris).
Sources:
www.vie-publique.fr;
www.elysee.fr;
www.univ-perp.mjp.fr;
www.lemondepolitique.fr;
Magazine Alternative Economique n°170 (mai 1999).